Dans les ruelles de la ville, les senteurs des plats et des friandises se dégagent des commerces de Zlabias et Mkharak. La zalabia garde toujours son goût exceptionnel et inaltérable grâce à l'art de sa préparation qui se transmet de génération en génération. Ainsi en cette période de Ramadan, certaines villes comme Béja, Nabeul et Tunis sont devenues des destinations privilégiées des nombreux amateurs de cette confiserie traditionnelle qui exerce une attraction toute particulière sur les jeûneurs. Certaines familles qui ont gardé intactes les anciennes recettes de préparation de ce produit, se sont distinguées dans l'art de préparer la Zlabia très sollicitée par les clients, ô combien nombreux en ce mois sacré. A chaque Ramadhan, le nombre de vendeurs de Zlabia augmente. Ceux qui ne possèdent pas de locaux commerciaux dressent des tables dans les quartiers les plus animés. Chaque commerçant essaie de vanter la qualité de sa marchandise. Sur une affiche collée au mur d'une boutique, on peut lire justement : « Ici vente de la vraie Zlabia ». Chacun des préparateurs de la Zlabia pense ainsi détenir la vraie recette qui lui permet d'imposer son produit. L'un d'eux nous confie : « Ce n'est pas sorcier de faire des spirales avec la pâte. Le secret est dans la préparation de la sauce de miel. C'est elle qui donne au produit son goût et sa saveur ». Ce délice tant prisé a fait un bond remarquable vers le haut, suite à la hausse des prix des produits de base pour sa préparation (farine, l'huile, sucre). Dans une pâtisserie située dans l'une des artères du centre de Tunis, les tarifs affichés sur une pancarte donnent dès le départ une idée précise sur le sujet avant l'entrée en la matière. Les produits de cette pâtisserie ne sont jamais proposés à des prix inférieurs à 5 dinars le kg. « C'est cher nous dit Asma, une habituée de Zlabia . Il est vrai que les prix affichés ne feront jamais plaisir aux petites et moyennes bourses qui trouvent déjà assez de peine à joindre les deux bouts durant cette première moitié du mois de jeûne. Dans d'autres commerces on a beaucoup de chance de trouver une offre plus clémente pour les budgets fragiles. Certaines Zlabias peuvent atteindre les six dinars le kg. L'écart des prix est justifié par l'emplacement de la boutique et la composition des matières premières qui selon Am Béchir ont connu une hausse ces derniers mois. Ceci n'empêche pas que les consommateurs s'arrachent quotidiennement ces sucreries dorées dont les dessins rappellent une broderie. Emballées dans du papier blanc ou en pots de poterie (de un à deux kilos scellés avec du gypse), ces « beignets « qui ont auparavant été marinés dans du sucre à moitié caramélisé font les délices des palais. Ils ont un goût particulier. On fait le déplacement à Béja, Nabeul et Dar Chaabane pour se ravitailler et plusieurs restaurants se transforment à l'occasion en vendeurs de ces gâteaux succulents. On fait la queue malgré la chaleur suffocante. Les gens achètent sans hésitation, chacun selon ses moyens et ses possibilités. Les tentations sont grandes en ce mois de Ramadan même les sucreries ne laissent personne indifférent !