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Culture et éducation
Publié dans Le Temps le 05 - 05 - 2016

Pourquoi faut-il, aujourd'hui plus que jamais, s'interroger sur l'essence même de l'éducation et de la formation ? La question doit être résolument posée parce qu'elle est plus-que jamais posée dans les faits.
Notre société s'interroge et doute parce que désorientée et divisée : notre époque est celle d'un monde qui bascule, et l'éducation ne peut pas rester identique à elle-même, archaïsante, sourde au mouvement de l'histoire. Nous vivons un réel changement de paradigme.
Pour la première fois de notre histoire millénaire, une ère de liberté, de démocratie régit, dorénavant, la vie en commun dans la cité ; une de ces périodes d'effervescence où la conscience pédagogique est particulièrement sensible aux mouvements qui touchent en profondeur la société.
Bien évidemment les enfants et les jeunes sont les principaux concernés. John Locke, philosophe empiriste du dix-septième siècle, établissait déjà la nécessité pour les parents et les penseurs d'inculquer à l'enfant des habitudes qui serviront de point d'appui à l'exercice progressif du jugement. Les dispositions naturelles de l'enfant seront subordonnées à une méthode raisonnable, afin de former une personne autonome.
Avant d'apprendre aux innocents enfants immatures de cinq ou six ans, un texte aussi difficile, aussi abstrait, que le Coran, texte d'ailleurs tout aussi difficile que complexe pour la plupart des maîtres et autres professeurs, essayons de les préparer, un tant soit peu, à recevoir le texte. Rousseau met en garde, dans son roman essai pédagogique sur l'éducation, ‘Emile', contre l'idée d'initier les enfants aux choses sacrées, à la transcendance, à l'au-delà avant l'âge de douze ans.
C'est, en éduquant très tôt l'enfant aux règles et aux valeurs de la raison que l'esprit critique se formera et que l'individu, d'abord primitif et rustre, s'humanisera conformément à une pensée rationnelle. Ainsi devront être écartées les abstractions inadaptées et les méthodes qui briment et qui risquent de faire de lui un être asocial, suicidaire des fois.
Avant de leur apprendre le Coran, eu égard à leur état immature et innocent, il faut chercher, plutôt, à développer la pensée réflexive, créatrice et critique chez les enfants de tout âge à partir de discussion libre, ouverte, démocratique, comme le suggèrent les initiateurs et pédagogues de la philosophie ‘avec' les enfants.
Il s'agit tout simplement d'user de la non moins fameuse maïeutique socratique qui est à la portée de n'importe quel être pensant, à commencer par les enfants, car il s'agit avant tout de produire et de donner du sens à ce que l'on profère, tout simplement. En maîtrisant le sens de ce qu'on dit, on évite les malentendus, les pires déviations et les malheurs qui peuvent en résulter.
Il faut introduire, au plus tôt, la pratique de la réflexion philosophique auprès des enfants ; leur apprendre à distinguer le vrai du faux est à la portée de leur capacité réflexive. Bien évidemment il ne s'agit pas de leur apprendre l'impératif catégorique ni l'esthétique transcendantal, il s'agit tout simplement de les accompagner, de baliser, d'éclairer, de philosopher – avec- eux, sans les encombrer par aucune approche abstraite pour leur âge.
Cette pédagogie est déjà pratiquée dans le monde civilisé depuis au moins un demi-siècle avec Mathew Lipman, le philosophe américain, entre autres. Méthode qui a fait tache d'huile dans plusieurs dizaines de pays.
Selon cette méthode, il n'est pas question de faire des enfants des scientifiques en herbe, aux compétences scolaires accrues, mais le souci premier, à travers cette démarche, est de permettre de développer la ‘pensée critique' ou la ‘raison' chez chaque individu, entendue comme la faculté de bon jugement qui s'oppose aux passions et aux dérives obscurantistes.
Toute cette pédagogie, ces didactiques éducatives, modernes, remontent à Platon, le premier grand philosophe de l'humanité, qui conseille, dans sa ‘République', de bannir des formes de l'enseignement tout ce qui pourrait sentir la gêne et la contrainte. Pour quelle raison ? Parce qu'un esprit libre ne doit rien apprendre en esclave.
Cela peut être l'opportunité de réintroduire, à tous les niveaux d'âge de l'enfance et de la jeunesse, les jeux de théâtre, avec d'autres procédés pédagogiques bien évidemment, afin de faciliter la rencontre et de permettre le dialogue, comme initiation à la démocratie, tout en veillant à ne pas séparer le corps physique du corps spirituel.
J'ajoute à cet article, en guise de conclusion, un paragraphe de ‘choses vues'.L'idée m'en est venue de Victor Hugo... Le gérant d'un grand magasin du centre commercial d'El Menzah VI a décidé d'agrandir ledit magasin, abattant des parois, des cloisons, et même un pan de mur. Tous ses travaux se font pendant que le commerce continue, imperturbable.
Le hic c'est que l'espace du magasin est devenu irrespirable, faute d'une adéquate aération, avec une chaleur plus sensible que d'habitude, une poussière de particules de soudure, de fer brûlé formant une odeur de soufre générant une sorte de brouillard couvrant toute l'aire du magasin.
N'aurait-il pas fallu opérer ces travaux du moins pendant la nuit, sinon tout simplement en fermant le magasin pour un temps comme cela se passe dans les pays civilisés ?
Non, il faut que le commerce continue. On a privilégié le gain au dépend de la santé de la clientèle et des travailleurs du magasin, sans parler de la contamination des produits fragiles, non protégés, tels que fromages, légumes, fruits, et autres préparations culinaires. Mine de rien, à la base c'est une affaire culturelle .Le manque du sens des responsabilités, le défaut de conscience, le manque d'éthique résultent, tout droit, d'une grave défaillance culturelle à la base !
Mais où sont passé les responsables de l'hygiène publique ?


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