La Tunisie fait fi d'une diplomatie économique agressive et capable de capitaliser le soi disant capital sympathie et solidarité proclamé de part et d'autre. L'absence d'une représentation économique accompagnant le Président de la République lors de sa dernière visite d'Etat effectuée à Paris, en est la preuve flagrante de l'absence d'une diplomatie économique en Tunisie. D'ailleurs, on n'entend que des promesses et des engagements de soutien conditionnés, côté investissements et même après la réussite de la première phase de transition démocratique, les chiffres ne joignent pas les slogans et les messages de solidarité criés outre-mer. Les intentions d'investissements notamment ceux étrangers, principaux indicateurs de la confiance des pourvoyeurs de fonds en le site Tunisie, poursuivent leur fléchissement en ce début d'année 2015. Au moment où plusieurs observateurs espéraient une reprise des investissements après la fin de la phase transitoire, les intentions d'investissement dans le secteur secondaire (industrie) ont enregistré au terme du mois de mars 2015 une baisse de 25,3%. Hormis le secteur du Textile-habillement et du Cuir et chaussures, les autres secteurs d'activités ont connu une baisse générale des investissements déclarés. Le secteur des Industries mécaniques, de la céramique et du verre est le secteur le plus affecté enregistrant une baisse de 77,2% des investissements déclarés, suivi du secteur des IME (industries mécaniques et électriques) avec un fléchissement de 26,3%. Les investissements à part étrangers ont accusé un fléchissement de 58,3% avec des baisses respectives de 59,5% et de 56,9% des investissements mixtes et 100% étrangers. En volume, le portefeuille des investissements 100% étrangers est passé de 88,7MDT au cours des deux premiers mois de l'année 2014 à 38,2MDT au terme de la même période de l'année en cours. De même, les intentions d'investissements étrangers dans le secteur tertiaire (services) ont enregistré une baisse de 56,5%. Les intentions d'investissements 100% étrangers ont d'ailleurs enregistré un fléchissement passant de 5,1MDT à 3,5 MDT. Une enveloppe infime des investissements à parts étrangers déclarés dans les services, ne reflétant en aucun cas les avantages et les paradis fiscaux et parafiscaux gracieusement offerts par la Tunisie aux investisseurs étrangers et aux firmes internationales implantées en Tunisie. Lesquelles n'hésitent pas à claquer la porte et plier bagage à la moindre tension sociale. A n'en retenir que les noms des firmes multinationales qui ont choisi de délocaliser une partie ou la totalité de leur production industrielle en Tunisie à l'instar de Jal Group qui a quitté la Tunisie laissant près de 4000 salariés sur le carreau et de La compagnie pétrolière italienne ENI qui a quitté à son tour définitivement la Tunisie, après un partenariat stratégique-un avantage compétitif en Tunisie- de 55 ans. C'est dire que le nouveau code d'investissement devra faire la part des choses et prendre en compte la versatilité des investisseurs étrangers ou les firmes délocalisantes qui cherchent à avoir le beurre et l'argent du beurre. «Qui veut tout perd tout».