La facture de consommation domestique de l'électricité est devenue une lourde charge pour les citoyens à revenus faibles et moyens à la fois. Au moment où les prix du pétrole brut dans les marchés internationaux ont sensiblement baissé, atteignant environ 30 dollars le baril, les tarifs d'électricité pour la consommation domestique ont flambé, avec l'application d'un régime de facturation progressif selon le volume de consommation, régime que tout le monde estime inadapté à l'évolution qu'a connue le mode de vie des tunisiens, et à ce que la société tunisienne d'électricité et de gaz (STEG) appelle l'indice de prospérité. Selon ce régime, les tarifs de consommation du kilowatt par heure et par mois pour l'éclairage domestique et les autres utilisations domestiques de l'énergie électrique augmentent en fonction de l'augmentation du volume de la consommation, d'après un régime de tranches mis en place par la STEG elle-même et qui changent sans cesse. La première tranche dite économique couvre le volume de consommation de zéro kwh à 50 kwh, suivi par des tranches de 50 à 100, 200, 400 et 500 kwh. Ainsi, lorsque la consommation atteint 500 kwh par mois par exemple, le prix du kwh s'élève à 285 millimes. La facture est majorée d'une certaine somme à titre de TVA, au taux de 12% et une autre somme à titre de redevance pour la radio et la télévision tunisienne qui n'a pas été supprimée, contrairement à ce qui avait été dit. Un citoyen de la Goulette nous a indiqué que dernièrement, en l'espace de deux mois, il a payé deux factures, la première fin novembre 2015 d'un montant de 250 dinars et la seconde au mois de janvier 2016 d'un montant de 150 dinars, de sorte qu'il a payé en l'espace de deux mois la somme de 400 dinars pour des utilisations domestiques très ordinaires. Une autre citoyenne a dit avoir payé, dernièrement une facture de l'ordre de 280 dinars. La facture d'un café populaire de la même ville s'est montée à 4800 dinars. A cet égard, des citoyens ont réclamé la révision du régime des tranches et l'augmentation du volume de la première tranche dite économique de manière à le porter à 700 kwh par mois au minimum, car, ont-ils fait remarquer, les Tunisiens, dans leur grande majorité, utilisent, aujourd'hui, l'énergie électrique pour l'éclairage, la cuisson, le bain, le chauffage, la climatisation, et l'alimentation des téléviseurs, des réfrigérateurs, outre les services de l'internet et les ordinateurs, de sorte que limiter la première tranche économique à 50 kwh ou même 100 kwh ne correspond nullement à l'évolution enregistrée dans l'utilisation de l'électricité à des fins domestiques, alors que la consommation de l'électricité à des fins industrielles, domestiques et agricoles est devenue, à notre époque, un indicateur de développement et de progrès économique et social. D'ailleurs, même en cas d'augmentation du volume de la première tranche, le prix du kwh par mois demeure élevé, atteignant environ 180 millimes. La STEG a admis, d'ailleurs, la nécessité de réviser l'indice de prospérité dont elle se sert. Nouvelles justifications Les citoyens ont critiqué également le recours des responsables, ces derniers jours, à de nouvelles considérations pour justifier l'application de niveaux aussi élevés de tarification, face à la chute des prix du pétrole brut dans les marchés mondiaux. En effet, l'augmentation des prix du pétrole brut dans les marchés internationaux et ses retombées sur l'enveloppe budgétaire consacrée aux subventions des produits de consommation de base et des carburants a été la principale considération invoquée dans ce domaine, mais lorsque ces prix ont chuté, c'est la baisse du cours du dinar tunisien par rapport au dollar américain qui est aujourd'hui invoquée.