La deuxième édition de la Fête des semences paysannes, sera célébrée, dimanche, 30 octobre 2016, à Chott Meriem (Sousse), par l'Association Tunisienne de Permaculture, Acacias For All (entreprise à vocation sociale) et l'Association de Sauvegarde de l'Oasis de Chenini (ASOC-Gabès): point focal RADDO en Tunisie (Réseau Associatif de développement Durable des OASIS). Ce rendez-vous entre professionnels et amateurs de l'agriculture durable et une opportunité pour discuter des semences paysannes, perçues par les écologistes et les défenseurs de la biodiversité comme «le fondement de la souveraineté, de l'autonomie alimentaire, de la santé et de la survie des peuples et des cultures». En prévision de cet événement, Abdelhamid Amami, co-fondateur de l'ATP et membre de son comité directeur, explique, dans une interview accordée à l'agence TAP, les objectifs de l'Association, les concepts de la permaculture et la portée de ce retour à l'origine de la semence, l'origine du vivant. Le mot «permaculture « est né de la fusion des termes «permanent» et «agriculture», mais aussi de l'expression «culture de la permanence» a-t-il expliqué. C'est une méthode de conception destinée à la création d'environnements humains soutenables. Le but est le développement des modes de vie et de fonctionnement qui ne nuisent pas à l'environnement et qui soient viables économiquement, qui subviennent à leurs propres besoins, qui n'abusent ni des humains ni du vivant, qui ne polluent pas la terre et qui, par conséquent, sont durables sur le long terme». Et d'ajouter: «Nous comptons atteindre ces objectifs en menant les actions suivantes: organiser et animer des stages, des ateliers et des formations sur la permaculture , l'éco-construction , l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables et la bonne gestion des déchets ainsi que des événements pour la promotion de la permaculture . Il s'agit aussi d'accompagner et/ou développer des projets de permaculture, participer, soutenir et favoriser les actions d'associations ou événements aux objectifs complémentaires aux nôtres. Au moment ou les semences paysannes deviennent de plus en plus rares et ou le marché est inondé de semences hybrides, il devient extrêmement urgent de mener des actions visant la sensibilisation des gens à l'importance vitale de ces semences et de leur sauvegarde. Nous en avons déjà perdu beaucoup et il est temps que l'hémorragie s'arrête». «Les semences paysannes représentent le fondement de notre souveraineté, de notre autonomie alimentaire, de la santé et de la survie de notre peuple et de notre culture. Elles sont des semences bien acclimatées aux biotopes, qui se passent, donc, des engrais chimiques, pesticides ou fongicides et sont les seules qui nous permettront de développer une agriculture nourricière, saine, respectueuse de l'environnement. Elles sont aussi des semences reproductibles qui ne coutent rien ou très peu au paysan qui peut ainsi les ressemer d'année en année se débarrassant ainsi de sa dépendance aux semenciers et allégeant la facture de ses dépenses. Le principe de prudence nous oblige à sauvegarder nos semences, même si le rendement est plus faible, plutôt que de les remplacer par des semences standardisées issues des laboratoires dont on ne sait pas encore les effets sur le long terme sur la santé, sur l'environnement, le sol et la flore. Les semences paysannes sont les seules qui nous permettront de nous adapter aux changements climatiques, car ce sont des semences vivantes qui s'adaptent, d'année en année, à ces changements, la résilience est leur avantage le plus remarquable. Elles donnent des plantes hautement nutritives et de meilleur gout. Face aux crises économiques récurrentes, les agriculteurs sont plus forts et plus autonomes, s'ils peuvent reproduire leurs propres graines. Nous avons déjà des relations avec certaines associations et mouvements. Des représentants de Kokopelli ( France ) et Slow Food ( Italie ) assisteront à la fête des semences paysannes qui se tiendra ce dimanche 30 octobre 2016 . Nous comptons coopérer avec d'autres mouvements, développer nos liens avec d'autres associations de permaculture , d'agroforesterie et d'agro-écologie du Maghreb ( Algérie et Maroc ) et d'Europe . Oui bien sur on est pour une alliance planétaire visant la sauvegarde des semences paysannes, soit, celles généralement utilisées dans l'agriculture et héritées de père en fils depuis des siècles» a encore précisé Abdelhamid Amami.