La Marsa accueille ce dimanche la première édition des "Tunisia Street Games"    Tunisie : ciel peu nuageux et vents modérés pour la nuit de mardi    Célébration du 40eme anniversaire de la COTUNACE et dévoilement de sa nouvelle identité visuelle    Tunisie : le ministre de l'Intérieur reçoit l'ambassadeur d'Egypte    Tunisie Telecom révolutionne la connectivité domestique avec le lancement du service " TT-FTTR"    ARP: une initiative législative sur la protection des animaux à l'étude    Billets Coupe du Monde 2026 : 72 heures pour s'inscrire au tirage anticipé et tenter d'en acheter    Recettes de l'Etat tunisien : 49 milliards de dinars prévus en 2025    Nefta abrite à nouveau le festival "Rouhaniyet" dans une saison intitulée "Shawq"    Greenov'i lance son 2ème Appel à Manifestation d'Intérêt GreenAssist pour le Diagnostic Environnemental des Entreprises    Dattes : prémices d'une saison record    Cybersécurité proactive : nouveau levier de performance des DSI et RSS    Testour : demain, coup d'envoi de la neuvième édition du festival de la grenade    Lancement officiel de la plateforme RSE by STB : Durabilité en mission, équité en actions    Plus de 90 % des pharmacies se plaignent du retard de paiement de la CNAM !    Tunisie : prévention de la bronchiolite, protéger nos enfants devient une priorité    Le kilo de viande dépasse 40 dinars : les consommateurs à bout !    Ciné Jamil El Menzah 6 ferme définitivement ses portes    Météo : Un mardi majoritairement ensoleillé !    Saïed réaffirme : Aucun retour en arrière sur le rôle social de l'Etat    Invalidation du passeport tunisien ? Le ministère de l'Intérieur précise    Fenix Rally 2025, 5ème édition du 31 octobre au 6 novembre : les principales étapes    Where the Wind Comes From de Amel Guellaty meilleur film arabe à El Gouna Film Festival 2025    Le célèbre film Rih Essed ou L'Homme des Cendres de Nouri Bouzid restauré en Italie, bientôt au cinéma    Pas d'autorisations de crédit : La Poste tunisienne clarifie sa position    Bande de Gaza: tous les dons en nature non acheminés ont été remis au Croissant Rouge tunisien    Zoubaier Bayya démissionne de la présidence de l'Etoile du Sahe    Club Africain prend des mesures disciplinaires : Chafai suspendu d'urgence    Ali Zarmdini : « le vol du musée du Louvre est l'un des vols les plus rapides et les plus audacieux de l'histoire des musées »    Le dernier rêve d'Abdessalem Kallel    Khalil Jendoubi sacré Champion du Monde de Taekwondo et se qualifie aux Jeux Olympiques LA 2028    Météo en Tunisie : mer très agitée, températures entre 17 et 22 degrés    Tunisie : les patients devront payer intégralement leurs médicaments pour les maladies ordinaires    Ligue 1 – 11e journée : L'Espérance de Zarzis se replace    La Garde nationale démantèle un réseau international de trafic de drogue entre la Tunisie et la Libye    Un public exceptionnel pour écouter Aziz Krichen en analyste des pensées de la gauche tunisienne (Album photos)    Afrique du Sud – Palestine : un engagement forgé par l'histoire de l'apartheid    Association des anciens ambassadeurs et consuls généraux de Tunisie : le nouveau comité directeur    Littérature francophone : deux rendez-vous sont prévus la semaine prochaine à Tunis    Mohamed Khalil Jendoubi offre à la Tunisie le titre mondial de taekwondo en Chine    Rafaâ Ben Achour - L'avis de la Cour internationale de Justice du 22 octobre 2025: Obligations d'Israël    Météo en Tunisie : pluies éparses attendues sur le Nord-Ouest    S.E. Roderick Drummond ambassadeur du Royaume-Uni : La Tunisie est un pont entre tradition et modernité    Entre traditions et diplomatie : l'Ambassadeur britannique en Tunisie célèbre les liens entre deux cultures    Aziz Krichen, ce vendredi à Al Kitab; pour débattre de son nouveau livre «A contre-courant»    Quand le trottoir devient un tribunal : l'Allemagne se penche sur le catcalling    Sarkozy se rend en prison à bord de sa voiture personnelle    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Incertitude politique et indicateurs au rouge : La Tunisie dans l'incapacité de rembourser ses dettes ?
