Les investissements déclarés dans l'industrie retrouvent leur tonus après une période de récession. Donc une autre embellie tant souhaitée pour l'économie nationale et une lueur d'espoir quant à la reprise de l'appareil productif tunisien. Selon les dernières statistiques mises à jour par l'APII (Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation), les investissements déclarés dans l'industrie ont enregistré une croissance de 21,8% au terme des cinq premiers mois 2011, en passant d'un volume d'investissements de 1197,6 MDT au cours des cinq premiers mois 2010 à 1458,9 MDT au terme de la même période de l'année en cours. La reprise des investissements déclarés dans le secteur secondaire revient en particulier à l'accroissement des intentions d'investissement notamment dans les industries agricoles et agroalimentaires (IAA), dans les industries des matériaux de construction de la céramique et du verre (IMCCV) et des les industries mécaniques et électriques (IME) avec des taux de croissance respectifs de 54,8%, de 34,1% et de 38,3%. Par contre la baisse la plus remarquable des investissements déclarés se trouve liée au secteur des industries chimiques et aux industries du Textile -habillement et du cuir et chaussures (ITTCC). D'ailleurs la chute des investissements déclarés dans les ITHCC est estimée à 111,3%. Le baromètre industriel fait état également d'une hausse de 47,5% des investissements mixtes contre une baisse de 2% pour les investissements 100% étrangers. Il semble que les détenteurs de capitaux étrangers boudent encore le site Tunisie ce qui subodore de leur part un éventuel report de leurs intentions d'investissements après l'élection de l'assemblée constituante. Qu'ils soient Tunisiens ou étrangers, les hommes d'affaires et les pourvoyeurs de fonds étrangers sont plutôt enclins à une position d'attente pour plus de visibilité sur la scène politique. Sécurité et climat d'affaires serein deviennent les vecteurs essentiels et les exigences toutes premières des investisseurs qui cherchent avant tout à maximiser leurs profits et à réduire leurs coûts de revient. Faute de quoi ils risquent de déserter notre pays où de diriger leur attention ailleurs et notamment vers le Maroc, principal marché concurrentiel pour la Tunisie. Aujourd'hui, les entraves paralysant l'activité industrielle et plus particulièrement celle orientée à l'export persistent. Des problèmes au niveau des activités portuaires, une succession des sit-in et mouvements de protestations et des revendications sociales qui éternisent sans oublier les dérapages de la sécurité…Autant de facteurs déstabilisants qui effarouchent les investisseurs qui ont des commandes à satisfaire et des dead-lines à respecter. L'enjeu est donc crucial pour le premier secteur créateur d'emplois en Tunisie.