L'attaque de Ben Guerdane, n'en finit pas de traumatiser le peuple tunisien pris en otage depuis la Révolution par une culture de la mort, de la haine et du sang qui n'a jamais été la sienne. C'est un véritable torrent de l'irrationnel enveloppé dans les fantasmes d'une religion bizarre amarrée à « l'Islam » où au nom d'une lecture de la « Chariaâ » compilation humaine divinisée, on tue, on décapite et on jette l'apostasie à la figure de ces bons musulmans heureux de vivre depuis des siècles les traditions de leurs ancêtres, avant que la prédication criminelle au goût de l'Orient médiéval « wahabite » et « frères musulmans » ne les embarque malgré eux, vers cette guerre de religion devenue, aujourd'hui, planétaire. 22000 soudards qui ont fait allégeance à Daëch, en Syrie, se promènent en toute liberté à travers le monde, sortis de ce grand portillon du terrorisme totalitaire qu'est le Bosphore après avoir fait leurs armes sur les citoyens paisibles de Syrie et d'Irak, en décapitant, par milliers, avec une barbarie jamais vécue même à l'âge de la pierre, des personnes paisibles, dont le seul crime est d'avoir été libre penseur ou citoyen du monde. Le pic de l'horreur aura été atteint ce jour où le conservateur des champs et des musées antiques de Palmyre a été décapité et la tête exposée comme suprême insulte à l'humanité civilisée. Cette race à l'animalité féroce se déploie, aujourd'hui, sur 51 pays des cinq continents, protégée par la Démocratie et ses lois consacrant les droits de l'Homme, alors que cette junte n'a jamais donné la moindre chance à une de ses victimes capturée pour subir les lois de la barbarie, d'où ce moment critique à l'échelle universelle, de tout revoir, y compris les lois qui ont fait que ce monde soit plus habitable et plus supportable que ceux de l'antiquité. La Grande-Bretagne qui a en main les listes et les fiches des 22000 criminels de Daëch, avec leur nom, prénom, groupe sanguin, date de naissance, adresses et même téléphones, encore opérationnels, pourrait les communiquer aux Etats nationaux afin de prendre au moins les mesures préventives pour empêcher les Bardo, les Sousse et les Ben Guerdène, et arrêter leurs « nationaux » impliqués dans ces crimes contre l'humanité, déjà commis en Syrie, Irak, Libye, Egypte, Tunisie et bien sûr, en France, à Paris même, par deux fois en 2015. La Tunisie lutte par ses propres moyens contre un Léviathan monstrueux qui menace la terre entière. L'ONU et les grandes puissances devraient harmoniser la lutte contre ce fléau, mais avec d'autres moyens autrement plus efficaces que les discours de campagnes électorales, de visites officielles ou de sommets en ordre dispersé de chefs d'Etat et de gouvernements qui ne savent plus où donner de la tête et par où commencer ! Pourtant, il est des mesures simples et efficaces telle que la fermeture de la frontière turquo-syrienne par où le mal absolu circule en « va et vient » en toute impunité, pour s'étendre à l'ensemble de la Méditerranée, poussant dans la foulée, à l'exode les millions de damnés de la terre du Moyen-Orient et de l'Asie mineure, qui rêvent de rejoindre le « paradis » européen, après avoir fait leur deuil du paradis de Daëch en Syrie. Chez nous, le problème est encore plus complexe, car on ne sait plus sur quel pied danser à l'exception de la condamnation unanime des assaillants de Ben Guerdène et du « terrorisme ». Quant à préciser de quel « terrorisme » sommes nous la cible, il suffit de suivre les plateaux TV, pour comprendre l'ambiguïté des discours et le narcissisme des acteurs, où chacun essaie de justifier l'injustifiable. Des « cheikhs » venus de quelles chapelles de l'irrationnel, continuent sereinement à défendre les imams takfiristes déguisés, alors que Mme Sellini, professeur émérite et d'un courage immense, explique tout bonnement que certains « ulémas » prédicateurs continuent à expliquer la « Chariaâ » à leur manière en justifiant les violences physiques et même la décapitation. Des juristes prompts à défendre les droits de l'Homme et les énergumènes terroristes capturés en flagrant délit de possession d'armes et de plans d'attaques de bâtiments de souveraineté, continuent à jouer les vedettes sur ces plateaux T.V, en criant comme le bon proverbe tunisien « Miïz wa law tarou » (Chèvres, même si elles volent) et de s'acharner sur nos oreilles : « Ils sont présumés innocents jusqu'à preuve de leur culpabilité ». Puis quelques mois, plus tard, quand Ben Guerdène aura fait ses oubliettes, nous lirons dans les chroniques judiciaires de nos journaux : « X, Y et Z, ont été libérés faute de preuves de leur intention de commettre des crimes terroristes ». Alors, que faire... ! Ne plus regarder la télévision ou continuer à souffrir la mort dans l'âme ! MM. Hollande et Vals, respectivement, président et Premier ministre de France, ont trouvé mieux : La déchéance de la nationalité française à cette bande de criminels contre l'humanité ! Faire cela est possible dans une Démocratie qui fête au moins ses trois siècles et demie d'existence. Mais, en Tunisie, où l'on fête une démocratie encore récente et fragile de cinq ans... la vie d'un terroriste sanguinaire est plus chère que la vie d'un soldat ou d'un policier mort... pour nous défendre... Tout cela, au nom des droits de l'Homme ! Et dire qu'au nom des droits de l'Homme... Nos martyrs ont aussi des droits ! K.G