Le Gouvernement et l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) entameront fin juin des négociations sur la réforme sur la fonction publique promulguée en 1983 et jugée archaïque par les deux partenaires sociaux. Selon des sources syndicales, ces négociations devraient aboutir à une révision de l'ensemble des chapitres de la loi n°83-112 daté du 12 décembre 1983 portant sur le statut général des personnels de l'Etat, des collectivités publiques locales et des établissements publics à caractère administratif. Il s'agit notamment des modes de recrutement, des conditions de promotion et d'avancement professionnel, de la grille salariale, des dispositions régissant les différents type de congés (maladie, maternité, post-natal, sans solde), du détachement et de la discipline. Les négociations risquent d'être laborieuses d'autant plus que le gouvernement cherche à limiter les recrutements dans la fonction publique, à y introduire la notion de la flexibilité du travail autorisant le recours au travail temporaire en vue d'alléger la masse salariale et à mettre en place un système d'embauche plus transparent et basé sur le mérite. Lors de son audition, mercredi, par la Commission de l'organisation de l'administration et des affaires des forces armées de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), le secrétaire général du gouvernement, Ahmed Zarrouk, a souligné la nécessité de réaliser la réforme de la fonction publique, indiquant que la masse salariale dans ce secteur est passée de 6 milliards de dinars en 2010 à 11 milliards durant l'année en cours. 632 mille fonctionnaires M. Zarrouk a également précisé que l'Etat emploie quelque 632 mille fonctionnaires dont 280 mille agents, 35 mille dans les collectivités locales et 2400 agents dans les conseils régionaux. Il a, ailleurs, rappelé que la fonction publique comprend 200 statuts dans les établissements publics et plus de 700 grades professionnels. L'exécutif est en effet pressé par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) de réduire la masse salariale dans la fonction publique. Dans sa dernière revue de l'économie tunisienne, le FMI a en effet noté que la masse salariale a sensiblement augmenté ces dernières années à la suite de l'action menée par les autorités face à un chômage en hausse, pour représenter près de 15% du produit intérieur brut de la Tunisie et plus de 50 % des recettes fiscales du pays. L'UGTT vise, quant à elle, à renforcer les acquis financiers et sociaux des fonctionnaires et à consolider le droit syndical dans le domaine de la fonction publique. «Nous avons réclamé l'amendement de la loi sur la fonction publique juste après la chute de l'ancien régime pour la mettre au diapason des mutations que connaît le pays et le monde du travail », affirme le secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé de la fonction publique, Hfaiedh Hfaiedh, indiquant que la centrale syndicale est en train l'élaborer une nouvelle conception de cette loi qui n'a pas évolué depuis les années 80.