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Des chercheurs de la FAO forment les Tunisiens et les Libyens
Lutte contre la propagation de la Xylella Fastidiosa
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 02 - 2017

Alors qu'on n'a pas détecté, jusque-là, la présence de la très dangereuse bactérie, ravageant le sud de l'Italie depuis 2013, les Tunisiens et les Libyens se forment pour lutter contre la Xylella Fastidiosa, bénéficiant de l'expertise acquise par les Italiens. Ces derniers ont su développer méthodes et appareils de détection de cette bactérie ravageuse.
Une quarantaine de responsables et spécialistes de la protection des végétaux représentant la recherche, le développement, ainsi que des pépiniéristes des différentes régions oléicoles de Tunisie et de Libye ont profité dernièrement d'une formation dédiée aux formateurs sur la bactérie «Xylella Fastidiosa», ou Syndrome du déclin rapide de l'olivier.
En effet, l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) vient d'organiser un atelier de formation de cinq jours sur les méthodes de détection et de lutte contre sa propagation notamment dans les champs d'oliviers, et ce, avec l'apport de l'Institut agronomique méditerranéen (IAM) de Bari, de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et avec l'appui du ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Dix participants libyens et 35 autres tunisiens ont pris part à cette session de formation englobant les techniques de détection précoce, de diagnostic, de surveillance et de mesures phytosanitaires. Le coordinateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l'Afrique du Nord et représentant de son bureau en Tunisie, Me Lamourdia Thiombiano, a affirmé, vendredi lors de la cérémonie de clôture de la session de formation, que cet atelier s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de la FAO ayant pour but le renforcement des capacités pour prévenir et empêcher l'introduction et la dissémination de la bactérie ravageuse, la Xylella Fastidiosa. «Ce projet régional, a-t-il expliqué, est un projet dont l'exécution est sur le long terme et nous valorisons l'apport de l'UMA et de son secrétaire général dans l'implémentation de ce projet qui est important pour toute la région».
D'après Noureddine Nasr, chargé de la production et la protection des végétaux au Bureau sous-régional de la FAO pour l'Afrique du Nord, l'atelier de Tunis a débouché sur trois actions concrètes. Il s'agit de la création d'un réseau régional: le réseau des équipes du projet de renforcement des capacités pour empêcher l'introduction et la dissémination de la bactérie «Xylella Fastidiosa» avec un consultant et un coordinateur (national) dans chaque pays. Noureddine Nasr a affirmé qu'il est prévu d'entamer les activités du projet le plus vite possible, «avant même la fin de cette année».
La bactérie, d'après lui, n'a jamais été détectée en Tunisie et nous voulons prendre toutes les mesures nécessaires et sensibiliser tous les agriculteurs pour protéger nos oliveraies dans tout le territoire tunisien. Ce sont des mesures de précaution qui permettraient d'identifier les éventuels arbres contaminés et d'intervenir rapidement pour empêcher une éventuelle contamination à plus large échelle.
10 millions d'oliviers en 5 ans
Le coordinateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l'Afrique du Nord a souligné que tout un programme est concocté par la FAO avec l'UMA pour renforcer les capacités des pays du Maghreb pour lutter contre la maladie causée par la Xylella Fastidiosa et protéger ainsi les oliviers et la production.
Le projet a commencé avec la Tunisie et la Libye et il va continuer avec le Maroc, l'Algérie et la Mauritanie. L'expert onusien a affirmé que la situation en Italie est en train d'être maîtrisée et que plusieurs producteurs et transformateurs dans le secteur de l'huile d'olive de la région ont visité les régions touchées pour comprendre les méthodes de prévention des risques et de lutte contre cette bactérie.
En Italie, plus de trente mille hectares d'oliviers ont été ravagés notamment dans le Sud. L'un des vecteurs de transmission de cette bactérie est un insecte et tout un travail de cartographie est en train d'être mené pour identifier les zones où cet insecte piqueur de plantes est présent.
