Je reviens au développement régional et sur les projets en instance ou en position de décollage tels ces avions aux abords des pistes encombrées d'un aéroport comme celui d'Atlanta aux Etats-Unis et qui attendent le feu vert de la tour de contrôle ! Dans notre cas, la tour de contrôle c'est le Premier ministère et l'ingénieur en chef en charge de cette tâche n'est autre que le Premier ministre en personne. Déjà, le précédent, M. Mehdi Jomaâ a fini par détecter le « mal », ce mal régional endémique, où les gouverneurs sont censés être les maîtres a bord dans les régions et assurer la coordination entre les directions régionales dépendantes des différents ministères et qui s'avèrent impuissants à faire bouger les choses parce que la « hiérarchie » de commandement est à Tunis. Mais, disons le tout de suite, ses efforts n'ont pas abouti pour différentes raisons, notamment le poids de la bureaucratique centrale et la difficulté de « bousculer » des lois et des règlements inadaptés et contraignants. L'actuel Premier ministre, M. Habib Essid, semble déterminé et décidé à aller de l'avant et ce sera à son honneur s'il peut réellement « décongeler » tous ces projets frigorifiés dans les régions, mais pour cela il doit changer la méthode utilisée jusque là par ses prédécesseurs. On doit partir d'une règle essentielle à savoir : « A situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles » ! Comme le changement des lois et les réformes structurelles sont lentes et surtout maintenant avec un Parlement démocratique et des débats très éreintants et longs, il va falloir procéder au cas par cas en allant droit au but et faire redémarrer ces projets « gelés » dans les tiroirs des gouverneurs, qui, d'ailleurs, ne demandent pas mieux que de les débloquer et dynamiser l'activité économique dans leurs régions respectives. Jusque-là le Premier ministre a opté pour le contact direct « préliminaire », nous disons bien « préliminaire » avec les régions pour diagnostiquer les éléments de rétention bloquants. C'est déjà un bon pas. Mais, il va falloir aller plus loin comme je l'ai dit « au cas par cas » et créer la structure adéquate de coordination et de prise de décision avec effet immédiat pour le démarrage des travaux. Et là, il ya des cas plus compliqués que d'autres surtout ceux relatifs aux problèmes fonciers. On peut toujours commencer par ceux qui attendent un accord de faisabilité et des autorisations dépendantes de plusieurs ministères sans autre complication majeure. Ces projets peuvent être débloqués immédiatement par une commission dotée de pouvoirs de décision et d'arbitrage sous la direction d'un ministre conseiller auprès du Premier ministre et bien entendu le gouverneur de la région concernée. Pour les cas plus caractériel et plus lourds le conseil interministériel restreint s'impose. C'est à ce prix qu'une véritable dynamique de mise en œuvre immédiate des projets en instance, sera créée et l'effet sur les régions et la population sera des plus bénéfiques parce que, concret, et palpable. D'ailleurs, ces projets n'ont souvent pas de problèmes de financement mais de bureaucratie tentaculaire au niveau des décisions et de la réglementation en vigueur totalement désadaptée. Bon courage M. le Premier ministre ! Soyez patient et persévérant surtout avec la coordination entre les ministères dont dépendent les projets gelés. J'en connais des promoteurs qui attendent depuis 1992 les autorisations de quatre ministères à savoir le Tourisme, l'Agriculture, l'Equipement et l'Intérieur pour construire un village de vacances et d'unités immobilières alors que le terrain est immatriculé et le financement disponible pour donner de l'emploi à des milliers de personnes sans compter les emplois occasionnels. Les pauvres ! Ils ont passé en tout et pour tout par plus de 20 ministres et 6 gouverneurs et leur calvaire continue ! Notre espoir c'est que ce genre de promoteurs seront bientôt et rapidement soulagés par le nouveau gouvernement.... C'est une exigence des temps présents ! K.G