La semaine dernière, et suite à une réunion de son nouveau comité politique, le mouvement Nidaa Tounes a décidé de nommer Ridha Belhadj à la tête dudit comité. Quelques jours plus tard le dirigeant au sein du Nidaa et fondateur du courant de l'Espoir au sein du même mouvement, Faouzi Elloumi, a exprimé son soutien pour Ridha Belhadj. Et d'ajouter que ce dernier a contacté tous les démissionnaires du parti ainsi que tous ceux qui y ont gelé leur adhésion afin de revenir et de trouver un consensus capable de réunir les rangs du Nidaa. Pour Faouzi Elloumi, il existe encore un espoir pour Nidaa Tounes de ‘rectifier le processus afin d'aboutir à un vrai congrès électif démocratique'. Selon lui, le nouveau directeur du comité politique est conscient de la situation du mouvement et est donc déterminé pour surmonter les erreurs du passé. Après de longs mois de querelles, suivies par le congrès de Sousse – au lendemain duquel une avalanche de démissions et de gel d'adhésions est survenue au sein du mouvement – Nidaa semble aujourd'hui déterminé à retrouver son emplacement stratégique et son unité d'antan. Toutefois, et en dépit de la bonne foi, il reste un grand problème face à cette tentative d'unification. En effet, l'une des principales causes de la grande discorde entre les différents dirigeants du Nidaa est le ‘pouvoir' légué, au sein du mouvement, au fils du président de la République. Après avoir été nommé, du temps où Béji Caïd Essebsi était encore à la tête du Nida, coordinateur général des structures du parti, Hafedh Caïd Essebsi a été ‘écarté' suite à l'élection du bureau politique en mars 2015. Un bureau qui n'aura tenu que quelques mois puisqu'au cours de l'été de la même année, la décision de sa dissolution a été adoptée par le comité constitutif. Après la mise en place de la feuille de route élaborée par la Commission des Treize – dont les membres ont été désignés par le président de la République – les résultats du congrès de Sousse ont aggravé la crise au sein du mouvement. Le retour de Ridha Belhadj se veut comme une alternative pour stopper l'hémorragie. Mais le problème demeure le même puisque, lors de la réunion de la semaine dernière, il a aussi été décidé de désigner Hafedh Caïd Essebsi en tant que directeur exécutif du mouvement. Même s'il est temporaire – en attendant la tenue du congrès électif du Nidaa prévu pour juillet 2016 – ce poste reste important dans la gestion du mouvement. L'autre objectif du Nidaa aujourd'hui est de récupérer sa première place au Parlement. Après les démissions des députés, Nidaa Tounes a été classé deuxième bloc de l'ARP après Ennahdha. Un objectif difficile à atteindre surtout qu'un bon nombre de ceux qui ont rejoint le bloc d'Al Horra comptent annoncer leur adhésion au nouveau projet politique mené par Mohsen Marzouk, ancien secrétaire-général du Nidaa. Le plus facile pour le comité politique du Nidaa serait la récupération du ministre de la Santé publique, Saïd Aïdi, qui a gelé son adhésion en attendant de voir les choses s'améliorer. Aïdi pourrait revenir sur sa décision. A voir les nombreux problèmes auxquels il fait face au sein de son ministère, ça qui ne lui laisse pas le temps pour mener d'autres combats partisans. Pour Mahmoud Ben Romdhane, la tâche sera plus délicate puisque cedernier fait partie de ceux qui ont carrément démissionné en signe de désespoir total face à ce qui qui se passe au sein du mouvement.