Détendez vous and « be cool », comme disent les Anglais, la Tunisie va bien puisque nous faisons partie du peloton de tête des nations performantes (sic) dans plus d'un domaine. A tout seigneur... tout honneur : Les droits de l'Homme. Nous sommes classés « number one » toutes catégories dans le monde et les Anglais, fondateurs de la démocratie, au goût du Bill of rights de 1689, doivent se coucher avant d'espérer nous rattraper un jour ! Rien qu'avant-hier à la T.V nationale Une, notre brillante et très courageuse collègue, Mme Moufida Abassi, qui anime l'émission « Walakom Sadid Annadhar » (A vous de décider), dirigeait un débat sur le « pôle judiciaire », pour traiter des crimes terroristes, une véritable douleur dans la chair du pays et de la nation, de quoi se demander combien de « terroristes » sur les plus de 2000 arrêtés ont été jugés et condamnés effectivement depuis la Révolution... Ne cherchez pas, il y en a presque pas ou très peu ! La plupart d'entre eux, ont été innocentés pour « manque de preuves » et se promènent dans la nature bénie de Dieu et de « Daëch », entre Damas, Palmyre et Derna, à la recherche d'un conservateur de musée à décapiter, sans compter ceux qui ont choisi de faire la sieste dans les « cellules dormantes » en Tunisie, du Nord au Sud et d'Est en Ouest, le temps de se faire oublier en attendant d'autres Bardo ! Donc, l'honneur est sauf, notre justice est indépendante et respectueuse du droit des accusés, de la présomption d'innocence et n'est pas soumise au bon vouloir de l'exécutif comme du temps de la dictature ! Deuxième grande conquête, les droits sociaux, menés tambour battant par des grèves à répétition illimitées ! Là aussi, je défie quiconque de nous classer ailleurs qu'en tête des Nations qui font le plus de grèves au monde par tête d'habitants et par nombre d'entreprises publiques ou privées !!! Il fut un temps où la France nous précédait d'une tête. Eh bien, nous voilà les premiers et les maîtres du monde dans la fainéantise, la « non-culture » du travail et la revendication permanente, de quoi faire de notre peuple, un peuple d'assistés et d'handicapés, moteurs, pour le présent et surtout pour les générations futures, plus que jamais éduquées aux « mirages » et autres « miracles » de l'Etat providence. Morale de l'histoire, pourquoi travailler ? « Demain on rase et on mange gratis » ! Mais, autre morale, plus dramatique, la Tunisie par toutes nos turpitudes et notre manque flagrant de responsabilité, est de plus en plus, abonnée aux « derniers » de la classe puisque nous sommes 92ème sur 134 nations, au niveau de la compétitivité économique ! Mais, gardons espoir, nous avons encore quelques bons mois devant nous avant de toucher le fond, juste avec le Népal et le Bangladesh ! Ceci me ramène à mon enfance au collège Sadiki. Notre professeur émérite d'Histoire de l'antiquité, Jean Pierre Darmon, qui nous a fait découvrir toutes les cités carthaginoises et romaines de la proconsulaire-Tunisie, divisait la classe en trois catégories d'élèves : La « noblesse », la « plèbe » et... « l'écurie » ! En général, et l'idéal, au niveau de la « performance » et de la compétitivité à cet âge d'adolescents, c'est d'éviter à tout prix « l'écurie » pour être si possible dans « la noblesse » (13 à 17 sur 20) ou au moyen dans la plèbe (entre 10 et 12 sur 20). Malheureusement, au niveau économique, notre pays a l'air de s'installer dans les classes de « l'Ecurie », sans que cela puisse interpeller ou émouvoir certains leaders sociaux. De toute façon, ils n'ont rien à perdre ! Quant à la croissance « zéro », la fermeture d'entreprises et la mise de milliers d'ouvriers et cadres au chômage, c'est l'affaire du gouvernement et la faute des patrons de l'UTICA, ces « rapaces » de la fortune qui « n'aiment pas le peuple » ! « Misquine Ezzawali » ! et maintenant, c'est autour de « Mesquine El Aârf » ! Mais, il va falloir, quand même, un jour ou l'autre, débloquer la crise et arrêter le processus de dégradation du monde du travail et du monde de la production et des affaires, avant d'être tous rattrapés par une croissance négative avec ses effets dévastateurs surtout pour le moral de la Nation. Le travail et la production sont liés à la vie comme à la mort ! On ne peut les séparer. Oui ! Suivons la pédagogie de notre professeur d'Histoire... Au moins, la « plèbe » et une croissance positive en attendant un saut « historique » et audacieux vers la « noblesse » et l'excellence pour le bien de tous. Soyons solidaires ! K.G