Le Temps-Agences - Le président palestinien Mahmoud Abbas a assuré hier, devant des dizaines de milliers de partisans du mouvement Fatah, qu'il était déterminé à empêcher un conflit interpalestinien résultant de la crise avec le Hamas. "Préserver l'unité nationale, bannir et empêcher des luttes internes est notre priorité. Faire couler le sang palestinien est une ligne rouge à ne pas franchir et celui qui le fait est un criminel", a déclaré M. Abbas. "Le seul langage qui doit prévaloir est celui du dialogue", a-t-il ajouté en haranguant des dizaines de milliers de partisans rassemblés dans le QG de l'Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie, pour marquer le 42ème anniversaire du lancement de la lutte armée contre Israël par son parti, le Fatah. "Nos fusils doivent rester dirigés vers l'occupation et non pas vers les poitrines des uns et des autres parmi les factions palestiniennes", a-t-il ajouté. Cette manifestation, quatre jours après un rassemblement monstre du Fatah à Gaza, s'est déroulée dans un contexte d'extrême tension entre ce mouvement et le Hamas, le groupe islamiste qui contrôle le gouvernement palestinien. A propos de la crise politique, M. Abbas a affirmé que son appel à des élections anticipées "peut être contesté par le recours à la justice" et non pas par la violence. Il a en outre répété que les Palestiniens n'accepteraient pas un Etat "aux frontières temporaires" et ne renonceraient pas "à un pouce d'Al-Qods". "La colonisation est illégale", a-t-il aussi martelé. M. Abbas a par ailleurs salué la communauté palestinienne en Irak, victime d'exactions aux mains de milices chiites depuis la chute du régime de Saddam Hussein. "Nous saluons nos frères en Irak qui sont victimes de meurtres et de massacres. J'espère que le président irakien Jalal Talabani va protéger les Palestiniens de ces massacres", a-t-il dit. Par un temps froid, partisans et sympathisants du Fatah venus de toute la Cisjordanie se sont rassemblés dans la cour de la Mouqataa, où se dresse le mausolée du chef historique des Palestiniens Yasser Arafat, mort en novembre 2004. "Chiites, Chiites", ont scandé des manifestants pour dénoncer ce qu'ils perçoivent comme une inféodation du Hamas à l'Iran. M. Abbas a interrompu son discours pour dénoncer ces slogans. "Le Fatah reviendra, le Fatah reviendra", entonnaient aussi les sympathisants du Fatah. Les manifestants brandissaient des portraits d'Arafat et d'Abbas et agitaient des bannières jaunes du Fatah et des drapeaux palestiniens. Le Fatah, qui régnait sans partage sur l'Autorité palestinienne depuis sa création en 1994, a été contraint de partager le pouvoir après la victoire du Hamas aux élections législatives en janvier 2006. Le Fatah a été créé en 1959 par Yasser Arafat mais a choisi la date de sa première attaque en territoire israélien, le 1er janvier 1965, pour marquer ses anniversaires.