La rentrée scolaire approche à pas de géant... Il y en a qui cachent leur joie, c'est ainsi. C'est si doux les vacances, et plutôt reposant mais enfin, l'école a du charme aussi ; on se languit des copains, de la récré, et même des enseignants à qui on aura fait goûter, l'année passée, des vertes et des pas mûres. Mais ils ne se sont pas gênés non plus, avec leurs grèves à répétition, les examens toujours relégués aux calendes grecques, et l'on ne sait quoi encore. Mais les choses ayant fini par se décanter, certes pas pour tout le monde mais ça viendra, ce sera sans rancune n'est-ce pas ? Entamons, avec allant et enthousiasme, cette nouvelle année scolaire, dont on nous promet qu'elle sera exceptionnelle. On veut bien le croire et on croise les doigts, pour que tout cet engouement pour l'Ecole perdure, sur tous les plans et à tous les niveaux, dans le sens d'un nivellement par le haut, que chacun appelle de ses vœux. Car, il faut bien l'avouer, dénigrés, bien souvent pointés du doigt comme des cancres en puissance, nos élèves, au sein de notre honorable institution scolaire, ont bien du mérite, s'ils ne finissent pas barjot. Et vous vous demandez pourquoi on nous accuse d'être un peuple de schizophrènes ? Démonstration à l'appui s'il vous plaît ! Prenez un élève du primaire, ou de l'école de base selon la formule en vogue. Enseignez- lui pendant six années, les mathématiques en langue arabe. (Re) prenez ce même élève la septième année : les cours des mathématiques seront également dispensés en arabe. Mais attention : à partir de la neuvième année, cette même matière lui sera enseigné en français. Et son cerveau devra subir une rotation à 180% degré pour qu'il y ait possibilité d'adaptation. Pourquoi en arabe, et ensuite en français ? Il y a une logique qui sous-tend tout cela, laquelle échappe à tous les entendements. Mais voyez : comme nous sommes des génies intra-muros, nous avons trouvé la parade. Au collège, histoire de préparer le terrain, nos chères têtes brunes et blondes apprendront les mathématiques, en arabe, mais devront s'exercer à l'écrire de gauche à droite. Et non pas de droite à gauche comme il était coutumier à l'école. Ça s'appelle une préparation en douceur ; une manière d'y aller crescendo : des mathématiques en arabe, mais ayant déjà enfilé une rue à gauche, histoire de se retrouver, trois années plus tard, en terrain (plus ou moins) familier, pour étudier les mathématiques en français. Pourquoi tant de haine ??? Tordu. Nous avons un système tordu. Une logique aux antipodes. Une institution scolaire qui échappe à toute classification. Nous sommes tordus, voilà. Allons- nous plaindre après, d'avoir un enseignement claudicant. Nous avons fait, à un certain moment, des choix claudicants pour ce qui regarde nos programmes scolaires. Maintenant, c'est bien beau de vouloir « rafistoler » les meubles, et de mettre les petits plats dans les grands. C'est d'ailleurs plus que nécessaire. Mais si l'on ne s'occupe pas des fondamentaux, on aura juste fait le choix de prêcher dans le désert. Autant aller se faire porter pâle... Ce serait plus honnête, et surtout, plus conséquent. Enfin avec soi-même. Nos élèves, par-contre, ils devront encore ramer...