Il y a quelques mois, le Club Africain fêtait majestueusement son titre de championnat. Aujourd'hui, la même équipe souffre le martyr pour se frayer sa place coutumière, en tête de la hiérarchie. Elle en est même incapable. Du jamais vu, une équipe couronnée, est tombée si bas, dans un lap de temps, aussi court. Les raisons sont, en effet, multiples. A commencer, d'abord, par l'arrivée d'un nouveau président qui cherchait plutôt un tapage médiatique, à quelques petits mois des élections. Le président du parti (UPL), a dû mettre la main dans la poche pour renforcer – à tort et à travers – l'effectif, à coups de centaines de millions, tout en promettant monts et merveilles (construction d'un nouveau stade au profit du CA !!). Il n'a pas hésité, non plus, à offrir aux joueurs des salaires qui font saliver même les ministres ! Totalement déconnecté de la réalité de notre football, s'agissant, il est vrai, d'un intrus dans le domaine, Slim Riahi s'est trouvé, finalement, confronté à d'immenses problèmes. Ainsi, il s'est hasardé à prendre des décisions à la hâte, ayant dangereusement fragilisé la stabilité du groupe, avec des changements intempestifs des staff techniques, ajoutés à cela, les querelles intestines, le manque d'encadrement et de l'expérience requise de l'équipe dirigeante, sans parler, toutefois, de l'indiscipline d'un bon nombre de joueurs qui donnent l'impression d'être des « fonctionnaires ». Il faut reconnaître, en revanche, la légitimité de l'homme en sa qualité de président élu, par la masse des supporters clubistes. Donc, ceux qui l'ont choisi et élu, alors qu'il était dans un premier temps, en concurrence avec Farid Abbès, n'ont pas le droit, aujourd'hui, de le dénigrer ou de le critiquer. C'est leur choix : ils n'ont qu'en assumer les conséquences ! Avec une masse salariale qui dépasse celle d'une société pétrolière, le Club Africain est incapable, aujourd'hui, d'honorer ses engagements financiers vis-à-vis de ses employeurs. Bien sûr, c'est la crise qui se manifeste avec la rébellion de quelques joueurs. On dit que les joueurs du CA sont impayés, depuis plus de trois mois ! selon les règlements de la FIFA, ils peuvent se considérer libres et quitter carrément le parc A, pour choisir une autre destination. Or, il y a une question de morale. Savez-vous, pourquoi est-on arrivé à cette situation, dont la majorité écrasante des clubs souffrent, mais à des degrés proportionnés ? La réponse est simple : C'est à cause de ce professionnalisme qu'on a établi, sans la moindre étude, sans la moindre prospection de ses exigences. Parce qu'on a mis la charrue avant les bœufs ! D'ailleurs, bon nombre de clubs vont en connaître, un sort similaire et on n'en devra pas être surpris, car, ça va être l'aboutissement logique d'une politique sportive, basée sur l'hypocrisie !! Donc, la faute n'incombe ni à Slim Riahi, ni à personne, plutôt, c'est la faillite de tout un système !!