Les jours passent et se ressemblent et malgré le profond désir de ne plus « fréquenter » certaines chaînes de télévision portant les emblèmes de la planète « Mars », chère à certains de nos politiciens zélés à la limite de la fanatisation, il m'arrive de prendre mon courage à deux mains et de suivre un « débat » fabriqué à la mesure de tous ceux qui rêvent de remettre la Tunisie à nouveau sur orbite, de l'ère de la décadence et de l'obscurantisme. C'est une véritable « torture » spirituelle et j'en devrai toucher un mot à notre brillante avocate Mme Radhia Nasraoui, défenseur des victimes de la torture reconnue mondialement. Mais que voulez-vous, je fais partie de cette génération des « damnés de la terre » de Frantz Fanon, qui ont eu la chance de naître dans le plus beau pays du monde et pour s'en convaincre prenez un jour l'hélicoptère de Bizerte à Borj El Khadhra comme j'ai pu le faire avec mon ami feu Ezzeddine Makhlouf, dans les années 1980 et dans le cadre d'une recherche universitaire sur l'énergie solaire et le dessalement de l'eau de mer. Alors, que puis-je faire d'autre que de me rebeller, quand je vois la Tunisie don de Dieu et de la mer Méditerranée avec ses 1400 km de côtes, ses îles paradisiaques, ses forêts du nord et de l'ouest, ses steppes qui rappellent en tout point les paysages de New Mexico et de Santa Fe aux Etats-Unis d'Amérique, ses dunes de sable du grand « Erg » avec la majesté de l'éternité et ses oasis de Gafsa, Gabès, Tozeur, Nefta, Kebili, Ghomrassen et bien d'autres... Quand je vois nos villes multicolores avec ces murailles intouchables et inaccessibles de Kairouan, Sousse, Mahdia, Monastir et Sfax... que puis-je faire quand je vois ce paradis que Dieu a donné aux Tunisiennes et aux Tunisiens et même à nos touristes citoyens du monde, menacé de déconfiture, parce que des gens ayant subi les lavages de cerveaux à l'échelle presque industrielle des « Douaât » (prédicateurs) d'orient et ses chaînes dirigées par les plus obscurantistes des imams du clergé rétrograde d'une « religion » qui n'est pas la nôtre, parce que la nôtre c'est l'Islam du bonheur, de la miséricorde (Errahma), de l'intelligence et de la finesse culturelle puisque Dieu lui-même a demandé à son Prophète-vénéré Mohamed (SAWASA) de lire : « Ekra » ! Que puis-je faire donc, que m'accrocher au moindre signe d'évolution positive de l'Islam politique vers plus de rationalisme de modération, de tolérance et d'ouverture sur le monde ! Que puis-je faire que de chercher à travers une déclaration du cheikh Rached Ghanouchi, Lotfi Zitoun, Samir Dilou, Hammami ou même Abdelfattah Mourou et Ali Laârayedh, les mots qui peuvent faire évoluer la « Nahdha » vers la « CDU » de la démocratie chrétienne allemande ou vers les partis chrétiens d'Europe et d'Occident, qui ont délaissé depuis le 16ème siècle et en 1598 l'Edit de Nantes du Roi Henri IV (Henri de Navarre, du temps où il était protestant), le contrôle politique des sociétés par l'Eglise et la religion chrétienne dominante. Cette évolution prodigieuse on l'appelle du côté des politistes : la laïcité chrétienne, et c'est elle qui a permis aujourd'hui à l'Occident tout entier de vivre en démocratie et dans la prospérité économique, sociale et culturelle. Mais chez nous dans les pays d'Islam, où on tient mordicus à soumettre les sociétés humaines au contrôle des partis politiques de l'obscurantisme qui mène à Daëch, El Qaïda etc.. etc, on parle encore de la « désertification » due à la « modernisation » ! C'est à croire que les pauvres occidentaux, américains, français, allemands, suédois, britanniques, belges, espagnols et italiens, vivent en plein « désert » !! Mais alors si c'est le cas pourquoi nos « harraguas » par milliers et bientôt millions, prennent-ils la mer, ses tumultes et ses dangers pour aller vivre la « misère » matérielle et morale de la « désertification » modernisatrice de l'Occident ! Pure désinformation, démagogie et propagande obscurantiste, celles qui prennent en otage nos jeunes fragilisés par le sous-emploi et la pauvreté pour en faire de la chair à canon, en Libye, en Syrie, en Irak et même jusqu'aux confins d'Afghanistan et du Mali ! Cette « industrie et ce commerce » pratiqués à grande échelle avec des intérêts en milliards de dollars ne peut laisser indifférent. Il faut au moins en limiter les dégâts le plus possible dans ce bout de paradis encore débout : la Tunisie miraculée ! C'est pour cela qu'il faut appliquer la loi, toutes les lois avec sévérité et sans complaisance avec toutes les structures de germination du terrorisme y compris les discours de fanatisation et de haine qui profitent de la liberté d'opinion et de presse conquise après la Révolution, pour camper dans certaines chaînes de télévisions totalement acquises à l'obscurantisme. La « Haïca » résiste, mais semble être débordée surtout par l'amalgame diffusé par ces chaînes au nom de la protection des libertés d'opinion et de conscience garanties par la Constitution. On veut la culpabiliser ainsi que tous les intellectuels qui refusent l'obscurantisme déguisé ! Non, messieurs dames, ne vous laissez pas impressionner par les accusations du genre : « C'est la contre-révolution » (ou Atthawra El Mouthadda)... C'est les « Azlams » de l'ancien régime qui refont surface etc... etc... ! C'est une tactique bien connue depuis Hannibal et César : « Le meilleur moyen de se défendre... c'est d'attaquer » et l'obscurantisme, dans notre pays, se défend bien, parce qu'il contrôle des chaînes de télévisions et des moyens médiatiques impressionnants ! La vraie contre-Révolution, c'est de vouloir renvoyer ce pays à l'époque antéislamique (Al Jahilia) et par l'analphabétisme (Al Jahala), et le bourrage de crâne de nos enfants depuis le « jardin d'enfant ». Encore une fois c'est à l'Etat de protéger l'enfance tunisienne du nouvel « esclavage » obscurantiste et de créer là où c'est nécessaire les « jardins d'enfants » publics et les espaces de loisir collectifs. Ce n'est pas à des « associations » caritatives (sic) douteuses dans le financement et l'affiliation politique, de prendre en charge les enfants tunisiens fragilisés des quartiers populaires pauvres et démunis. C'est à l'Etat de le faire comme du temps de Bourguiba et de l'UNFT après l'indépendance. Les hommes d'affaires qui se sont bien enrichis dans ce pays doivent contribuer à un fonds de protection de l'enfance déshéritée, mais l'Etat en premier a le devoir de le faire ! Mon Dieu faut-il crier à qui veut bien l'entendre : « Où est passée l'UNFT » et pourquoi « l'ancien-nouveau » régime a voulu l'anéantir et la décomposer !? Faut-il un dessin pour expliquer au ministère de la Femme et de l'Enfance de réhabiliter et de réinventer s'il le faut l'Union nationale des Femmes Tunisiennes (UNFT) et ses structures pour encadrer et protéger nos enfants nécessiteux dans ses jardins d'enfants jadis exemplaires ! Frantz Fanon... Aidez moi ! J'ai l'impression de vivre un cauchemar quand je vois nos enfants démunis livrés à la misère morale de l'obscurantisme conquérant ! Alors que l'Etat est là... immobile !