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Enseignament
Publié dans L'expert le 04 - 09 - 2009

Avec la fin de l'été, tout le monde est à pied d'œuvre pour la rentrée scolaire et universitaire, même si pour certains, le mois saint, vient perturber quelques programmes. Et si pour tout le monde la rentrée est toujours un exercice de routine, la situation pour les universités privées n'est pas toujours de toute gaieté. En effet, on ne se bouscule pas sur les bancs de ces universités et la concurrence y est de plus en plus féroce.
La crise économique actuelle est venue empirer les choses et rendre la vie encore plus dure pour ces investisseurs, qui déjà vont subir la concurrence étrangère introduite par la nouvelle législation. Tous ces éléments nous poussent à poser des questions sur la rentabilité d'investir dans l'enseignement universitaire privé en Tunisie ?

Une situation difficile :
On tient à préciser avant d'entamer ce papier que les universités privées sont avant tout un projet de savoir offrant des formations diplômantes de qualité, avant d'être un projet économique. Mais le côté économique reste un élément central pour la survie de ces établissements. On compte aujourd'hui quelques 33 universités privées, qui accueillent moins de 6000 étudiants, dont le 1/4 est étranger, soit une moyenne de 180 étudiants par établissement. La situation actuelle est loin d'être reluisante puisque l'objectif était d'atteindre 30 mille étudiants déjà en 2006. Un objectif qui semble, même aujourd'hui, utopique. Les universités privées en Tunisie sont sous exploités. On compte plus de places que d'étudiants. Pourtant ces universités existent toujours et militent pour rester en activité. Après l'euphorie enregistrée en l'an 2000 avec la promulgation de la loi sur l'enseignement supérieur privé, tout le monde est dans l'expectative et tente de refaire ces calculs.

L'enseignement supérieur privé semble souffrir jusqu'à présent d'une image de marque par très réjouissante, celle d'être la solution de rechange ou un refuge pour les cartouchards, les exclus du système public et les fils de riches. Malgré tous les efforts consentis pour redorer le blason de leur image, héritée du passé de l'enseignement privé dans sa globalité, la situation ne semble pas s'améliorer. En tout cas on est loin de l'expérience américaine, où on considère les universités privées comme le symbole de l'excellence et de l'innovation. On est aussi loin de l'expérience des universités privées en Jordanie, qui ont réussi à l'aide de partenariat étranger d'attirer un nombre important d'étudiants locaux et internationaux. L'utilisation des cours en langue anglaise dans ces établissements jordaniens y est aussi pour beaucoup.

Des revendications non satisfaites :
Face à une situation peu confortable, et qui menace de faillite plusieurs établissements universitaires, la chambre syndicale des professionnels a avancé plusieurs solutions mais qui n'ont pas trouvé bon écho auprès des pouvoirs publics.
La première des revendications était la prise en charge par l'Etat de la formation d'étudiants dans les universités privées pour décongestionner les universités publiques. En effet, en faisant la comparaison entre les coûts dans le public et les tarifs pratiqués dans le privé, l'Etat peut dégager quelques bénéfices en sous traitant la formation chez les privés. Un étudiant coûte entre 5 et 7 mille dinars dans le public, alors que le privé exige des droits d'inscription variant entre 3 et 5 mille dinars par an. Partant de ce constat, les professionnels du privé proposent de sous traiter la formation de quelques étudiants du public. L'idée, qui parait logique sur le plan théorique, n'a pas trouvé bon écho sur le plan pratique. En effet, cette proposition a été refusée catégoriquement par le Ministère de l'Enseignement Supérieur. Si l'Etat peut sous traiter des activités économiques ou des services auprès du privé, l'enseignement semble exclu.
Autres revendication considérée comme porte de sortie pour l'enseignement supérieur privé et l'amélioration de sa rentabilité économique, est la réservation d'un quota des nouveaux bacheliers au profit du secteur privé, avec l'octroi de crédits pour financer ces études. Une solution, qui encore une fois, à notre à vis, est loin d'obéir à la logique de l'enseignement public. En effet, chaque nouveau bachelier a droit à un poste dans les universités publiques.
Pour résumer, tout projet de partenariat public-privé dans l'enseignement universitaire est hors d'atteinte pour le moment. Deux logiques différentes sont en confrontation : d'un côté les pouvoirs publics qui croient que les universités privées doivent se moderniser, s'améliorer, innover et proposer une formation attrayante pour espérer attirer des étudiants ; de l'autre côté les professionnels du secteur privé qui pensent que l'Etat doit soutenir ce secteur comme elle soutient les autres secteurs économiques(industrie, service, agriculture,..) et qu'ils doivent obtenir le statut de partenaire dans la formation des ressources humaines. Entre ces deux points de vue le rapprochement est loin d'être trouvé pour le moment. Il faut signaler au passage, que l'Etat propose aux universités privées, en tant que projets économiques, d'autres incitations à l'investissement (indemnité d'investissement, prise en charge d'un pourcentage des salaires,…)

