C'est le branle-bas de combat en Italie où la bactérie de la Xylella Fastidiosa a contaminé les oliveraies de la région méridionale des Pouilles. A la lumière des expertises menées jusqu'à présent, l'Union Européenne préconise une mesure de « stricte éradication dans les zones infectées ». En termes plus clairs cela signifie l'arrachage pur et simple de onze millions de pieds d'oliviers selon le magazine américain Olive Oil Times, (alors que des sources européennes avancent le chiffre certes moins catastrophique mais non moins alarmant de 1,5 oliviers) en même temps que « la suppression et la destruction des plantes hôtes, en l'occurrence, les agrumes, oliviers, vignes, pruniers, amandiers, tabacs, lauriers roses, chênes, ronces etc., dans un rayon de cent mètres autour de la plante atteinte par la Xylella Fastidiosa et ce, « quel que soit l'état sanitaire de ces végétaux. » Dans les pays européens voisins, même si ce n'est pas encore la panique comme en Italie, l'éventualité de la propagation de la contamination fait naître un sentiment d'inquiétude grandissant et l'alerte est donnée au moindre symptôme de la maladie. Si l'Union européenne entend « renforcer les restrictions sur les mouvements de pays tiers », la France a déjà pris les devants en durcissant ses mesures de protection : « De manière unilatérale, elle a interdit l'importation d'Italie d'une série de végétaux » Pour comprendre tout ce désarroi qui s'empare des autorités en France, en Espagne et au Portugal, il est nécessaire de savoir qu'il n'y a encore aucun remède contre la Xylella Fastidiosa, destructrice, d'oliviers, comme c'est le cas du feu bactérien. La question est donc de savoir si la Tunisie est à l'abri de la menace de propagation de cette maladie. A ce propos La réponse donnée par Raouf Ellouz, président de la Chambre Nationale des Oléiculteurs est claire : « Même si notre oliveraie est pour le moment indemne, les risques de contamination sont à prendre au sérieux. En effet, à partir du moment où l'alerte est donnée concernant l'atteinte d'arbres au sud de la France, tout est à craindre chez nous. Il faut dire que le risque est permanent parce que la transmission de cette maladie se fait par l'intermédiaire d'un insecte qui est vecteur de cette maladie et qui peut facilement voyager et se déplacer, d'autant que c'est un insecte qui existe chez nous. Il y a d'ailleurs une étude scientifique qui a prouvé l'existence de ce vecteur. Etant donné qu'il n'y a pour le moment aucun traitement à cette maladie, il est nécessaire de préconiser, une grande vigilance, un contrôle très strict au niveau des frontières, c'est-à-dire interdire tout ce qui est importation clandestine particulièrement des zones contaminées, et surtout une vigilance sans failles sur le terrain. De plus, dès l'apparition du moindre signe de maladie, les autorités doivent être averties pour qu'elles prennent des mesures immédiates et adéquates. Et notre interlocuteur d'ajouter : « Le ministère de l'Agriculture prend les choses au sérieux. Il y a eu récemment une table ronde organisée par l'INRAT et le Synagri autour de cette maladie, une table ronde à laquelle ont été présents des responsables de la douane et tout le monde s'est montré conscient de la gravité de cette maladie et des risques que nous encourons. Donc le ministère de l'Agriculture est parfaitement conscient des menaces de contamination qui pèsent sur notre oliveraie et je pense que plusieurs mesures ont été déjà mises en place pour éviter pareille issue. Le responsable des douanes nous a expliqué que le contrôle sanitaire est très sérieux et très rigoureux. J'appelle toutefois à un surcroît de vigilance car on est à la merci de l'importation d'un olivier e la région atteinte que ce soit par l'intermédiaire d'un clandestin ou d'un vacancier. » Taieb LAJILI Ce qu'il est utile de savoir sur la Xylella Fastidiosa Selon le ministère français de l'Agriculture : La maladie était absente de l'Union européenne jusqu'à son importation en Italie en octobre 2013. Elle est pour l'instant cantonnée à la région des Pouilles (extrême sud de l'Italie ; Elle est présente dans de nombreux pays-tiers (ou régions de pays-tiers), essentiellement sur le continent américain : Mexique, USA (principalement Alabama, Floride, Georgie, Mississipi, Texas, etc), Canada (Ontario), Costa Rica, Argentine, Brésil (notamment Bahia, Minas Gerais, Sao Paulo, Rio de Janeiro, etc), Paraguay, Venezuela.mment a-t-on détecté la mae ? En octobre 2013, deux foyers ont été détectés dans la région de Lecce (Pouilles) et déclarés par les autorités italiennes. La bactérie a provoqué des dépérissements rapides et importants sur oliviers et des symptômes de dessèchements de feuilles sur lauriers roses et amandiers.»ment se propage la maladi La contamination des plantes et la dispersion de la maladie se fait principalement via des insectes vecteurs piqueurs-suceurs se nourrissant de la sève brute du xylème. Il s'agit principalement des cicadelles (Cicadellidae) et des cercopes (Cercopidae) et dans une moindre mesure des cigales (Cicadidae). l'insecte vecteur ? Après détection, il n'existe pas de moyen de lutte curative contre cette bactérie phytopathogène, si ce n'est l'arrachage et la destruction des plantes contaminées et le contrôle des insectes vecteurs (surveillance poussée et traitements insecticides). Facilement détectable ? Différents types de symptômes existent dont notamment: - Les brûlures foliaires (laurier rose) et dans les stades plus avancés, le dessèchement des rameaux (répartition aléatoire dans le houppier), suivi de la mort du sujet dans les cas les plus graves (olivier, amandier, chêne, orme, platane sycomore, ...) - Les chloroses foliaires (sur caféier, oranger) : sur oranger, l'infection entraîne également la production de fruits de petite taille