Publié dans L'expert le 28 - 01 - 2020

Inquiétant, le cercle vicieux de l'endettement ne cesse de s'élargir. Plusieurs facteurs intérieurs ont mené à cette situation alarmante d'endettement public. La multiplication des revendications sociales, simultanément avec une production assez limitée, sont venues impacter dangereusement l'économie nationale. Le compte à rebours du remboursement des crédits s'enclenche. En mauvaise posture, il est difficile pour la Tunisie de respecter ses engagements et honorer ses remboursements, à l'heure où elle arrive à peine, à maintenir ses équilibres financiers.
Le rejet du gouvernement proposé par Habib Jemli, avec 134 voix contre et seulement 72 voix pour, met l'économie nationale sous pression, en raison du comportement d'attentisme des acteurs économiques nationaux et internationaux (investisseurs étrangers), susceptible de perdurer, alors que les principaux indicateurs économiques sont au rouge.
Il faut compter encore un mois pour la formation d'un nouveau gouvernement, selon la Constitution.
Défis économiques
Les défis sont, principalement, d'ordre économique, les principaux indicateurs étant loin d'être rassurants, actuellement, pour la grande majorité des Tunisiens. Il s'agit, en premier lieu, du taux de chômage, indicateur qui a un impact direct sur la population. Il est estimé chez les jeunes, à 34,7% alors que le taux global est de à 15,1%, d'après les indicateurs publiés par l'INS, en novembre 2019.
Le deuxième indicateur est celui de l'inflation, son taux moyen s'est établi à 6,7% sur toute l'année 2019, contre une moyenne de 7,3% en 2018, selon l'INS. Même si elle a marqué une baisse, l'inflation reste très élevée et impacte directement, le pouvoir d'achat du citoyen tunisien. Ce dernier s'est dégradé de 88%, entre 2010 et 2018, selon la Banque mondiale, à cause, entre autres, de la dépréciation de la valeur du dinar tunisien. Même si la monnaie nationale a repris le chemin de l'appréciation face au dollar et à l'euro, depuis septembre 2019, elle n'a pas encore retrouvé un niveau compétitif.
Une dévaluation du dinar se traduit souvent par une perte de devises de la part de l'Etat, selon l'Observatoire Tunisien de l'Economie (OTE), qui a évalué le cumul de cette perte, sur les années 2016 et 2017, à 4,2 milliards de dinars en devises (net).
La dégradation du pouvoir d'achat du citoyen est couplée, paradoxalement, à un taux de pression fiscale, sans égal en Afrique et même dans d'autre pays de l'OCDE. Ce taux s'élève à 35,5%. Il s'agit, en effet, « du taux réel et effectif que le gouvernement s'ingénie invariablement, à garder sous le boisseau, en ne déclarant qu'un taux aux alentours de 25,4% », avait confié à l'Agence TAP, l'expert-comptable, Walid Ben Saleh.
Les Tunisiens sont contraints, ainsi, de payer des impôts dépassant même la moyenne enregistrée par les 36 pays membres de l'OCDE (34%), sans avoir, en contrepartie, des services publics pareils à ceux offerts dans ces pays.
Déficit de la balance commerciale
Autre indicateur dans le rouge, le déficit de la balance commerciale, qui s'est établi, durant l'ensemble de l'année 2019, à un niveau record de 19, 4 milliards de dinars, contre 19 milliards de dinars en 2018, toujours selon l'INS.
Selon des analystes, un déficit commercial en augmentation ralentit la croissance ainsi que la création d'emplois, dans un pays qui combat, depuis des années le chômage et peine à renouer avec des performances qui rassurent et garantissent la paix sociale.
