La Ministre des Finances : « Nous veillons à ce que le projet de loi de finances 2026 soit en harmonie avec le plan de développement 2026-2030 »    21 juin… solstice d'été dans l'hémisphère nord    CA – Aujourd'hui l'assemblée générale élective : Plus qu'une échéance électorale !    L'Iran lance une 18e vague de représailles contre l'entité sioniste    Djerba-Zarzis en tête des destinations tunisiennes avec 1,3 million de visiteurs    Ciel peu nuageux et températures en hausse    69e anniversaire de la création de l'armée nationale : Une occasion pour rapprocher l'institution militaire du citoyen    Le ministère des Affaires étrangères confirme le décès du jeune Tunisien Abdelmajid Hajri en Suède    L'églantine: Une petite rose, beaucoup de bienfaits et une véritable richesse pour la région de Zaghouan    Coupe du monde des clubs- Groupe D- EST-Los Angeles FC (1-0) : Magnifique Belaïli, sacré Ben Saïd !    Coupe du monde des clubs : L'Espérance de Tunis bat le Los Angeles FC    Nafti, à Istanbul, pour participer à une réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères    Oui, des Israéliens fuient par l'Egypte, mais pas de "réfugiés" installés dans le Sinaï    Tarak Cherif : Capitaliser sur les IDE existants pour renforcer l'attractivité du site Tunisie    Séisme de magnitude 5,1 frappe le nord de l'Iran    Le groupe espagnol SEAT prévoit d'élargir ses investissements en Tunisie    Fausse gifle, vraie manipulation : ce que cache la campagne contre Hend Sabry    El Amra : les autorités démantèlent un nouveau camp de migrants subsahariens    Les musées militaires tunisiens ouvrent leurs portes gratuitement ce dimanche    Israël, l'Occident et l'hypocrisie nucléaire : le sale boulot à deux vitesses    Budget : l'ARP lance sa propre réforme, faute d'initiative gouvernementale    Face au chaos du monde : quel rôle pour les intellectuels ?    Festival arabe de la radio et de la télévision 2025 du 23 au 25 juin, entre Tunis et Hammamet    Ons Jabeur battue au tournoi de Berlin en single, demeure l'espoir d'une finale en double    Carrefour Tunisie lance le paiement mobile dans l'ensemble de ses magasins    Céréales : une campagne prometteuse malgré les aléas climatiques    Caravane Soumoud de retour à Tunis : accueil triomphal et appels à soutenir la résistance palestinienne    WTA Berlin Quart de finale : Ons Jabeur s'incline face à Markéta Vondroušová    Météo en Tunisie : légère hausse des températures    AMEN BANK, solidité et performance financières, réussit la certification MSI 20000    15 ans de prison pour le nahdhaoui Sahbi Atig    CUPRA célèbre le lancement du Terramar en Tunisie : un SUV au caractère bien trempé, désormais disponible en deux versions    Sahbi Atig condamné à quinze ans de prison pour blanchiment d'argent et faux témoignage    Grève des jeunes médecins : large mobilisation et risque d'escalade    Mourir à vingt ans aux frontières de l'Europe : quand la solidarité est criminalisée    Joséphine Frantzen : rapprocher la Tunisie et les Pays-Bas, un engagement de chaque instant    Grève générale dans le secteur agricole tunisien prévue le 25 juin : la fédération lance un avertissement    Kaïs Saïed : un ancien ministre se permet de donner des leçons alors que c'est un escroc !    Kaïs Saïed, Ons Jabeur, Ennahdha et Hizb Ettahrir…Les 5 infos de la journée    Berlin Ons Jabeur en quarts de finale face à Markéta Vondroušová    Skylight Garage Studio : le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    Festival Au Pays des Enfants à Tunis : une 2e édition exceptionnelle du 26 au 29 juin 2025 (programme)    Découvrez l'heure et les chaînes de diffusion du quart de finale en double d'Ons Jabeur    Le Palais de Justice de Tunis: Aux origines d'un monument et d'une institution    Skylight Garage Studio : Le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    Salon international de la céramique contemporaine du 20 juin au 15 juillet 2025 à la médina de Tunis    Tunisie : Fin officielle de la sous-traitance dans le secteur public et dissolution d'Itissalia Services    La Tunisie mobilise les soutiens en faveur de son candidat l'ambassadeur Sabri Bachtobji, à la tête de l'Organisation Internationale pour l'Interdiction des Armes Chimiques (OIAC)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Incertitude politique et indicateurs au rouge : La Tunisie dans l'incapacité de rembourser ses dettes ?
