Rendre hommage au Professeur Moncef Chatti est un devoir que tous les Hammam-lifois se doivent d'accomplir. C'est au sein du Club « Idhafet » de la Maison de la Culture Ali Ben Ayed qu'a eu lieu, ce vendredi 08 janvier, cet hommage rendu par respect et par admiration pour cet homme qui a consacré plus de 5O ans de sa vie à rendre de bons et loyaux services culturels, aussi bien à l'échelle locale et régionale que nationale. Lui exprimer un hommage c'est aussi reconnaître l'ouverture d'esprit, à la générosité de cet homme qui fut toujours soucieux d'animer la vie culturelle, là où il était à la tête d'une association ou un organisme, et d'insuffler un souffle de jeunesse aux différentes activités et manifestations culturelles. Cette rencontre avec Moncef Chatti s'est déroulée dans une ambiance conviviale et a permis à ses amis et ses collègues, qui l'ont côtoyé de près ou de loin, de présenter leurs témoignages sur l'homme et son passé glorieux dans le domaine éducatif et culturel. C'est Jalal El Mokh, président du Club, qui a donné au début un petit aperçu sur le parcours culturel et éducatif du Professeur Chatti. Il a commencé son exposé ainsi : « On ne saurait parler de culture dans la ville d'Hammam-Lif sans évoquer le nom de M. Chatti, qui est l'un des piliers des différentes réalisations culturelles locales, régionales et nationales et ce, durant environ un demi-siècle. » Un parcours jalonné de succès, certes, mais plein de difficultés et de déceptions ; pourtant l'homme ne s'est jamais découragé et finissait toujours par accomplir ses projets en matière de culture, étant convaincu de la noble tâche qu'il effectuait pour le bien de la culture et de la jeunesse dans nos contrées. Il a ensuite cité les principales réalisations accomplies par l'homme durant son parcours culturel. Moncef Chatti a assumé plusieurs fonctions et occupé un bon nombre de postes où il a fait ses preuves et laissé de bonnes impressions chez ses compatriotes, notamment les habitants d'Hammam-Lif, à l'époque où cette ville a connu son âge d'or en matière de culture. Il fut, tour à tour, professeur d'arabe, puis proviseur du lycée Ezzahra, ensuite successivement directeur du Festival International de Carthage, deux fois de suite (1987 et 1988). Juste après, on lui confie la direction du Festival International d'Hammamet. Entre temps, il a occupé plusieurs postes administratifs, ayant assumé la responsabilité en tant que membre du Conseil Municipal d'Hammam-Lif, puis premier maire de Hammam-Plage, au lendemain de la création de cette jeune municipalité. Il fut aussi le premier délégué culturel régional de Ben Arous jusqu'à janvier en exigeant que cette délégation soit établie à Hammam-Lif, ce qui fut fait. Il fut également à l'origine de l'ouverture d'un club culturel à Hammam-Lif doté d'une riche bibliothèque et d'une buvette où venaient les jeunes de la région pour se cultiver et se divertir à la fois autour d'une boisson chaude ou froide. En outre, il mit en place une radio locale diffusée dans toutes les artères de la ville d'Hammam-Lif. C'est à lui aussi que revient la création du Festival de Boukornine en 1980 dont il fut le directeur pendant les cinq premières années. A cette époque, le Festival de Boukornine connaissait un grand succès à l'échelle maghrébine et internationale, puisque les grands spectacles des grandes stars arabes programmés à Carthage passaient également par ce jeune festival, en l'occurrence, Najet Saghira, Majda Erroumi, Héni Chaker, Marcel Khalifa, Ness Al Ghiwane et d'autres artistes tunisiens comme Lotfi Bouchnak, Amina Fakhet, Latifa Arfaoui, Soufia Sadok... Prenant la parole, M. Moncef Chatti, tout en confirmant les informations fournies par Jalal El Mokh, a d'abord valorisé le travail fait par le Club « Idhafet », ce club de rencontres qui réunit depuis dix ans les hommes de lettres et de culture autour de thèmes multiples, en organisant des récitals de poésie, des séances de dédicace et en rendant hommage aux anciens hommes de lettres ou de culture, qu'ils soient morts ou vivants, en vue de les faire connaitre aux nouvelles générations. « A vrai dire, a-t-il déclaré à l'assistance, mon parcours n'était que modeste, et je suis très fier qu'il soit couronné par cet hommage que votre club me rend aujourd'hui ! » Non sans amertume, M. Chatti a parlé des difficultés auxquelles il a dû faire face durant son parcours, provenant surtout de certaines personnes bien calées dans les différents ministères de la Culture qui se sont succédé ou de tracasseries administratives. Il a cependant affronté tous les obstacles pour aller au-devant, étant toujours conscient et convaincu de ce qu'il faisait. « Durant toute ma carrière, a-t-il confié, j'ai toujours été résolu et persévérant dans mes choix, je l'ai marquée par la franchise et la sincérité. De plus, j'ai toujours donné la priorité à l'intérêt général lors de toutes les actions que j'ai accomplies, de bonne foi et sans dépendre de quiconque, sachant que je n'ai jamais convoité telle ou telle position, au contraire, on m'a toujours sollicité à remplir telle ou telle fonction. » M. Chatti a évoqué, dans son discours, quelques souvenirs et relaté certaines anecdotes ayant trait à son parcours culturel. Intégrité, dévouement et ouverture d'esprit : telles sont les qualités qu'on peut attribuer à M. Moncef Chatti qui a consacré plus de cinquante ans au service de la promotion de la culture en Tunisie. Qui est Moncef Chatti ? *Directeur du Festival International de Carthage en 1987 et 1988 *Directeur du Festival d'Hammamet trois ans durant. *Fondateur et directeur du Festival International de Boukornine pendant cinq ans *Premier délégué culturel régional à Ben Arous *Premier maire de la jeune municipalité de Hammam-Plage
