Il y a très peu de temps, Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie ( BCT ) était furieux contre ceux qui osaient présenter des données inquiétantes sur l'économie tunisienne, il disait qu'il n'y avait pas de quoi s'alarmer. La semaine dernière, il a, enfin, reconnu la difficile conjoncture économique que traverse la Tunisie et l'urgence de trouver un consensus pour sortir le pays de la grave crise politique et sécuritaire afin de retrouver la stabilité économique. Les divergences engendreront l'aggravation de la situation et l'accumulation des enjeux et défis économiques nationaux. Cette déclaration a été faite après un appel qu'a lancé Houcine Abassi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) au gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) à dire toute la vérité sur l'état lamentable de l'économie du pays. Et il a demandé au gouverneur de dire la vérité aux Tunisiens sur l'état de l'économie tunisienne. «Il est temps qu'il dise toute la vérité et la dévoile au grand public», a déclaré Abassi. La déclaration de la crise par M. Ayari est venue un peu tard, après nous avoir rassuré, il y a quelques temps sur Mosaïque FM, que l'économie tunisienne connait, les derniers mois, une nette amélioration et que bientôt l'économie tunisienne se remettra sur les rails. Il a ajouté que, malgré la période difficile par laquelle passe le pays, la production a augmenté de 30.6% par rapport à la même période de l'année dernière. Dans une interview publiée par « La Presse de la Tunisie » le jour même de la rencontre de Chedly Ayari avec le Président de la République il a déclaré « Je suis profondément optimiste et suis convaincu que le potentiel de rebondissement de l'économie nationale est fort. Je m'inscris carrément en porte à faux avec ceux qui défendent la thèse de la faillite. Les Tunisiens savent faire de la croissance. ». Il a ajouté que la classe politique (gouvernement et opposition) sous-estime aujourd'hui d'une manière catastrophique les enjeux de développement ». Son discours paradoxal et faussement optimiste rend les Tunisiens perdus, notamment avec le matraquage des experts qui annoncent un état alarmant de l'économie tunisienne et disent que la situation économique morose de notre pays est critique, en avançant des chiffres inquiétants, un discours alarmant pour dire que la Tunisie serait au bord de la faillite et que les salaires des fonctionnaires pourraient ne pas être versés et que les caisses de l'Etat sont vides. D'autre part, on assiste à un discours officiel rassurant, optimiste et parfois paradoxal, le gouvernement et la BCT nous présentent des chiffres rassurants. Entre des experts qui nous tracent un tableau sombre et des officiels qui nous chantent la vie en rose, le Tunisien reste confus sans pour autant savoir à qui accorder sa confiance.