L'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) porte un grand intérêt à la coopération avec la Tunisie, a affirmé Yukiya Amano, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, ajoutant que l'agence restera un partenaire du pays dans le domaine des utilisations de la technologie nucléaire à des fins pacifiques. S'exprimant lors de la conférence tenue, hier à Gammarth, sur la stratégie nationale pour l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques en Tunisie, à l'initiative du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, il a signalé qu'à l'instar d'autres pays africains, la Tunisie envisage d'ajouter l'électronucléaire à son bouquet énergétique. Ceci implique un engagement à long terme et nécessite la mise en place d'une législation appropriée que la Tunisie est en cours d'élaboration, a t-il révélé, en insistant sur l'importance de l'adhésion entière au principe de « la sûreté avant tout». Au cours des dix dernières années, près de 170 tunisiens ont bénéficié d'une bourse de l'AIEA ou ont participé à des visites scientifiques à ses laboratoires, a t-il expliqué, précisant que l'AIEA a contribué à l'ouverture de centres de radiothérapie à Tunis, Sousse et Sfax. La Tunisie met son savoir-faire dans le domaine nucléaire à la disposition d'autres pays d'Afrique francophone, a t-il estimé, en évoquant, notamment, l'organisation de sessions de formation et d'ateliers techniques en matière de lutte contre le cancer et la radioprotection. De son côté, Chiheb Bouden , ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a souligné que l'objectif de cette rencontre est d'élaborer une approche stratégique favorisant l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques en Tunisie en tirant profit des expériences d'autres pays en la matière. Ces applications existent, déjà, dans notre pays dans différents secteurs, à savoir la santé, l'agriculture, l'industrie, l'environnement et la recherche scientifique. Cependant, elles ne sont pas, encore, bien exploitées dans d'autres domaines à l'instar de la production de l'énergie et le dessalement de l'eau de mer et exigent l'installation de nouveaux établissements, a t-il fait remarquer. Passant en revue l'expérience tunisienne en matière d'utilisation de l'énergie nucléaire, il a évoqué son usage dans le secteur de la santé, soulignant que la Tunisie figure parmi les premiers pays en voie de développement à utiliser cette technique dans le domaine médical en installant en 1970, la première unité de médecine nucléaire à l'institut Salah Azaiz. Cette technique permet, a-t-il dit, le diagnostic précoce des maladies et facilite le suivi de l'état de santé du patient. Dans le domaine de l'électricité, la société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG) a élaboré en collaboration avec le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, des études techniques pour l'installation de la première centrale électronucléaire tunisienne, à l'horizon 2020 ou 2030, a affirmé le ministre, précisant que ce projet est en cours de réalisation, en attendant l'élaboration d'une stratégie nationale d'énergie nucléaire. Pour sa part, Nejib Mahjoub, représentant de l'Agence arabe de l'énergie atomique (AAEA) a évoqué les objectifs de l'agence citant, notamment, son orientation vers l'adoption de stratégies et d'un cadre législatif relatif à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. L'agence a lancé un appel aux différents pays arabes afin de varier les domaines d'utilisation de l'énergie nucléaire, a t-il fait savoir, indiquant que l'énergie nucléaire contribue à hauteur de 11,5pc à la production de l'électricité dans le monde.