L'Assemblée des représentants du Peuple (ARP) a approuvé hier un certain nombre de lois à caractère économique dont l'annulation de la taxe de sortie sujette de tous les tourments et ayant assujetti les ressortissants maghrébins et les Tunisiens résidents à l'étranger et l'adoption de l'accord-cadre signé entre la Tunisie et l'Institution Islamique de financement du commerce ITFC (International Islamic Trade Finance corporation). Ce contrat de « Mourabaha » ira financer l'approvisionnement de matières premières de la société Tunisienne de Sidérurgie (El Fouladh). L'accord de crédit en question a été approuvé par 135 députés tout en ayant toutefois suscités des objections et des griefs de certains représentants du peuple qui critiquaient cette politique économique ancestrale en Tunisie faite de colmatage et s'appuyant sur les emprunts et le soutien extérieur. Le député Ahmed Seddik du Front populaire a affirmé lors de son intervention dans la séance plénière qu'il fera de son mieux dorénavant pour s'opposer à ce genre d'accord qui ne profite pas à l'économie nationale et qui ne plaide pas pour une mise à niveau effective des entreprises nationales, piliers de l'économie nationale à l'instar de la Société El Fouladh sise à Menzel Bourguiba (Bizerte). Cette société créée en 1965, culmine des pertes énormes estimées à 193 millions de dinars en 2012. Aujourd'hui la situation ne fait que se corser. D'où l'appel fait au gouvernement par certains députés notamment ceux de la région pour sauver la société emblème de la sidérurgie nationale et qui génère des milliers d'emplois, de la banqueroute. Alors qu'un plan de restructuration a été déjà entamé avant la révolution en faveur de la société El Fouladh qui faisait partie du programme de privatisation de Ben Ali. Un plan de mise à niveau élaboré en deux étapes. La première phase a concerné la modernisation des outils de production et la seconde étape consistait à l'ouverture du capital de la société au profit d'un investisseur de renommée mondiale en termes de production. A l'époque et pour moderniser la méthode de recyclage de la ferraille, la société a acquis 2 fours d'un coût de 30 millions. L'objectif été d'atteindre au moins 700 mille tonnes de billets d'acier par an avec un coût de production le plus bas possible. Aujourd'hui, cinq ans après la Révolution, l'entreprise nationale ne fait que s'engloutir de pertes. Quant au plan de restructuration il semble qu'il est voué à l'échec et l'option de privatisation a été écartée ou reportée.