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Au « Rythme de la couleur »
Publié dans Le Temps le 10 - 11 - 2015

Le Club Tahar Haddad abrite actuellement une exposition du duo artistique féminin Jamila Akrout et Zeineb Nefzi. Si la première présente des œuvres inspirées du patrimoine tunisien, la seconde s'intéresse plutôt à peindre l'univers marin.Les deux artistes-peintres ont participé à plusieurs expositions personnelles et collectives en Tunisie et à l'étranger.
Jamila Akrout présente 15 travaux où elle aborde la nature et le paysage dans un style figuratif qui rappelle des lieux et des sites historiques bien de chez nous en célébrant certains aspects de notre vie quotidienne, comme « Café à la Médina », « Bab El Khadra », « Bizerte », « Sidi Bou Saïd », « Petits bateaux à la mer », « Coucher de soleil », « Désert », « Machmoum »... Elle opte pour une gamme chromatique diverse où se mêlent des couleurs chaudes et froides, tantôt claires, tantôt sombres, selon les lieux ou les éléments peints. Cependant, le réel n'est pas totalement reproduit sur la toile, car le travail de l'artiste ne consiste pas à imiter la réalité, mais elle présente les éléments avec une certaine déformation, sans pour autant les défigurer, y mettant de ses propres sentiments et se livrant à ses impressions subjectives. Dans cette exposition, Akrout a choisi son style artistique, c'est le figuratif, utilisé ici librement et selon un point de vue personnel, comme pour transmettre un certain message.
Quant à Zeineb Nefzi, elle expose 10 tableaux qui oscillent entre le figuratif et l'abstrait. Elle peint les « pêcheurs en mer », les « enfants sur la plage », « les vagues » où le spectateur découvre dans cet univers marin peint (mer, plage, vague...) une certaine transcendance du réel à travers les lignes, les formes, les mouvements et les couleurs (ici dominance du bleu), ce qui lui donne envie de rêver, de s'évader. Cette approche semi-abstraite adoptée par l'artiste suggère certes des éléments proches de la réalité, mais elle pousse l'observateur à questionner et à interpréter l'œuvre, comme dans les tableaux « Méditations », « Vague1 » et « Vague 2 ». C'est que l'artiste ne peint pas des enfants sur la plage ou des pêcheurs en mer, mais à travers ces éléments, elle nous fait entrer dans l'univers de la mer et de ses personnages. Zeineb s'est plongée en effet dans le monde secret de la mer avec un amour ardent empreint de nostalgie qu'elle exprime à travers une nuance de couleur bleue qui semble danser au rythme des vagues.


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