Ça chauffe à nouveau entre le syndicat général de l'enseignement de base et le ministère de l'Education. Ce syndicat, rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), vient d'appeler les instituteurs à boycotter les élections des conseils des établissements prévues durant les mois de mai et juin en raison du refus du ministère de mettre en œuvre plusieurs accords conclus avec la partie syndicale. «Nous appelons les enseignants à ne pas participer aux élections des conseils des établissements jusqu'à ce que le ministère réponde positivement à leurs revendications », a précisé le syndicat dans un communiqué. Ces revendications portent notamment sur la publication du décret relatif à la vie scolaire dans le journal officiel, la mise en disponibilité des directeurs des écoles, le recrutement de cadres administratifs dans les établissements et le versement de l'indemnité de travail dans la campagne et des honoraires ayant trait aux heures supplémentaires. L'appel au boycott des élections des conseils des établissements s'explique aussi par le refus des autorités de promulguer une loi qui incrimine la violence contre les enseignants, de régulariser la situation des instituteurs détenant des licences ou des maîtrises et de publier les listes relatives aux promotions au titre de l'année 2016. Le conseil de l'établissement est une instance de concertation entre les différents intervenants liés à la scolarité des élèves: la direction de l'établissement, des représentants des enseignants, des représentants des élèves, des représentants des parents d'élèves, des représentants du personnel éducatif et non éducatif. Il se réunit, en général une fois par trimestre. Les règlementations nationales (programmes, horaires annuels...) ne peuvent être remises en cause, mais les modalités de leur application peuvent y être discutées ainsi que ce qui fait la spécificité de l'établissement : horaires des cours, projets pédagogiques etc... Le ministre de l'Education, Néji Jalloul, a indiqué récemment que le conseil de l'établissement pourrait notamment se pencher sur l'organisation du temps scolaire qu'il a qualifié de catastrophique. «Nous avons le nombre de jours d'étude le plus bas dans le monde. Paradoxalement, nos enfants ont un emploi de temps quotidien très chargé. Ils ont cours samedi, mercredi après-midi et vendredi après-midi, ce qui les empêche d'avoir des activités sportives ou culturelles», a –t-il déclaré, notant que l'objectif ultime reste un maximum de 4 heures de cours par jour pour chaque enseignant et un repos total le samedi. D'autre part, le syndicat général de l'enseignement de base a appelé les instituteurs à refuser de travailler bénévolement durant les vacances d'été comme le préconise la circulaire relative aux séances de rattrapage, au cours de soutien gratuits et aux activités culturelles publiée récemment par le ministère. Le syndicat rappelle que la question de cours de soutien gratuits et d'activité culturelles durant les vacances est l'un des axes du projet de réforme de l'Education qui fait toujours l'objet de discussions entre les diverses parties impliquées dans le système éducatif. «La décision précipitée et irréfléchie d'assurer des cours de soutien dès les prochaines vacances d'été prise de façon unilatérale par le ministre risque fort d'envenimer le climat dans les établissements éducatifs et de remonter l'opinion publique contre les enseignants, ce qui pourrait aggraver le phénomène de la violence ciblant le corps enseignant», a-t-il averti.