Publié dans L'expert le 28 - 01 - 2020

Inquiétant, le cercle vicieux de l'endettement ne cesse de s'élargir. Plusieurs facteurs intérieurs ont mené à cette situation alarmante d'endettement public. La multiplication des revendications sociales, simultanément avec une production assez limitée, sont venues impacter dangereusement l'économie nationale. Le compte à rebours du remboursement des crédits s'enclenche. En mauvaise posture, il est difficile pour la Tunisie de respecter ses engagements et honorer ses remboursements, à l'heure où elle arrive à peine, à maintenir ses équilibres financiers.
Le rejet du gouvernement proposé par Habib Jemli, avec 134 voix contre et seulement 72 voix pour, met l'économie nationale sous pression, en raison du comportement d'attentisme des acteurs économiques nationaux et internationaux (investisseurs étrangers), susceptible de perdurer, alors que les principaux indicateurs économiques sont au rouge.
Il faut compter encore un mois pour la formation d'un nouveau gouvernement, selon la Constitution.
Défis économiques
Les défis sont, principalement, d'ordre économique, les principaux indicateurs étant loin d'être rassurants, actuellement, pour la grande majorité des Tunisiens. Il s'agit, en premier lieu, du taux de chômage, indicateur qui a un impact direct sur la population. Il est estimé chez les jeunes, à 34,7% alors que le taux global est de à 15,1%, d'après les indicateurs publiés par l'INS, en novembre 2019.
Le deuxième indicateur est celui de l'inflation, son taux moyen s'est établi à 6,7% sur toute l'année 2019, contre une moyenne de 7,3% en 2018, selon l'INS. Même si elle a marqué une baisse, l'inflation reste très élevée et impacte directement, le pouvoir d'achat du citoyen tunisien. Ce dernier s'est dégradé de 88%, entre 2010 et 2018, selon la Banque mondiale, à cause, entre autres, de la dépréciation de la valeur du dinar tunisien. Même si la monnaie nationale a repris le chemin de l'appréciation face au dollar et à l'euro, depuis septembre 2019, elle n'a pas encore retrouvé un niveau compétitif.
Une dévaluation du dinar se traduit souvent par une perte de devises de la part de l'Etat, selon l'Observatoire Tunisien de l'Economie (OTE), qui a évalué le cumul de cette perte, sur les années 2016 et 2017, à 4,2 milliards de dinars en devises (net).
La dégradation du pouvoir d'achat du citoyen est couplée, paradoxalement, à un taux de pression fiscale, sans égal en Afrique et même dans d'autre pays de l'OCDE. Ce taux s'élève à 35,5%. Il s'agit, en effet, « du taux réel et effectif que le gouvernement s'ingénie invariablement, à garder sous le boisseau, en ne déclarant qu'un taux aux alentours de 25,4% », avait confié à l'Agence TAP, l'expert-comptable, Walid Ben Saleh.
Les Tunisiens sont contraints, ainsi, de payer des impôts dépassant même la moyenne enregistrée par les 36 pays membres de l'OCDE (34%), sans avoir, en contrepartie, des services publics pareils à ceux offerts dans ces pays.
Déficit de la balance commerciale
Autre indicateur dans le rouge, le déficit de la balance commerciale, qui s'est établi, durant l'ensemble de l'année 2019, à un niveau record de 19, 4 milliards de dinars, contre 19 milliards de dinars en 2018, toujours selon l'INS.
Selon des analystes, un déficit commercial en augmentation ralentit la croissance ainsi que la création d'emplois, dans un pays qui combat, depuis des années le chômage et peine à renouer avec des performances qui rassurent et garantissent la paix sociale.
