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Projet d'accord entre le ministre de l'Education et le syndicat des instituteurs: Le syndicat brandit la menace de grève après la volte-face du gouvernement
Le syndicat général de l'enseignement de base a décidé, hier, à l'issue d'une réunion de sa commission administrative, d'entamer des protestations pouvant aller graduellement jusqu'à la grève générale en signe de protestation contre le refus du Chef du gouvernement de donner son feu vert à la signature d'un accord âprement négocié avec le ministère de l'Education sur les revendications de quelque 63.000 instituteurs. «Des rassemblements de protestation seront organisés dans les délégations régionales de l'enseignement à partir de mardi prochain dans une première étape. Au cas où le blocage persiste, nous passerons à un palier supérieur, avec des protestations à l'échelle nationale et, en cas de nécessité, une nouvelle grève générale», souligne Taher Dhaker, le secrétaire général-adjoint du syndicat rattaché à l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), indiquant qu'une nouvelle réunion de la commission administrative est prévue le jeudi 26 novembre. «En attendant, le secrétaire général de l'UGTT devrait rencontrer, à son retour d'une mission à l'étranger, le Chef du gouvernement pour tenter de débloquer la situation», a-t-il ajouté. A l'issue de plus d'une année de négociations difficiles et ponctuées de plusieurs grèves, le ministère de l'Education et le syndicat général de l'enseignement de base sont parvenus à un projet d'accord sur les revendications des enseignants. Mais alors qu'on croyait que le bras de fer entre les deux parties s'est finalement terminé, le Chef du gouvernement, Habib Essid, a remis jeudi le compteur à zéro en refusant de donner son aval à la signature officielle de l'accord. Selon des sources syndicales, le projet d'accord prévoit notamment des avancements professionnels au profit de l'ensemble des instituteurs, la régularisation de la situation professionnelle des instituteurs qui détiennent des licences (Bac+3), la création d'une licence appliquée dans le domaine de l'enseignement de base à l'Institut supérieur de l'Education et de la formation continue et l'ouverture d'un dialogue sur la possibilité d'abaisser de l'âge du départ à la retraite 55 ans pour tous les instituteurs ayant accompli 35 ans de service. L'accord prévoit aussi l'intégration de plusieurs milliers d'enseignants suppléants d'ici 2017. Selon le syndicat, ces enseignants suppléants se trouvent dans une situation professionnelle et morale très précaire, comme en attestent les tentatives de suicide de certains suppléants survenus ces dernières semaines au niveau de plusieurs régions, dont Siliana et Kairouan. Il est à rappeler que les instituteurs ont observé les 17 et 18 septembre dernier, soit deux jours seulement après la rentrée scolaire, une grève en signe de protestation contre le refus du ministère de répondre positivement à leurs revendications. Le taux de suivi de ce débrayage s'était élevé à plus de 80%, selon le syndicat. Du côté du ministère de l'Education, on assure que la balle est désormais dans le camp du Chef du gouvernement, indiquant que ce dernier est toujours tenu à prendre en considération des équilibres budgétaires lors de l'examen des revendications syndicales ayant des incidences financières.