La vétusté des réseaux de distribution de l'eau potable et d'irrigation est à l'origine des coupures fréquentes et successives de l'eau, a indiqué mercredi, le coordinateur général de l'Observatoire Tunisien de l'Eau, Alaa Marzouki. La détérioration de ces réseaux a entraîné la perte de 25 à 30% de quantités d'eau distribuées, a-t-il ajouté, soulignant que le ministère de l'Agriculture a chargé la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) de renouveler ses infrastructures, en mobilisant ses propres ressources, ce qui n'est pas envisageable, en raison des difficultés financières de la société. D'après lui, le financement demeure le principal obstacle que rencontre la SONEDE, outre les problématiques liées à l'absence d'une stratégie nationale « clairvoyante » de gestion des ressources hydriques. Marzouki a, par ailleurs, critiqué la volonté de l'autorité de tutelle de mener des projets de centrales de dessalement alors que, selon lui, les nouvelles ressources en eau seront injectées dans des réseaux vétustes. Le gouvernement est appelé à mobiliser les ressources nécessaires, dans le cadre de ses plans de développement, afin de moderniser les infrastructures de la SONEDE. Le coordinateur général de l'observatoire a évoqué l'aspect législatif, appelant à la nécessité de citer dans le nouveau projet du code des eaux, le droit à l'eau potable comme droit constitutionnel et à ne pas se limiter au droit à l'eau. Il a critiqué le rapport de la commission d'évaluation de la gestion de l'eau potable laquelle relève du ministère de l'agriculture, sur l'approvisionnement en eau au cours des jours de l'Aid El Idha, qualifiant ce rapport d' »insuffisant ». L'observatoire a aussi, évoqué la nécessité de mettre au clair la question du partenariat entre les secteurs public et privé en ce qui concerne l'investissement dans le secteur des ressources hydriques, critiquant à cet effet, le département de tutelle qui n'a pas fait participer l'observatoire dans l'élaboration du nouveau projet du code des eaux. « L'observatoire est en train d'élaborer le projet du code des eaux lequel sera fin prêt en octobre 2019 et sera soumis à l'ARP ».