Hier matin, sur la route de la Marsa au niveau de l'hypermarché du coin, deux piétons, une femme âgée et un jeune homme de 17 ans, ont été fauchés par une voiture roulant à grande vitesse. Le véhicule, appartenant aux services protocolaires, ne s'est pas arrêté après l'accident. La veille, sur la route reliant Kasserine à Sbeitla, une collision est survenue entre une camionnette et un bus. Le dernier bilan fait état de 21 blessés dont deux en état critique. Eté comme hiver, la Tunisie est quasi-quotidiennement secouée par des drames de la circulation. Un phénomène croissant et inquiétant qui a poussé le ministre de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire à désigner un responsable permanent chargé de la sécurité routière. Il assurera notamment la coordination avec la société civile en matière de prévention des dangers de la route. Une réunion, présidée par Mohamed Salah Arfaoui, ministre de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire, s'est tenue vendredi, réunissant des cadres du ministère et des représentants de l'Association de Prévention des Accidents de la Route (ATPR). Parmi les thèmes abordés, l'organisation, à Tunis, du Congrès international de la sécurité sur la route en 2016. Cet événement devrait réunir des experts nationaux et internationaux afin de participer à l'effort mondial collectif de sensibilisation aux dangers de la route et de lutte contre les accidents routiers. Au terme de cette séance de travail, il a été annoncé qu'un responsable avait été chargé, au sein du ministère, de la sécurité routière. Il travaillera en étroite collaboration avec la société civile et notamment les associations tunisiennes de lutte contre les dangers de la route. En Tunisie, l'Observatoire national de la sécurité routière (ONSR) a relevé 3781 accidents routiers durant la période allant du 1er janvier au 21 juillet. De même, durant les trois premiers mois de cette même année, plus de 700 personnes auraient perdu la vie dans un accident de la circulation et plus de 20 000 infractions pour excès de vitesse ont été signalées. Par ailleurs, le ministre a insisté, au cours de cette même réunion, sur la nécessité et l'urgence de mettre en place un plan de lutte contre l'occupation illégale du trottoir qui a atteint, d'après ses dires, les 50%. Il en va, en effet, de la sécurité des piétons qui, outre les conducteurs de voitures et les passagers à bord des véhicules, sont continuellement mis en danger, justement à cause des voitures mal garées ou encore des commerces ayant squatté ces trottoirs et les ont transformé en annexes de leurs cafés, salons de thés ou boutiques. Contraints de marcher sur la route, ils sont, comme le montrent les statistiques, doublement exposés au risque d'être percutés par des véhicules. C'est d'ailleurs là l'un des arguments de taille utilisé par les initiateurs de la campagne lancée sur les réseaux sociaux « Winou etrrotoir ». Le succès de cette action citoyenne qui a réussi à capter l'attention des hauts dirigeants et des ministres réussira-t-il à changer les mentalités et à permettre aux piétons de circuler de nouveau aisément sur les trottoirs sans être empêchés par des véhicules mal garés, des tables, des chaises et autres obstacles ? Il suffirait pourtant que les décideurs prennent les mesures nécessaires qui éviteraient instantanément de nombreux accidents et drames.