Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Chihèb Bouden, a affirmé, dans des déclarations à la presse, hier, qu'il n'est pas question de rétablir les services de sécurité universitaire mais que des recommandations avaient été adressées aux autorités universitaires en vue de renforcer la protection des établissements d'enseignement supérieur et de recherche scientifique à travers l'intensification du gardiennage au moyen des gardes, l'installation des équipements électroniques de surveillance dans les portes d'entrée et les points sensibles, outre la maintenance des clôtures, notant que des étudiants et des enseignants avaient été exposés à des agressions de la part d'inconnus. Intervenant au cours d'un point de presse tenu au palais du gouvernement à la Kasbah, sur la rentrée universitaire 2015/2016, il a insisté sur le souci d'assurer la neutralité des établissements d'enseignement supérieur et de recherche scientifique en ce qui concerne l'exercice des activités politiques et d'appliquer la loi contre les dépassements. Il a signalé, par ailleurs, que pour la première fois, 3 bourses d'études à l'étranger ont été accordées, au cours de cette année universitaire 2015/2016, à des nouveaux étudiants parmi les bacheliers brillants de la section lettres, en vue de faire leurs études supérieures à l'université de la Sorbonne à Paris, en France, et ce dans le cadre de l'ouverture des horizons de l'excellence devant les élèves brillants de toutes les sections scolaires et non pas seulement des sections scientifiques. Pour les bacheliers des sections scientifiques, le nombre des bourses d'études en Allemagne a été porté de 20 à 30, celui des bourses d'études en France de 20 à 28 tandis que la capacité d'accueil à l'Institut préparatoire des études scientifiques et techniques de la Marsa (IPEST) a été portée de 90 à 120. Dans le cadre de la coopération avec les pays frères et amis, des bourses sont proposées au profit de 70 étudiants tunisiens pour des études supérieures en Hongrie, 88 étudiants pour des études supérieures d'un an aux Etats-Unis, 70 étudiants pour des études supérieures au Maroc et 10 étudiants pour des études supérieures au Sénégal. Création de 133 nouvelles licences Le ministre a confirmé que la bourse universitaire accordée en Tunisie sera majorée progressivement durant les trois prochaines années, de 30% chaque année, à compter de cette année universitaire, de sorte que sa valeur doublera au bout de ces trois ans. Ainsi, la bourse accordée aux étudiants des trois premières années de l'enseignement supérieur passera cette année de 60 à 80 dinars puis à 100 dinars au cours de l'année universitaire 2016/2017 et enfin à 120 dinars au cours de l'année universitaire 2017/2018, et ce pour tous les types de bourses. La nouvelle année universitaire 2015/2016 verra la création de 133 nouvelles licences, 130 nouveaux masters et 6 doctorats, outre la confirmation et le maintien de 302 licences existantes, car les licences sont soumises à une réévaluation tous les 4 ans pour être ou bien maintenues de nouveau ou bien refusées par une commission spéciale d'évaluation. Le nombre total des étudiants doit passer cette année à 280 mille ou 290 mille dont 45 mille nouveaux étudiants parmi les nouveaux bacheliers. S'agissant du logement universitaire, le ministre a indiqué que la capacité d'accueil a été portée à 63 mille 300 lits, ce qui permettra de satisfaire les demandes réglementaires et une bonne partie des demandes supplémentaires notamment pour les jeunes filles des troisièmes années, en réduisant le nombre des étudiants par chambre de façon à l'amener à 2 seulement, et ce grâce à l'aménagement de 9 foyers qui a permis de créer 2400 nouveaux lits, parallèlement à l'entrée en service de 6 nouveaux restaurants universitaires dans plusieurs villes. Au même moment, un guide des bonnes pratiques dans les restaurants universitaires a été élaboré, en collaboration avec l'office allemand des œuvres universitaires (ACAFU). En réponse aux questions des journalistes, concernant le recrutement de contractuels pour l'enseignement parmi les étudiants des masters et des doctorants, il a indiqué qu'il a été mis fin à ce régime, car le règlement exige que les enseignants universitaires soient titulaires du doctorat. Enseignement supérieur privé Une partie du point de presse a été consacrée à l'enseignement supérieur privé qui compte 63 établissements fréquentés par quelque 30 mille étudiants dont plus de 4600 étudiants étrangers, notamment africains. Le ministre a affirmé que l'enseignement supérieur privé fait partie intégrante du système tunisien d'enseignement supérieur, soulignant le souci du ministère de le promouvoir afin qu'il puisse concrétiser les objectifs qui lui sont fixés, dont la contribution à la formation et le renforcement du rayonnement de l'enseignement supérieur tunisien en polarisant davantage d'étudiants étrangers. Il a passé en revue les décisions et mesures prises a cet effet, à la lumière d'inspections effectuées dans les établissements privés d'enseignement supérieur et des évaluations internes effectuées par ces mêmes établissements. Il a été ainsi décidé de réviser le cahier de charges organisant l'enseignement supérieur privé. Un avant-projet a été préparé. En attendant, il a été convenu d'unifier les voies d'accès aux écoles de formation d'ingénieurs, c'est-à-dire l'obligation pour tous les candidats à passer le concours national d'entrée aux écoles d'ingénieurs, décision entrée en vigueur à partir de cette année universitaire. En ce qui concerne les établissements privés d'enseignement paramédical, une commission créée pour procéder à leur évaluation a conclu à l'habilitation de quelques uns parmi eux pour certains certificats, tandis que les autres établissements n'ont pas été habilités, parce qu'ils ne répondaient pas aux conditions exigées. Les décisions de la commission ont été envoyées aux établissements concernées depuis le 2 juillet 2015. Sur un autre plan, il a été demandé à tous les établissements privés d'enseignement supérieur de présenter des contrats-programmes comportant les projets que ces établissements se proposent de réaliser durant les trois prochaines années en ce qui concerne le renforcement du cadre pédagogique et du personnel enseignant, la modernisation des équipements scientifiques et pédagogiques, l'organisation des stages et la maintenance des bâtiments.