Le droit des citoyens à la santé est-il devenu un euphémisme ? Cela semble l'être, surtout que le malade est, aujourd'hui, entre l'enclume du manque de moyens des hôpitaux publics et l'impossibilité, pour lui, de payer des honoraires exorbitants, dans le secteur privé. Le Conseil National de l'Ordre des Médecins de Tunisie vient de rendre public, mardi une grille de ces nouveaux honoraires, avec une augmentation moyenne de 10 dinars, par rapport à ce qu'ils étaient, auparavant. Ainsi, les consultations chez un médecin généraliste seront de 35 et 45 dinars, alors que pour un médecin spécialiste, le patient doit débourser entre 50 et 70 dinars. Pour les visites à domicile dimanche et jours fériés, elles coûteront désormais entre 70 à 150, et l'Ordre des médecins prévoit une nouvelle révision de cette fourchette à partir de 2022. Ces augmentations n'ont pas été du goût des citoyens qui ont exprimé leur mécontentement, sur les réseaux sociaux, avec affichage de la grille des nouveaux tarifs. Mais, ils oublient que, chez nous, les médecins sont, aussi, pauvres qu'ils n'arrivent, même pas, à payer des impôts décents à l'Etat. Pourtant, leur majorité circule dans des voitures de luxe et habitent dans des villas dont seraient jaloux les plus grands artistes de Hollywood. Ainsi, au train où vont les choses, le pauvre citoyen, qui est vraiment pauvre, au vu de la situation socio-économique du pays et de la propagation du chômage n'aura plus qu'à laisser le destin de sa santé aux mains de Dieu qui est toujours clément et miséricordieux.