Tunisiennes, Tunisiens, regardez bien ce que nos frères irakiens et syriens ont fait de leurs pays respectifs, de leurs villes historiques, jadis si belles et si prospères, de véritables musées vivants. Ouvrez bien les yeux devant les télévisions du monde entier qui projettent les mêmes images de ces cités calcifiées, vivant l'âge de la pierre où on tue et on décapite les innocents et où, on vend femmes et enfants réduits à l'esclavage à 100 dollars la tête, à l'aube de 2016, s'il vous plaît ! Pourquoi Ramadi et Mossoul sont elles réduites à des « grottes » préhistoriques où se cachent d'irréductibles assassins (Hachachines) au nom de l'Islam qui, au début de sa conquête a enfanté les plus beaux édifices de Grenade, Séville et Cordoue en Espagne, sans s'acharner sur d'autres édifices chrétiens et juifs ! Ceci nous ramène à la foi, ce lubrifiant « carburant » qui peut faire de nous des êtres paisibles, pacifiques et en parfaite harmonie avec la vie et l'évolution des sociétés, comme il peut faire de nous des bêtes sauvages, sans aucun discernement, obeïssant à nos instincts les plus primaires et légitimant des actes criminels, barbares au nom d'une lecture erronée de la Religion. L'Islam à ses origines, rejette la tutelle du « clergé » sur la liberté et l'auto-détermination des individus au nom des « ordres » religieux. Or, jamais Religion au monde n'a eu en ce moment plus de « clergés » et d'Imams takfiristes, agressifs et obscurantistes, que l'Islam totalement « capturé » et détourné de sa vocation première, d'amour et de paix, par les politiciens qui se disent « islamistes » ! Les quartiers périphériques de Damas donnent, en ce moment, le vertige aux vrais musulmans qui voient ces 4000 fantassins dits « jihadistes », quitter leurs tanières comme des rats de gouttière, après un siège de plusieurs mois de l'armée syrienne et les frappes hautement précises et efficaces de l'aviation russe. Mais, que laissent-ils derrière eux ! L'amertume et la douleur immense et irréparable de leurs victimes et des parents qui ont vécu les atrocités « filmées » de cette junte criminelle qui n'a de l'Islam que le nom, et des villes déchiquetées. Entretemps, ceux qui ont semé, ces graines de la barbarie au Moyen-Orient des civilisations raffinées qui remontent à plus de 7000 ans, s'en lavent les mains et comptent les revenus énormes et les dividendes du pétrole « volé » aux Syriens et aux Irakiens, vendu aux Turques et compagnie, à moins de 10 dollars le baril, par les négociants de « l'Etat islamique » de Daëch. Une bonne partie de notre peuple, ses élites et ses partis qui ont tendance, souvent depuis la Révolution, à vouloir sculpter ce pays aux valeurs hallucinantes et irrationnelles d'idéologies périmées et déclassées depuis belle lurette, ne savent pas qu'ils risquent un jour, comme les Syriens et les Irakiens, de découvrir qu'ils ont été les dindons de la farce... où cette farce qui se joue ailleurs que sur le sol tunisien, par des acteurs et des stratèges, qui n'ont aucun état d'âme ni de regrets, de ce que sont devenues les villes syriennes et irakiennes, livrées aux razzias des « Hachachines » des temps modernes. La responsabilité de protéger notre pays, ses acquis, ses richesses naturelles et son grand patrimoine urbain et civilisationnel, est certainement collective et celle de l'ensemble des composantes populaires. Mais, les 12000 jihadistes tunisiens embrigadés par les courants obscurantistes rétrogrades et qui ont commis des crimes abominables en Syrie, en Irak et ailleurs... qui en est responsable ! Là, je m'adresse, en plus des éducateurs et de la société civile éclairée, aux structures religieuses de notre pays, celles légales et celles occultes, mais « légalisées » de fait, par la prédication parallèle, florissante à travers les Imams extrémistes « hors la loi » et défendus avec acharnement par toutes les complicités évidentes des « loges » de l'Islam politique déguisées sous formes d'associations caritatives (sic) ! Quand va-t-on prendre au sérieux ce phénomène qui pourrit la société tunisienne ! J'ai suivi les dernières interventions du ministre Kamel Jendoubi à la Télé, et j'ai senti à quel point l'autorité de l'Etat s'est dégradée ! Ça rappelle quelque part la réplique de Ali Bey au Cheikh Mohamed Essenoussi venu en 1885, protester avec les élites tunisiennes nationalistes, contre le Résident général du protectorat : « Vous venez pleurer dans la maison des larmes », larmes d'impuissance de l'Etat à corriger un phénomène qui enfonce la Tunisie, son enfance et sa jeunesse vers l'irréparable extension de l'obscurantisme. Et pourtant les Romains affirmaient déjà à travers le sénateur romain Cicéron « Dura lex ced lex » (la loi est dure mais c'est la loi). Donc, appliquons, tout simplement, la loi aux propagateurs de l'obscurantisme. La liberté d'association ne doit pas protéger et immuniser la nuisance ! A l'Etat de réinventer sa transcendance ! K.G