Le secteur de la gestion des déchets étant d'une grande importance dans la stratégie de promotion de la qualité de vie et du développement durable et en exécution du programme électoral du Chef de l'Etat (Point 15): «Pour la qualité de la vie et des villes plus belles», la stratégie nationale s'est évertuée, au cours de ces dernières années, a développer davantage les solutions d'élimination et de traitement des déchets ménagers et assimilés et cela par la création de 9 décharges contrôlées et 45 centres de transfert dans les grandes agglomérations urbaines et les zones littorales. En concrétisation de cette optique, le ministre de l'Environnement et du Développement durable, a organisé récemment, en collaboration avec l'Agence nationale de Gestion des Déchets «Anged», une visite d'une journée à l'intention des journalistes à la nouvelle station d'épuration et à la décharge contrôlée des déchets ménagers et assimilés de la ville sainte de l'Islam, Kairouan. La Journée s'est assignée comme objectif de faire connaître l'évolution du secteur de la gestion des déchets en vue de trouver des solutions aux problèmes et aux effets négatifs constatés sur l'environnement, et ce, en remplaçant les décharges anarchiques par des décharges contrôlées appuyées par des centres de transfert et cela à travers la visite, en premier lieu, de la décharge contrôlée des déchets manégers et assimilés et de la nouvelle station d'épuration de Kairouan et, en second lieu, du centre de transfert et de décharge anarchique (en cours de réhabilitation) de Sousse.
Un nouveau-né à Kairouan Créée en juillet 2008 et mise en service au mois de septembre de la même année, la nouvelle station d'épuration de Kairouan constitue un grand acquis s'ajoutant au crédit du développement durable de la région. A ce titre, M. Nader Boukottaya, ingénieur principal et chef de service (épuration, analyses et rejets industriels) à la station d'épuration de Kairouan a indiqué que la capacité de cette station est de 20.000 m3 par jour, et elle traite également une quantité organique d'environ 10 tonnes par jour. En fait, cette station a été réalisée en remplacement de l'ancienne station suite à une décision du Chef de l'Etat en 1995. Et en ce qui concerne le traitement des eaux usées, M. Kamel Maâtalla, directeur régional de «l'ONAS» a présenté ces différentes étapes: en premier lieu, le pré-traitement qui a pour objectif d'éliminer les éléments les plus grossiers, qui sont susceptibles de gêner les traitements ultérieurs et d'endommager les équipements. Il s'agit des déchets volumineux (dégrillage), des graisses et huiles (dégraissage et déshuillage). Il y a lieu de noter qu'au cours du dégrillage, les eaux usées passent au travers d'une grille dont les barreaux, plus ou moins espacés, retiennent les matières les plus volumineuses. L'étape de dessablage, a pour but de débarrasser les eaux usées des sables et des graisses par sédimentation, en effet, l'écoulement de l'eau à une vitesse réduite dans un bassin appelé «dessableur» entraîne leur dépôt au fond de l'ouvrage. Par la suite, le dégraissage, par flottation, vise à éliminer la présence de graisses dans les eaux usées, ces graisses peuvent gêner l'efficacité des traitements biologiques qui ont lieu après. Deuxièmement, le traitement suivant est un traitement biologique. En effet, les techniques d'épuration biologique utilisent l'activité des bactéries présentes dans l'eau qui dégagent des matières organiques pour épurer les eaux usées. Ces techniques se déroulant, nécessairement, en absence d'oxygène, nécessitent donc un apport d'oxygène conséquent. A l'issue de ces traitements, une ultime décantation permet de séparer l'eau épurée des boues ou résidus secondaires issus de la dégradation des matières organiques. Cette décantation est opérée dans des bassins spéciaux, puis la totalité de l'eau épurée sera véhiculer vers le bassin de stockage afin d'irriguer les terrains agricoles.
Décharge contrôlée appuyées par des centres de transfert Le programme national de gestion des déchets solides a permis de trouver des solutions aux problèmes et aux effets négatifs sur l'environnement créés par les décharges anarchiques en les remplaçant par des décharges contrôlées appuyées par des centres de transfert conformes aux normes environnementales et techniques. Dans ce contexte, le système de gestion des déchets a enregistré une évolution marquante. A titre d'exemple, un certain de nombre de décharges contrôlées et de centres de transfert y afférents ont été réalisés et d'autres sont en cours de réalisation dans diverses régions. Il est à noter que la décharge contrôlée des déchets ménagers et assimilés de Kairouan est appuyée par 5 centres de transfert. Dès l'arrivée à cette décharge, les journalistes se sont informés de ces spécificités. A ce propos, M. Foued El Majid, directeur d'exploitation adjoint à la décharge contrôlée de Kairouan à mis l'accent sur le rôle écologique important de cette décharge tendant à en finir avec le décrottoir sauvage pour garder la nature propre. Dans la décharge, les déchets passent par diverses étapes: la réception des déchets ménagers et assimilés en provenance des municipalités, leur compactage pour minimiser leur volume, puis l'étalage de ces déchets et enfin la couverture de ces derniers avec de la terre argileuse pour les filtrer. Par ailleurs, la journée a enregistré également la visite d'une décharge contrôlée en cours de réhabilitation située à Sousse sur une superficie de 10 ha et d'un centre de transfert des déchets ménagers dans la même région. Ce centre constitue un point de transit des déchets, réalisé sans stockage et à l'intérieur d'une structure couverte et fermée. D'un autre côté, un exposé sur le partenariat tuniso-italien dans le domaine de la gestion des déchets a été présenté lors de cette journée.