Lamourdia a relevé l'importance de ce projet de lutte contre la bactérie sur le plan économique pour les pays de la Méditerranée, dont la Libye et la Tunisie. Cette dernière compte planter 10 millions d'oliviers en 5 ans et cette bactérie représente un danger sérieux pour cet ambitieux plan, d'où la nécessité de lutter contre son irruption. «Le danger de cette bactérie c'est qu'elle tue l'olivier et le seul remède c'est de couper l'arbre. Si l'olivier est attaqué, il meurt rapidement !», a-t-il précisé, en ajoutant que la FAO lutte contre les maladies transfrontalières que ce soit d'origines animales, dont la grippe aviaire, ou liées aux plantes.
Coopération tuniso-libyenne
D'après le chercheur bactériologiste tunisien et directeur de la planification, le suivi et l'évaluation des programmes de recherche à l'Institution de la recherche et de l'enseignement supérieur agricole relevant du ministère de l'Agriculture, Ali Rhouma, grâce aux outils d'identification et de diagnostic développés par les Italiens, on est capable de détecter l'existence de cette bactérie. Il affirme que la Tunisie est bien outillée actuellement pour effectuer ces travaux, même si les symptômes ne sont pas apparents. «La Tunisie possède déjà une expérience en matière de diagnostic et on peut effectuer une analyse rapide de n'importe quel échantillon importé ou local même si les symptômes de présence de la bactérie ne sont pas apparents», a-t-il expliqué.
Au niveau du ministère de l'Agriculture, on a dernièrement interdit l'importation de l'olivier et des espèces ornementales de toute provenance, et des plants fruitiers à partir des pays contaminés, qui sont actuellement l'Italie, l'Espagne, la France et l'Allemagne.
Côté libyen, le pays compte 18 millions de pieds d'olivier, dont 8 millions productifs, notamment dans la région ouest, d'après Almabrouk Amer Asshleb, directeur du développement et de la formation au Centre des recherches et des techniques biologiques libyen et spécialiste de la lutte contre les épidémies agricoles. Selon lui, la Libye, dixième producteur mondial, a entamé, depuis 2013, des actions de sensibilisation, de prévention et d'interdiction d'import de plantes. La Libye a valorisé la formation conduite par la FAO dans ce contexte difficile et a affirmé l'acquisition de matériels de détection de la bactérie en question. M. Asshleb a souligné l'importance de coordination entre la Tunisie et la Libye vu les risques communs et le devoir de continuer à travailler sur le long terme sur ce plan d'action.
Xylella Fastidiosa : Caractéristiques et méthodes d'intervention
La Xylella Fastidiosa est une bactérie qui vit dans le xylème, notamment les vignobles, les oliviers et autres arbres fruitiers, et même dans des plantes ornementales, notamment le Polygale à feuilles de myrte. Elle est transmise à travers le matériel végétal, en l'occurrence des plants, et elle est aussi véhiculée par des insectes vecteurs qui s'attaquent à des végétaux hôtes: vigne, olivier, cerisier, prunier, amandier, pêcher, abricotier, caféier, chêne, luzernes, laurier-rose, etc. Il existe plusieurs sous-espèces de cette bactérie, dont celles qui sont spécifiques aux oliviers, aux vignes, etc.
Plus de 350 espèces hôtes de Xylella Fastidiosa ont été recensées dans le monde comme étant susceptibles d'être contaminées par une ou plusieurs sous-espèces de cette bactérie. L'exportation et la plantation de plants contaminés sont un risque important de dissémination. Tout insecte piqueur-suceur se nourrissait de sève brute ; xylème, est à considérer comme vecteur principal de cette bactérie. Elle peut attaquer les plantes sauvages comme celles cultivées. Les symptômes de sa présence sont le flétrissement, les brûlures des feuilles et dans les stades les plus avancés, le dessèchement des rameaux, suivi de la mort relativement rapide de la plante dans les cas les plus graves. L'arrachage des plantes touchées de par ses racines est l'ultime intervention pour limiter sa propagation à d'autres plantes, puisqu'elle circule dans la sève jusqu'aux racines. On préconise donc l'arrachage complet du pied de l'arbre. N. H.


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