Dans une note sur les Finances Publiques, le FMI quitte son idélogie rigoureuse de réduction des déficits publics, et la mâitrise des dépenses pour appeler les Etats à dépenser plus et à s'endetter plus, afin de préparer la relance et créer de l'emploi et stimuler l'investissement. La crise du Covid-19, ainsi que les mesures prises par les Etats, a obligé le FMI à les orienter vers un endettement massif. Etrange, mais, à crise exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Le FMI, a aussi affirmé, chiffres à l'appui que tout milliard dépensé en investissement public produit deux milliards de croissance supplémentaire. L'organisation, prévoit aussi, que jusqu'à présent entre 100 et 110 millions de personnes ont basculé dans la pauvreté dans le monde. Le rapport est très édifiant, et représente une première dans l'histoire de l'organisation. Les déficits publics atteindront 9% du PIB : Selon le rapport du FMI publié au mois d'Octobre dernier, la pandémie de COVID-19 et les confinements qui vont de pair ont poussé les pouvoirs publics à prendre des mesures budgétaires sans précédent qui totalisaient 11700milliards de dollars, soit près de 12% du PIB mondial, au 11septembre2020. Les mesures budgétaires consistaientpour moitié en un surcroît de dépenses ou en une perte de recettes, notamment des réductions d'impôts temporaires, l'autre moitié prenant la forme de mesures de soutien à la liquidité, dont des prêts, garanties et injections de capitaux par le secteur public. Cette riposte musclée des autorités a permis de sauver des vies, de venir en aide auxpersonnes et entreprises vulnérables et d'atténuer les retombées sur l'activité économique. Toutefois, les répercussions de la crise sur les finances publiques, couplées à la perte de recettes imputable à la contraction de la production, ont été profondes. En2020, les déficits publics devraient s'envoler de 9% du PIB en moyenne et la dette publique mondiale devrait selon les projections approcher 100% du PIB, soit un niveau record. Selon les hypothèses de référence, à savoir un rebond solide de l'activité économique et des taux d'intérêt bas et stables, le ratio de la dette publique mondiale devrait se stabiliser en 2021, en moyenne, hormis en Chine et aux Etats-Unis. Il faut néanmoins aller plus loin pour lutter contre la montée de la pauvreté, du chômage et des inégalités et pour stimulerla reprise économique. Beaucoup de pays se sont endettés avec l'aide des banques centrales : La dette mondiale atteint 277.000 milliards de dollars, et 6 pays ont déjà fait faillite Selon l'IIF (L'Institut International de la Finance) la dette mondiale augmente à un rythme absolument sans précédent. En effet, la dette totale sur la planète a bondi de 15.000 milliards dollars durant la crise sanitaire, en quelques mois seulement, à cause des coûts de la crise économique. Elle atteint donc désormais 277.000 milliards de dollars, cela représente quasiment la valeur de quatre années d'activité économique sur la planète. C'est, très exactement, 365% du PIB mondial. Même au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les engagements financiers n'avaient pas atteints un tel niveau, mesuré en proportion du PIB. Le FMI, qui publiait ces chiffres hier, parle du «tsunami de la dette». En quatre ans, de 2016 à 2020, la dette mondiale a progressé de 56.000 milliards de dollars, c'est dix fois plus que sur les quatre années précédentes. Alors, je sais bien, je vous parle de milliards tous les jours et plus personne ne sait ce que ça représente. Laissez-moi vous raconter une histoire. En valeur absolue, les pays les plus endettés sont bien sûr les plus développés. Les Etats-Unis, le Japon, l'Italie et la France figurent aux premiers rangs. Pour la Chine, c'est probablement du même ordre, mais on ne connaît pas les véritables chiffres. Mais les plus exposés, ce sont les pays pauvres et émergents, car leurs capacités de remboursement sont évidemment bien plus faibles que les nôtres. Six pays ont déjà fait faillite cette année, la Zambie étant le dernier en date. Et la communauté internationale a déjà proposé de geler une partie des remboursements dus par 73 pays pauvres. Mais il va falloir faire bien davantage ; avec des remises de dettes, comme lors de chaque grave crise. Selon le même rapport, malgré une riposte budgétaire exceptionnelle à l'échelle mondiale, la pandémie a mis au jour de grandes différences dans la capacité des pays à financer des dépenses d'urgence pour protéger leurs populations. Cette capacité dépend en partie de l'espace budgétaire des pays ainsi que des niveaux d'endettement public et privé, au moment d'aborder la crise. Dans de nombreux pays avancés et certains pays émergents, des apports de liquidités et achats d'actifs massifs par les banques centrales ont facilité l'expansion budgétaire. En revanche, dans de nombreux pays émergents et surtout dans les pays en développement à faible revenu, dont plus de la moitié présentent un risque élevé de surendettement ou sont en situation de surendettement, les obstacles au financement sont majeurs. Les aides publiques pour alléger ces contraintes ne sont pas à la hauteur des besoins de financement. Sur la base de la baisse attendue des revenus par habitant, entre 100 et 110 millions de personnes dans le monde devraient basculer dans l'extrême pauvreté, mettant ainsi fin à la tendance au recul de la pauvreté observée depuis des décennies. Un surcroît d'assistance sociale, pour venir en aide directement aux pauvres et amortir la récession, devrait avoir un impact modeste en raison des mesures de soutien peu nombreuses et de l'insuffisance des capacités dans certains pays : entre 80 et 90 millions de personnes tomberaient alors dans la pauvreté. Il faut dépenser et s'endetter : Jusqu'à présent, la priorité immédiate des autorités pendant la crise de la COVID-19 a été de faire face à l'urgence sanitaire et de mettre des moyens de secours à la disposition des ménages et entreprises vulnérables. Aujourd'hui, elles doivent aussi préparer leur économie à une réouverture sans danger et réussie, élaborer des mesures pour créer des emplois et stimuler l'activité économique et faciliter la transition vers une économie plus résiliente, inclusive et plus respectueuse de l'environnement. Les dépenses consacrées aux infrastructures numériques seront indispensables pour faciliter la distanciation physique et pour réduire la fracture numérique qui accentue les disparités en matière d'accès à l'information, d'éducation et de perspectives professionnelles. Des estimations empiriques reposant sur un ensemble de données internationales et sur un échantillon de 400 000 entreprises montrent que l'investissement public peut avoir une forte incidence sur la croissance du PIB et sur l'emploi durant les périodes de grande incertitude, ce qui caractérise la crise actuelle. Pour les pays avancés et émergents, le multiplicateur budgétaire culmine à plus de 2 en deux ans. Une hausse de l'investissement public de 1 % du PIB dans ces pays créerait 7 millions d'emplois directs et entre 20 millions et 33 millions d'emplois au total en tenant compte des effets macroéconomiques indirects. B.H.A