Les passionnés de la musique classique et les amoureux du Tarab ont vécu ce soir du 05 juillet des moments de bonheur proposés par la troupe « Les Amoureux du Tarab » à travers la chanson arabe et tunisienne et les multiples modes et formes de la musique classique, puisés dans le répertoire des maitres immortels de la musique arabe. A vrai dire, le public était constitué en grande partie par des mélomanes puristes qui gardent encore en mémoire les vieilles chansons qui les ont émus, bercés et remués jusqu'au fond du cœur à l'époque de leur jeunesse. Ils étaient là ce soir à se remémorer les années d'antan et revivre les souvenirs du passé. En effet, c'était une sorte d'ivresse artistique qui gagnait les assistants dont l'âme s'exhalait au rythme de la musique, saisis d'une forte émotion qui les faisaient vivre en communion avec les différents interprètes des chansons. Certaines chansons les réjouissaient, d'autres les attristaient, mais les unes et les autres suscitaient chez eux un enthousiasme débordant qui déferlait toujours en une valse d'applaudissements. C'est que les chansons de Tarab ne laissent personne indifférente, censées traduire différents états de l'âme humaine par leur diversité et leur richesse : la joie, la souffrance, l'amour, le désir, la passion, l'adoration, l'ivresse, la folie... La troupe, sous la houlette du maestro Abderrazak Hihi, est composée de six violonistes, d'un joueur de qanoun, d'un luthiste, d'un flûtiste, d'un violoncelliste, d'un contrebassiste et de trois percussionnistes ainsi que treize choristes dont certains se relayaient sur le micro pour interpréter les joyaux de la chanson orientale et celle de chez nous. Une troupe musicale qui maitrisait formidablement les formes classiques de la musique orientale arabe et tunisienne. La soirée s'est ouverte sur le fameux « Dawr » intitulé « Ana Hawit Wentahit » de la diva Souad Mohamed qui fut interprété par la chorale, agrémenté par un solo de violon et un autre de qanoun : un avant-goût de la soirée qui émerveilla les assistants. Ensuite, ce fut la voix féminine N. Kamoun qui interpréta l'immortelle chanson « Ahkili Ya Ward » de Lordakech, suivi du jeune Abderraouf Zmerli qui chanta la fameuse chanson de Mohamed Abdelmottaleb « Issal Marra Alaya », suivi du « Qassid » de Hédi Jouini « Itab ». Après quoi, la troupe interpréta en chœur la chanson encore en mémoire de Adnène Chaouachi « Chaghaletni Kelma ». Toujours dans la tourmente du « Tarab », on revint à Abdelmottaleb avec Noureddine Kaffel qui chanta merveilleusement « Ennas Al Moghramine ». On enchaîna avec la chanson « Amana Alik » de Karem Mahmoud et « Issal Alaya » de la chanteuse égyptienne Leila Mourad avec Sihem Daldoul. La soirée s'acheva dans la satisfaction générale avec un « wasla » de Malouf, ce genre musical qui fait partie de notre patrimoine et qu'il faut bien préserver. Ainsi le public a vécu ce soir-là avec les chefs-d'œuvre des artistes de la musique orientale et tunisienne de l'époque où musique et paroles s'harmonisaient pour émouvoir, séduire, plaire et charmer.