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Recul du commerce mondial
Publié dans L'expert le 10 - 04 - 2009

Les pays industrialisés ont la crise de plein fouet. Les manifestations d'une telle situation sont abondantes et les effets de la crise, dans ces contrées, ne seraient énumérés qu'à titre indicatif. Maintenant, nombreux pays émergents qui demeuraient jusque-là relativement à l'abri craignent le pire pour demain. Ces craintes découlent de l'un des effets de la crise en particulier, à savoir le recul du commerce mondial. Une réalité dure à gérer.
Suite à l'aggravation spectaculaire de la crise financière depuis septembre de l'année dernière, la croissance réelle de la production mondiale a ralenti pour tomber à 1,7%, contre 3,5% en 2007, et elle enregistrera vraisemblablement une baisse de 1 à 2% en 2009. Il s'agit là du premier recul de la production mondiale totale depuis les années 1930 et son impact sur le commerce est encore amplifié.
Selon les spécialistes, un aspect marquant du ralentissement actuel du commerce mondial est la synchronisation des tendances, à savoir que les exportations et les importations mensuelles des grandes économies développées et en développement connaissent toutes une tendance parallèle à la baisse depuis septembre 2008. Certains commentateurs avaient supposé que, compte tenu de la part croissante des pays en développement dans les échanges mondiaux et de la diversification géographique accrue de ces flux, il y aurait eu un effet de « découplage » rendant les pays en développement moins vulnérables aux turbulences économiques dans les pays développés. Cela n'a pas été le cas.
L'estimation préliminaire de l'OMC, à savoir une croissance de 2% du volume des échanges mondiaux pour 2008, est sensiblement inférieure à la prévision de 4% parue il y a un an. Cependant, les perspectives de l'année dernière laissaient effectivement entrevoir des risques importants de ralentissement liés à l'évolution des marchés financiers. La surestimation s'explique en grande partie par la chute imprévue et très brutale de la production mondiale qui est survenue au quatrième trimestre de 2008.
L'effondrement de la demande mondiale qu'a entraîné la plus forte récession économique observée depuis des décennies conduira à une baisse des exportations d'environ 9% en volume en 2009, une contraction sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale. La contraction sera particulièrement marquée dans les pays développés qui connaîtront cette année un recul de 10% de leurs exportations. Cependant, dans les pays en développement, dont la croissance est beaucoup plus tributaire des échanges, les exportations n'augmenteront que de 2 à 3% en 2009, selon les économistes de l'OMC.
Le ralentissement de l'activité économique dans la majeure partie du monde industrialisé et les fortes diminutions des exportations déjà affichées pour les premiers mois de l'année par la plupart des grandes économies, notamment asiatiques, expliquent ces prévisions exceptionnellement sombres pour le commerce en 2009. Les signes d'une forte dégradation du commerce sont déjà devenus manifestes à la fin de 2008 lorsque la demande a fléchi et la production a ralenti. Même si la croissance des échanges mondiaux a été de 2% en volume pour l'ensemble de 2008, elle s'est essoufflée pendant les six ou sept derniers mois pour tomber à un niveau nettement inférieur aux 6% de croissance en volume, enregistrés en 2007.
Aux yeux de ceux qui suivent de près l'évolution des politiques commerciales, il y a un facteur d'amplification supplémentaire, qui est le recours croissant aux mesures protectionnistes. Aujourd'hui, les craintes que ces mesures fassent caler le moteur de la reprise que le commerce pourrait constituer, s'avèrent plus que justifiées.
Depuis que la récession a fait son apparition au quatrième trimestre de 2008, les perspectives commerciales pour 2009 ne laissent guère place à l'optimisme. La crise financière a perturbé le fonctionnement normal du système bancaire et privé les entreprises et les particuliers de crédits dont ils ont grand besoin. La chute des marchés boursiers et des prix de l'immobilier a aussi exercé une ponction sur la richesse aux Etats Unis et ailleurs, de sorte que les ménages ne sont plus disposés à acquérir des biens durables tels que les automobiles car ils s'efforcent de reconstituer leur épargne. La chute des prix des produits de base, tout en étant une aubaine pour les consommateurs des pays importateurs, a aussi privé les pays producteurs de pétrole de recettes importantes d'exportation.
Même la Chine, avec son dynamisme économique notoire, ne peut se protéger contre la récession mondiale quand la plupart de ses grands partenaires commerciaux en sont victimes. Les exportations du pays vers ses six principaux partenaires (en considérant l'UE comme un seul) ont représenté 70% de ses exportations totales en 2007. Tous ces partenaires connaissent actuellement une contraction ou un ralentissement de leur économie, et leur demande d'exportation sera probablement faible pendant une certaine durée.
Concrètement, les données mensuelles de l'OMC qui concernent les principaux pays commerçants révèlent de fortes baisses des exportations et des importations de marchandises durant les deux premiers mois de 2009. Une exception à ce mouvement de recul des flux commerciaux peut être observée pour certaines économies d'Asie; des chiffres dénotant une croissance mensuelle positive des importations ont été enregistrés pour la Chine (17%), de même que pour Singapour, le Taipei chinois et le Viet Nam. Bien que ne portant que sur un mois, et devant donc être interprétées avec prudence, ces données pourraient traduire un ralentissement voire une stabilisation des tendances négatives de la croissance du commerce. La croissance future du commerce dépendra bien entendu de l'évolution de la demande ailleurs dans l'économie mondiale.
Par ailleurs, il faut se demander jusqu'à quel point le commerce pourrait reculer durant l'année. Considérons par exemple les exportations chinoises sur la base des mêmes données susmentionnées. En février, elles étaient inférieures de 26% au chiffre du même mois de l'année précédente et de 28% à celui de janvier. Si l'on extrapole cette détérioration, les exportations chinoises approcheraient de zéro dans un délai de dix mois à un an. Il s'agit évidemment d'un scénario très peu plausible, mais qui sert à illustrer que des baisses aussi fortes que celles auxquelles on assiste depuis quelque temps ne persisteront pas.
Les données concernant la croissance du commerce font tout de même apparaître des baisses supérieures aux ralentissements passés. Quant aux raisons de cette situation, plusieurs facteurs peuvent l'expliquer, selon les spécialistes. L'un d'eux est que le fléchissement de la demande est plus largement répandu qu'autrefois, car toutes les régions de l'économie mondiale sont touchées en même temps par le ralentissement.
Une deuxième raison qui expliquerait l'ampleur des baisses récentes tient à la présence grandissante de chaînes d'approvisionnement mondiales dans le commerce total. La contraction ou l'expansion du commerce n'est plus ainsi seulement une question de variation des flux commerciaux entre un pays producteur et un pays consommateur.
Comme souligné, la protection mérite d'être citée en tant que troisième facteur qui pourrait contribuer à la contraction des échanges. En effet, tout accroissement de la protection menacera les perspectives de reprise et allongera la durée du ralentissement de l'activité. Le risque d'aggravation du protectionnisme devient à juste titre une source d'inquiétude pour l'avenir.
Un quatrième élément des conditions actuelles qui contribue également à la contraction des échanges est la pénurie de financement du commerce. C'est de toute évidence un grand problème, et institutions internationales et gouvernements y accordent une attention particulière.
Dans l'ensemble, si le paysage reste assez sombre, le Sommet G20 semble avoir apporté quelques éléments de réponse. Seront-ils suffisants ? Sans vouloir anticiper, il faudra d'abord pouvoir les mettre en œuvre…


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