Par ailleurs, le taux de croissance a reculé au troisième trimestre 2019 à 1,0%, en 2019, mettant à mal les prévisions qui tablaient sur une croissance de 3,1%, pour toute l'année et ce en dépit d'une excellente saison touristique (9,4 millions de touristes) et d'une bonne récolte céréalière (2,4 millions de tonnes).
« Ce ralentissement de la croissance est principalement, dû à la baisse enregistrée dans les industries manufacturières et extractives, malgré l'expansion des services commerciaux (principalement le tourisme, les services de communication et financiers) et de l'agriculture », note un récent rapport (novembre 2019) sur les « Perspectives économiques régionales » de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) .
Pis encore, l'endettement du pays atteint des niveaux dangereux, puis que l'encours de la dette publique de l'Etat atteint, à fin septembre 2019, plus de 82,3 milliards de dinars, selon le rapport publié par le ministère des Finances et intitulé « Résultats provisoires de l'exécution du budget de l'Etat ».
La part de la dette intérieure dans cet encours est estimée à 28,6% alors que celle de la dette extérieure s'élève à 71,0%. L'essentiel de la dette est contracté en euro (51,6%), suivi par le dollar (24,2%) et le Yen Japonais (10,5%).
En 2018, la Tunisie a figuré, rappelle-t-on, parmi les 10 pays les plus endettés en Afrique. Elle s'est positionnée au 8ème rang, selon un classement établi par la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI). Sa dette publique représentait, en 2018, 71,6% du PIB.
L'épine de l'économie informelle
Le prochain gouvernement devrait également, s'attaquer aux racines de l'économie informelle qui mine l'économie nationale et représente, selon les estimations des experts, environ 54% du PIB en Tunisie. Cette économie parallèle fait perdre à l'Etat, des milliards de dinars, qui circulent en dehors des circuits officiels.
Un contexte plein de tourments qui fait dire au président de l'Association Tunisienne de la Gouvernance, Moez Joudi que l'année 2020 sera l'année de tous les dangers aux niveaux des équilibres financiers de la Tunisie et de la soutenabilité de la dette publique. Toujours, selon ses propos, « notre pays s'endette pour dépenser et verser les salaires de ses fonctionnaires voire même, pour rembourser d'anciens crédits échus. Pire encore, si on rajoute l'endettement des entreprises publiques, on sera à environ 120% du taux d'endettement global ».
Selon les derniers indicateurs publiés par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), le service de la dette extérieure cumulée a atteint au terme de l'année 2019, la somme de 9265,1 MDT contre 6688,0 à fin 2018, soit une hausse de 2577,1 MDT.
A ce titre, l'intermédiaire en Bourse MAC SA souligne que selon le budget, la dette publique devrait s'établir à 94 milliards de dinars, soit 74% du PIB, qui est encore loin de l'objectif de limiter ce taux à 70%. L'institut trouve que ce niveau reste assez élevé puisque 75% de cette dette proviennent de l'extérieur et qui est libellée à hauteur de 52,5% en Euro et 20,6% en US$. Et d'ajouter : « Le service de la dette poursuit son ascension fulgurante pour s'établir à 11 678 Millions de Dinars, en hausse de 18,3% en 2020, dépassant de plus de 60% l'enveloppe dédiée à l'investissement ».
Trop, c'est trop !
Ainsi, le besoin de financement du trésor en 2020 est estimé à plus de 11 Milliards de dinars, dont 2 400 MDT seront levés sur le marché intérieur sous forme de Bons du Trésor.
Autre volet, la Tunisie est résolue à sortir sur le marché financier international, pour se procurer de quoi répondre à un besoin chiffré avoisinant 8,5 milliards de dinars tunisiens (2,96 milliards de dollars) de financement extérieur en 2020.
Pour rappel, en juillet 2019, la Tunisie a émis une obligation à sept ans, libellée en euros, d'une valeur de 700 millions d'euros à un taux d'intérêt de 6,37 %.
La Tunisie pense avoir fait ce qui devrait l'être, en adoptant une loi de finances qui concrétise et consacre la baisse de son endettement public pour le faire passer de 75,1% en 2019 à 74% du PIB en 2020.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.