Par ailleurs, le taux de croissance a reculé au troisième trimestre 2019 à 1,0%, en 2019, mettant à mal les prévisions qui tablaient sur une croissance de 3,1%, pour toute l'année et ce en dépit d'une excellente saison touristique (9,4 millions de touristes) et d'une bonne récolte céréalière (2,4 millions de tonnes).
« Ce ralentissement de la croissance est principalement, dû à la baisse enregistrée dans les industries manufacturières et extractives, malgré l'expansion des services commerciaux (principalement le tourisme, les services de communication et financiers) et de l'agriculture », note un récent rapport (novembre 2019) sur les « Perspectives économiques régionales » de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) .
Pis encore, l'endettement du pays atteint des niveaux dangereux, puis que l'encours de la dette publique de l'Etat atteint, à fin septembre 2019, plus de 82,3 milliards de dinars, selon le rapport publié par le ministère des Finances et intitulé « Résultats provisoires de l'exécution du budget de l'Etat ».
La part de la dette intérieure dans cet encours est estimée à 28,6% alors que celle de la dette extérieure s'élève à 71,0%. L'essentiel de la dette est contracté en euro (51,6%), suivi par le dollar (24,2%) et le Yen Japonais (10,5%).
En 2018, la Tunisie a figuré, rappelle-t-on, parmi les 10 pays les plus endettés en Afrique. Elle s'est positionnée au 8ème rang, selon un classement établi par la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI). Sa dette publique représentait, en 2018, 71,6% du PIB.
L'épine de l'économie informelle
Le prochain gouvernement devrait également, s'attaquer aux racines de l'économie informelle qui mine l'économie nationale et représente, selon les estimations des experts, environ 54% du PIB en Tunisie. Cette économie parallèle fait perdre à l'Etat, des milliards de dinars, qui circulent en dehors des circuits officiels.
Un contexte plein de tourments qui fait dire au président de l'Association Tunisienne de la Gouvernance, Moez Joudi que l'année 2020 sera l'année de tous les dangers aux niveaux des équilibres financiers de la Tunisie et de la soutenabilité de la dette publique. Toujours, selon ses propos, « notre pays s'endette pour dépenser et verser les salaires de ses fonctionnaires voire même, pour rembourser d'anciens crédits échus. Pire encore, si on rajoute l'endettement des entreprises publiques, on sera à environ 120% du taux d'endettement global ».
Selon les derniers indicateurs publiés par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), le service de la dette extérieure cumulée a atteint au terme de l'année 2019, la somme de 9265,1 MDT contre 6688,0 à fin 2018, soit une hausse de 2577,1 MDT.
A ce titre, l'intermédiaire en Bourse MAC SA souligne que selon le budget, la dette publique devrait s'établir à 94 milliards de dinars, soit 74% du PIB, qui est encore loin de l'objectif de limiter ce taux à 70%. L'institut trouve que ce niveau reste assez élevé puisque 75% de cette dette proviennent de l'extérieur et qui est libellée à hauteur de 52,5% en Euro et 20,6% en US$. Et d'ajouter : « Le service de la dette poursuit son ascension fulgurante pour s'établir à 11 678 Millions de Dinars, en hausse de 18,3% en 2020, dépassant de plus de 60% l'enveloppe dédiée à l'investissement ».
Trop, c'est trop !
Ainsi, le besoin de financement du trésor en 2020 est estimé à plus de 11 Milliards de dinars, dont 2 400 MDT seront levés sur le marché intérieur sous forme de Bons du Trésor.
Autre volet, la Tunisie est résolue à sortir sur le marché financier international, pour se procurer de quoi répondre à un besoin chiffré avoisinant 8,5 milliards de dinars tunisiens (2,96 milliards de dollars) de financement extérieur en 2020.
Pour rappel, en juillet 2019, la Tunisie a émis une obligation à sept ans, libellée en euros, d'une valeur de 700 millions d'euros à un taux d'intérêt de 6,37 %.
La Tunisie pense avoir fait ce qui devrait l'être, en adoptant une loi de finances qui concrétise et consacre la baisse de son endettement public pour le faire passer de 75,1% en 2019 à 74% du PIB en 2020.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.