Cela fait presque une semaine que la crise qui ravage le mouvement de Nidaa Tounes ne fait plus la Une de nos journaux qui ont été trop pris à couvrir les derniers attentats terroristes ayant visé Sidi-Bouzid et Paris. Après cette absence, le mouvement aujourd'hui avec la fin du dead line accordé par le groupe des trente-deux députés aux dirigeants du mouvement pour réunir le bureau exécutif. La veille de ce délai, à savoir le samedi 21 novembre, le secrétaire-général du Nidaa, Mohsen Marzouk, a organisé une conférence de presse ayant réuni les cadres du parti. Ainsi, Noureddine Benticha, Lazhar Akermi, Abdelmejid Sahraoui, Mustapha Ben Ahmed, Najoua Makhlouf, Mondher Bel Hadj Ali ou encore Faouzi Elloumi se sont réunis dans un hôtel de la capitale avec quelques coordinateurs régionaux et des militants venus des différentes régions de la République. Dans une déclaration accordée au Temps, le membre du bureau politique de Nidaa Tounes, Abdelmejid Sahraoui, a indiqué que la réunion a rassemblé les seules structures légales et militantes du mouvement. Et d'ajouter que son but est de dire non à toutes les pratiques douteuses de l'autre camp qui vise à renverser les structures officielles de Nidaa Tounes. De son côté, Noureddine Benticha, nous a assuré que la priorité aujourd'hui est de pousser vers la réconciliation et l'union afin que Nidaa Tounes puisse garder son statut de parti majoritaire du pays. A la question de si cette réunion ne viserait pas à provoquer l'autre camp, Benticha a expliqué que, depuis sa création, Nidaa Tounes a toujours organisé des réunions qui ne regroupaient pas tous les dirigeants. Avant de finir, Noureddine Benticha a rappelé que le président de la République, Béji Caïd Essebsi, présentera une nouvelle initiative pour rapprocher toutes les parties au sein du Nidaa. De son côté, et dans une déclaration accordée au Temps, le vice-président du mouvement, Faouzi Elloumi, a insisté sur l'importance de tenir un congrès électif démocratique. ‘Seul le congrès peut nous faire sortir de cette crise. Si jamais l'autre partie refuse d'aller sur cette voie, nous aurons certainement recours à la justice.' Inaugurant la séance, Mustapha Ben Ahmed, député parmi ceux qui ont présenté leur démission du bloc du Nidaa, a expliqué que le groupe des trente-deux est contre les alliances qui se basent uniquement sur l'opportunisme. Ben Ahmed a insisté sur le fait que les députés continuent à soutenir le gouvernement d'Habib Essid mais qu'ils ne lui donnent, en aucun cas, un chèque blanc. Pour le député Mondher Bel Hadj Ali, les tentatives de renversement des structures officielles du Nidaa continuent tant que l'appel à la réunion du bureau exécutif du mouvement n'a pas été fait. Dans ce cadre, le député a assuré que le groupe des trente-deux reviendrait sur la suspension de sa démission si jamais cette réunion n'a pas eu lieu dans les délais fixés. Avant de céder la parole à Mohamed Troudi, Mondher Bel Hadj Ali a tiré un bilan très négatif du travail gouvernemental assurant que l'équipe d'Essid n'a accompli aucune promesse électorale tenue par le Nidaa. Pour Mohamed Troudi, le mouvement est ‘détenu par des groupes opportunistes qui seraient prêts à s'allier avec le diable pour imposer Hafedh Caïd Essebsi à la tête du Nidaa'. De son côté, le ministre démissionnaire, Lazhar Akermi a qualifié Nidaa Tounes d'espace où les militants ne peuvent plus respirer. Akermi a assuré que ceux qui tentent d'hypothéquer le stade de Rades via le système des sukuks tentent d'en faire la même chose avec Nidaa Tounes. Faouzi Elloumi, qui était présent à la réunion de Djerba organisé par le clan de Hafedh Caïd Essebsi, a assuré que ‘la réunion de Gammarth a rassemblé les militants tandis que celle de Djerba n'a rassemblé que a racaille'. Et d'ajouter que l'autre clan ne veut pas d'un congrès électif parce qu'il sait qu'il en sortira perdant comme cela a été le cas lors de l'élection du bureau politique en mars dernier. Faouzi Elloumi a appelé tous les présents à commencer à préparer le congrès électif de leur mouvement et ce indépendamment de l'autre camp. Le mot de la fin a été accordé à Mohsen Marzouk qui a commencé par une note positive en expliquant qu'un parti en crise n'aurait jamais rassembler un nombre pareil de présents. Enchaînement sur la délicate situation du mouvement, Marzouk a expliqué que, contrairement à ce que l'on pense, ce ne sont pas les personnes qui sont visé dans cette bataille mais le projet du bourguibisme nouveau. Dans ce sens, le secrétaire-général du Nidaa a appelé tous les militants à se réunir pour défendre ce projet sociétal. En ce qui concerne la faible participation des cadres du Nidaa au sein de l'actuel gouvernement, Mohsen Marzouk a expliqué que cela était comme une punition d'avoir travailler dur pour remporter les élections. La réunion de Gammarath a rassemblé beaucoup de cadres et de militants du mouvement. La sécurité déployée devant l'hôtel était impressionnante : des forces de l'ordre aux agents de sécurité, tout a été fait pour éviter les incidents de violences survenues à Hammamet il y a quelques semaines de cela. Niveau discours, et comme c'est le cas pour l'autre camp, aucune concession n'a été faite et aucune intention de renoncement n'a été manifestée. Le plus réside peut-être dans les attaques, annoncées directement et sans scrupules, contre le gouvernement actuel et son chef, Habib Essid.