Une nouvelle législation qui risque de faire des ravages :
Il y a un an déjà une nouvelle législation a été adoptée pour organiser encore plus le secteur de l'enseignement universitaire privé et introduire plus de liberté à l'investissement, revendiquée par l'OMC et l'union européenne. En effet, depuis le 4 Aout 2008 un décret a fixé le capital minimum des universités privées à 2 millions de dinars, avec un délai de deux ans aux établissements déjà créés pour répondre à cette condition financière. La raison de cette nouvelle exigence est d'améliorer l'assise financière des universités privées. Il a été aussi stipulé de permettre aux universités étrangères de s'installer en Tunisie sans pouvoir toutefois détenir plus de 35% du capital des institutions créées dans le pays. L'objectif du gouvernement étant d'améliorer la qualité des universités actuelles et leur permettre de nouer des partenariats avec des professionnels d'envergure internationale. L'ouverture de l'université « Tunis-Paris dauphine » est une illustration de cette nouvelle orientation. Certains professionnels ne l'entendent pas de cette oreille et voient que cette nouvelle règlementation causera la fermeture de plusieurs établissements qui ne pourront pas faire face à une grande concurrence. Les prochaines années montreront l'opportunité de cette nouvelle législation.

Une rentabilité mise en cause :
La rentabilité d'une université privée en Tunisie, et dans le cadre actuel est remise en cause vu le nombre d'étudiants qui choisissant ces établissements. A part quelques expériences qui ont réussi leurs investissements grâce à leur expériences, leur innovation, leur assise financière et surtout la qualité de formation qu'ils offrent et les moyens techniques utilisés, la majorité des universités privés peinent à rentrer dans leurs frais. Ouvrir un établissement d'enseignement privé avec tous ce que cela comporte comme frais de gestion (bâtiment, cadre administratif, matériel technique, cadre enseignent,…..) avec seulement 120 étudiants, l'équation de la rentabilité parait difficile à résoudre.
Les portes de sortie pour les universités privées nécessitent la conjugaison des efforts de tous les intervenants :
- D'une part les professionnels sont tenus de se mettre à niveau, innover dans leurs offres de formation et de diplômes, et mettre les moyens pédagogiques nécessaires pour attirer plus de « clients ». Plusieurs établissements excellent à ce niveau avec l'offre de nouveaux diplômes, et surtout la préparation à la vie professionnelle avec un taux d'employabilité très important. D'autres font ce qu'ils peuvent pour pallier à une rentabilité très faible. Le ministère de tutelle, veille toujours au grain, et il a sanctionné les établissements défaillants, surtout au niveau de la qualité de la formation et la consistance des cours. De l'aveu de certains, il faut s'activer sur le plan marketing et faire de la prospection pour de nouveaux marchés. A ce niveau, le marché des pays africains semble le plus privilégié. Un de ces professionnels vient de boucler il y a quelques jours un tour dans plusieurs pays africains.
- D'autre part, la nouvelle règlementation permettant l'entrée des universités étrangères améliorera certainement la qualité de nos universités privées, et surtout attirera plusieurs «clients » par le nom de marques étrangères (Tunis-Paris Dauphine). Les établissements actuels peuvent opter pour un partenariat avec d'autres universités étrangères surtout américaines ou anglo-saxonnes dans le but de faire de la Tunisie un pôle universitaire international.
- D'un autre côté les pouvoirs publics doivent être attentifs aux préoccupations des opérateurs et prévoir un programme d'aide et de soutien. Il est surtout envisageable, de mettre une ligne de crédit pour la mise à niveau des universités privées, introduire plus de souplesse dans le régime de contrôle et d'approbation de la part du ministère de tutelle, et des aides fiscales qui permettent de réduire les charges de fonctionnement.
Sur un plan purement économique, la rentabilité d'une université privée en Tunisie semble en doute pour certains investisseurs. Mais, il faut surtout se soucier de la rentabilité scientifique, même si les deux doivent aller de pair.


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