• Les échanges commerciaux devraient progresser de 9,5% en 2010 après une sombre année 2009 selon l'OMC Après avoir connu son plus fort recul en plus de 70 ans, le commerce mondial est prêt à rebondir en 2010 et progresser cette année de 9,5%, selon les économistes de l'OMC. On s'attend, d'ailleurs, à ce que les exportations des économies développées augmentent de 7,5% en volume sur l'année, tandis que celles du reste du monde, y compris les pays en développement et la Communauté d'Etats indépendants, devraient croître de 11% environ à mesure que le monde émergera de la récession. Selon l'organisation, cette forte expansion aidera à regagner une partie, mais en aucun cas la totalité du terrain perdu en 2009, lorsque la crise économique planétaire a déclenché une contraction de 12,2% du volume des échanges mondiaux, soit la plus forte baisse depuis la Seconde Guerre mondiale. Mesurer le commerce en volume Cette projection repose, en fait, sur l'hypothèse d'une reprise de la croissance du PIB mondial conforme à ce que l'on s'accorde à prévoir, à savoir 2,9% aux taux de change du marché ainsi qu'une stabilité des prix du pétrole et des taux de change. Les économistes prévoient, en outre, que si le développement du commerce se poursuivait à son rythme actuel, il faudrait encore une année pour que le volume des échanges dépasse le pic de 2008.Dans ce cadre, mesurer le commerce en volume permet d'avoir une base plus fiable pour les comparaisons annuelles car les mesures ne sont pas faussées par l'évolution des prix des produits de base ou par les fluctuations des taux de change, ce qui peut être le cas quand les échanges sont mesurés en dollars ou en d'autres monnaies. Selon l'OMC, un fait positif en 2009 a été l'absence de tout renforcement notable des obstacles commerciaux de la part des membres de l'OMC en réponse à la crise. En fait, le nombre des mesures restrictives pour les échanges appliquées par les gouvernements a baissé ces derniers mois. Cependant, l'économie mondiale reste sensiblement déprimée et il est probable que le chômage restera élevé jusqu'à la fin de 2010 dans beaucoup de pays. La persistance du chômage risque d'ailleurs d'accroître les pressions protectionnistes. Dans ce cadre et dans un communiqué rendu public, M. Pascal Lamy, Directeur général de l'OMC, a souligné qu'en cette période difficile, le système commercial multilatéral a une fois de plus apporté la preuve de son utilité. Les règles et les principes de l'OMC ont, d'après lui, aidé les gouvernements à maintenir les marchés ouverts et constituent aujourd'hui une plate-forme à partir de laquelle le commerce peut se développer alors que l'économie mondiale se redresse. Le pire est derrière «Nous voyons la lumière au bout du tunnel et le commerce promet de jouer un rôle important dans la reprise. Mais nous devons éviter de faire dérailler toute reprise économique en ayant recours à des mesures protectionnistes», a-t-il déclaré. Il est indéniable que le commerce et la production dans le monde traversent actuellement une phase de reprise. La chute de la production mondiale l'an dernier (-2.3%) a été exceptionnelle et a amené les gouvernements de par le monde à réagir énergiquement par des mesures budgétaires et monétaires. Comme ces mesures semblent avoir réussi à prévenir une spirale baissière de l'économie mondiale, les responsables politiques devront, selon l'OMC, réfléchir à la question de leur retrait.