(Première partie) La nébuleuse islamiste jihadiste est en train de faire des dégâts et quels dégâts en Algérie, au Mali, mais un peu partout, en Afrique du Nord, de l'Atlantique au Golfe. On croyait avec cet espoir intime circulant dans nos veines que la Tunisie ne pouvait jamais être concernée par ce genre de mouvements contre nature vis-à-vis de notre identité moulue dans la tolérance et la douceur de la géographie et du climat. Et puis, un mauvais jour, on se réveille sur une amère réalité : la Tunisie est non seulement consommatrice de terrorisme idéologique armé, mais comble du drame, productrice de ce même terrorisme et voie royale de sa mobilité criminelle ! L'amplification du phénomène a commencé par la « répression » de la misère au lieu de l'éradiquer par le développement régional et local du temps de Ben Ali. Pendant un quart de siècle, nous avons assisté, impuissants, à l'extension de l'exode vers Tunis, la capitale, et quelques autres métropoles de toute une génération de jeunes fragilisés et ouverts au discours d'embrigadement des « Emirs » du Jihad parce qu'ils n'avaient plus rien à perdre que la vie. Cette vie d'ici bas promise à l'éternel par le sacrifice suprême : Mourir, pour régénérer et faire triompher « l'Islam ». La dure répression des années de braise n'a fait que cristalliser ces jeunes et les déterminer de plus en plus à agir contre les « ennemis » de l'Islam, là où ils se trouvent. De ce fait, la terre entière est déclarée champ de bataille et d'action du Jihad et quelque 500 à 600 Tunisiens se sont vus enrôler dans ces escadrons de la mort en Afghanistan, au Pakistan, en Syrie et maintenant, en Algérie, et au Mali. C'est un désastre national dont il faut être conscient et auquel il faut apporter les solutions les plus urgentes et les plus radicales. Première solution ce sont des plans de développement régional d'envergure et la remise à niveau des quartiers périphériques de la capitale et des grandes métropoles Sousse, Sfax, Bizerte, Jendouba, Kairouan, Gabès, Gafsa, etc... A grandes crises, il faut les grands moyens avec une coordination spéciale des ministères appropriés comme l'Equipement et l'Habitat, le Plan, l'Agriculture, l'Industrie les Finances et la Coopération internationale. Il est facile, aujourd'hui, de déterrer des centaines pour ne pas dire des milliers de projets publics et privés qui sont «hibernés » dans les commissions et directions des ministères et gouvernorats et qu'on ne peut mettre à exécution faute de coordination entre ces mêmes ministères et faute de décision centrale pour activer la mise en œuvre de ces projets. Vous allez me dire c'est le projet de la Nahdha de créer un « coordinateur » pour remplir cette tâche qui serait confiée à M. Ben Salem, ministre très médiatisé de l'Agriculture comme étant un « faucon » de la Nahdha. Ma démarche est différente. Il faut plutôt faire rapidement un inventaire de tous les projets de taille moyenne et grande et qui calent au niveau de certains ministères dit « compétents » pour les soumettre à des conseils interministériels sous la présidence du chef du gouvernement ou un des ministres désignés, par lui parce qu'il est le plus à même de trancher en la matière. Je m'explique, s'il s'agit d'un projet industriel qui cale à cause d'un problème foncier, de déclassement du terrain, de la garantie financière, de l'environnement etc..., la commission ministérielle restreinte sera présidée par le ministre le plus approprié pour trancher. Idem pour les projets touristiques ou urbains qui sont bloqués à cause des plans d'aménagement totalement dépassés par la réalité sur le terrain et qui nécessite l'intervention et la décision de plusieurs parties ministérielles. Dire que c'est un projet de la Nahdha ou de toute autre instance ne me gène pas outre mesure, l'essentiel c'est l'efficacité. On peut dire aussi que c'est le travail des gouverneurs de faire la coordination des ministères à travers leurs directions régionales. Mais là encore c'est chimérique et inefficace parce que les gouverneurs dans l'état actuel des choses sont confrontés à des tâches sociales et sécuritaires plus que titanesques. En plus, ils n'ont pas de pouvoirs délégués des ministères et dépendent en plus d'un ministère à vocation plutôt sécuritaire que de développement,qui est le ministère de l'Intérieur. Cette méthode pragmatique et pas très « savante » peut débloquer des centaines de projets à travers toute la République en alliant la rapidité et l'efficacité. J'en connais, personnellement, des promoteurs dont les projets à haute valeur d'emploi attendent depuis les années 90, une autorisation de ci par là et qui traîne au ministère de l'Equipement, de l'Agriculture, du Tourisme, de l'Environnement sans compter l'Industrie et les gouvernorats. C'est un véritable calvaire et les promoteurs sont tout simplement écoeurés par cette bureaucratie tentaculaire et passive. A titre d'exemple et pour clôturer notre propos la direction de l'Aménagement du territoire a changé plus de dix fois de ministère, dans les 25 dernières années. Une fois elle dépend, de l'Equipement, puis de l'Agriculture, puis de l'Environnement etc..., etc...., c'est un casse-tête tunisien parce que là au moins, malheureusement, nous sommes plus performants que la Chine ! (A suivre) Bon Mouled... Faites-vous plaisir et dégustez votre Assida en famille... Notre Prophète aimait la vie ! Célébrons sa naissance car c'est une source de bonheur et de vie pour notre peuple !