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Youssef Chahed risque gros s'il ne s'attaque pas aux «gros poissons» !
Publié dans Le Temps le 20 - 10 - 2016

En ces jours où tout bouillonne dans le pays, où tout le monde parle d'une Tunisie au bord de la faillite, où même la chute de ce gouvernement d'union nationale est évoquée comme une probabilité réelle par Youssef Chahed en personne dans une interview publiée, par un journal de la place, toutes les formations politiques et autres organisations nationales ainsi que les composantes de la société civile continuent à se chamailler comme si de rien n'était.
Il n'y a pas très longtemps, le terme de « faillite » était tabou ou presque. Personne n'osait franchir le pas pour le prononcer, voire tout simplement l'évoquer. Aujourd'hui, le vocable est sur toutes les lèvres et couché par toutes les plumes.
Et tout en mentionnant le caractère gravissime de l'éventualité de la faillite, tout le monde se contente, jusqu'à présent, de simples paroles et personne ne semble y croire. Tout le monde semble convaincu que le pays finira par s'en sortir, comme il est parvenu, toujours, à le faire, dans la mesure où tout un chacun reste persuadé que l'Etat finira par s'arranger et trouver le remède à cet « ogre » qui menace de tout prendre...
Tout le monde a l'air de dire : Pourquoi moi et pas l'autre ? Ou bien le fardeau est supporté par tous et en même temps ou bien personne ne fera un pas en avant. Le raisonnement semble logique et implacable et c'est l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) qui a brandi l'argument en premier pour la simple raison que la loi de finances prévoit un gel des augmentations salariales durant les trois prochaines années.
Et, pour cette fois-ci, on ne peut blâmer la Centrale syndicale qui défend les travailleurs et leur droit à une vie digne et décente et refuse que les salariés soient les premiers ou les seuls à payer les frais de l'austérité, devenue une réalité avec laquelle il faut composer.
L'UGTT a raison car elle estime injuste que ce soient les catégories les plus vulnérables à être contraintes de payer les pots cassés. Le gouvernement rétorque que ce n'est pas lui qui veut ainsi, mais que ce sont les conditions préalables imposées par le Fonds monétaire international (FMI).
Mais une question se pose ici : Pourquoi le FMI ne pose t-il pas comme première condition sine qua non, celle de mettre fin à l'évasion fiscale de la part des professions libérales et certaines entreprises économiques, sans oublier, bien entendu et surtout, le fléau de la contrebande qui cause un manque à gagner de milliards de dinars pour la Trésorerie publique?
En attendant une réponse claire et convaincante à cette question, le gouvernement de Youssef Chahed continue à faire pression sur le Syndicat pour lui soutirer un « oui » qu'il veut faire prévaloir auprès du FMI en vue d'arracher le feu vert et d'ouvrir la voie à de nouveaux crédits et autres investissements.
Le gouvernement use de tous les stratagèmes de persuasion et de dissuasion envers la Centrale syndicale en allant jusqu'à lui promettre de considérer ces augmentations reportées comme étant une dette que l'Etat s'engage à restituer au moment opportun.
Mais l'UGTT, tout en restant ferme sur ses principes, annonce qu'elle demeure disposée à poursuive le dialogue tout en espérant un geste de bonne volonté du gouvernement prouvant qu'il œuvre sérieusement à faire payer les autres catégories sociales, notamment celles aisées.
Or, en commençant par les avocats avec l'instauration de nouveaux procédés en vue de leur faire payer les taux réglementaires sur leurs revenus véridiques, le gouvernement vient de subir le courroux de toute la profession dont le Conseil de l'Ordre menace de recourir à toutes les formes d'escalade avec, d'ores et déjà, une décision consistant en l'organisation, demain vendredi 21 courant, d'une journée de colère et de grève générale active dans tous les tribunaux du pays et la fermeture de leurs cabinets !
A noter que les avocats évoquent un sérieux risque d'appauvrissement des défenseurs de la veuve et de l'orphelin, un corps qu'ils qualifient de « vulnérable » et sans sources de « revenus élevés » comme veulent le faire croire certains. Et à leur tour de s'interroger pourquoi le gouvernement s'adresse t-il à eux et pourquoi pas aux médecins, aux pharmaciens, aux architectes, aux bureaux d'études, etc.
Quant aux patrons, par le biais de leur organisation, l'UTICA, ils estiment qu'ils sont prêts à faire un effort à condition qu'il y ait une amélioration de la production et de la productivité et que l'Etat fasse un effort supplémentaire contre le commerce parallèle, nuisible aux commerces qui paient leur patente et leurs impôts.
Ainsi, le risque de continuer à tourner en rond comme dans un cercle vicieux est très grand, dans le sens où les caisses de l'Etat, vides, ne parviennent pas à être renflouées de si tôt, chaque partie disant : Pourquoi moi d'abord et pas l'autre ?
Par contre, Youssef, qui s'est engagé à lutter contre la corruption et à mettre les corrompus en prison, n'a rien fait de ce côté-là jusqu'à présent.
Bien sûr, on a vu l'initiative courageuse et salutaire entreprise par le gouverneur de la capitale, Omar Mansour, mais cela demeure trop insuffisant et très en deçà des attentes du commun des citoyens qui veut la chute des grands barons ou, comme on veut les appeler, des « gros poissons ».
Le hic, c'est que, d'après tous les cercles proches du pouvoir, ces « grands » sont connus nominativement et par la nature du « business » pratiqué, preuves et documents à l'appui. Pourquoi ne les épingle t-on pas ? Youssef Chahed avance que l'opération s'annonce délicate, sans expliciter pourquoi ? Le chef du gouvernement ayant même révélé, en privé, que les moyens administratifs, nécessaires pour mener une pareille lutte, seraient « gangrénés » !
L'autre hic, c'est que la lutte contre ce fléau est le moyen susceptible de rapporter le plus à la Trésorerie. Si l'on sait que des descentes, chez des moyens fournisseurs, dans une seule rue ou deux du centre ville de Tunis, ont pu ramener plusieurs milliards à l'Etat. Alors, si on faisait attraper tous ces intermédiaires et les dizaines de gros bonnets ?! Le chiffre pourrait s'élever à quelques milliards de dinars !
C'est dire que le chef du gouvernement est appelé, impérativement, à sortir au grand jour pour dire la vérité, toute la vérité aux Tunisiens sur le pourquoi de la non application des lois. En a-t-il les moyens et la volonté pour concrétiser ses promesses ? Et quelle que soit la réponse, M. Chahed devrait mettre fin à son silence et dire tout au peuple sur ses véritables intentions, sur ce volet bien précis.
En tout état de cause, sans transparence et sans une communication franche et directe à propos de la gestion des affaires du pays, plus précisément cette question des « gros poissons », le gouvernement de Youssef Chahed risque de se noyer. Et qu'on en soit conscient, que ce n'est pas de l'alarmisme, mais c'est par esprit de réalisme et de pragmatisme que les patriotes lancent de pareils cris !...


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