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Les bonnes raisons d'investir dans l'éducation
Parents et étudiants
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 09 - 2012

Nous avons traité dans nos colonnes du rôle stratégique de l'enseignement supérieur et du tourisme éducationnel dans le processus de développement économique des pays et de leur potentiel pour la Tunisie. Au-delà de l'orientation universitaire, les parents s'intéressent à mieux comprendre ce secteur qui conditionne l'avenir et le devenir de leurs enfants. Pour éclairer nos lecteurs, nous avons rencontré M. Mahmoud Triki, universitaire et expert dans le domaine, et lui avons posé quelques questions sur les mutations enregistrées dans ce secteur et sur les implications de ces mutations pour la Tunisie en général et pour les parents et les étudiants en particulier.
M. Mahmoud Triki est professeur de gestion. Il a enseigné à HEC Paris et à l'université de Tunis. Par ailleurs, il a occupé les postes de directeur de l'Institut supérieur de gestion de Tunis et de la Mission universitaire et scientifique de Tunisie en Amérique du Nord. Il a effectué plusieurs missions relatives à ce secteur pour le compte de la Banque mondiale, des Nations unies et de pays étrangers. Enfin, il est le fondateur de la South Mediterranean University et sa première institution spécialisée (Mediterranean School of Business), première université anglophone en Tunisie.
1/ Quels sont les principaux facteurs qui ont marqué l'organisation et le fonctionnement du secteur de l'enseignement supérieur et des institutions universitaires?
Je citerais quatre principaux facteurs qui ont marqué la mission et le mode de fonctionnement des institutions universitaires. Il s'agit de:
L'émergence de l'économie du savoir qui a fait du capital humain le principal déterminant de la compétitivité des entreprises et des pays ;
La mondialisation de l'économie qui a créé des besoins pour de nouvelles compétences dont notamment la capacité de résoudre des problèmes de plus en plus complexes dans une économie mondialisée. En effet, alors que l'extension des marchés offre de nouvelles opportunités de croissance pour les entreprises et les pays, elle multiplie l'intensité de la concurrence pour les entreprises. Ce facteur est à l'origine du développement de « l'éducation globale » et du décloisonnement et de l'internationalisation des institutions universitaires;
La rapidité des changements technologiques, qui a créé de nouveaux besoins pour des programmes de formation, continue à tous les niveaux de compétences. De nos jours, sortir d'une grande école n'est plus une finalité, mais un billet d'entrée au marché de l'emploi. En effet, les diplômés des grandes écoles doivent revenir périodiquement à l'école pour mettre à niveau leurs compétences technologiques et managériales.
Les percées technologiques dans le domaine de l'Information et de la Communication (TIC) qui ont permis d'introduire des innovations dans l'organisation des programmes de formation et le fonctionnement et la gestion des institutions universitaires. Ces technologies ont largement contribué à la globalisation et à l'amélioration de la qualité des programmes. Elles ont permis (1) l'accès à distance à des professeurs via les systèmes de vidéo conférence et (2) l'organisation de cours en duplex avec des universités étrangères grâce aux systèmes de télé-présence. Par ailleurs, le développement de l'enseignement à distance a réduit les investissements en salles de classes et en espaces pour l'hébergement des bibliothèques. Enfin, l'Internet permet aux étudiants d'accéder à des sources illimitées de données et de travailler à distance avec des étudiants inscrits dans d'autres universités à l'étranger.
2/ On parle de plus en plus d'un «marché international du savoir » et de « l'éducation globale» ; de quoi s'agit-il exactement et quelles sont les implications pour les étudiants et les parents?
Considérant l'importance du capital humain dans le processus de développement des entreprises et des pays, l'enseignement supérieur est devenu un secteur stratégique de première importance. Il s'est transformé d'un service public offert par les gouvernements au citoyen à un secteur obéissant aux lois de la concurrence. Il s'en est suivi l'émergence d'un «marché international du savoir» et un mouvement de privatisation.
Pour offrir une « éducation globale » et être compétitives à l'échelle internationale, plusieurs universités publiques ont développé des programmes payants même dans leurs pays d'implantation. D'autres se sont internationalisées en ouvrant des campus à l'étranger. Paris Dauphine s'est installée en Tunisie, La Sorbonne a privatisé certaines de ses activités en France et s'est implantée aux Emirats Arabes Unis, la Chine est envahie par des universités nord -américaines et européennes, les pays du Golfe paient des sommes dépassant toute imagination pour attirer les meilleures universités à s'implanter dans leurs pays. Enfin, il s'est créé des alliances stratégiques entre institutions universitaires.
Les implications pour les parents et les élèves sont énormes. En effet, cela ouvre de nouveaux horizons pour les étudiants qui peuvent effectuer leurs programmes d'études dans différents pays. C'est ainsi qu'ils auront une meilleure préparation pour opérer efficacement dans l'économie mondiale et un meilleur positionnement dans le marché international de l'emploi. C'est dans cette perspective que la Mediterranean School of Business (MSB) a signé des accords de collaboration et d'échanges d'étudiants avec des universités étrangères qui partagent les mêmes valeurs d'excellence académique. En effet, la MSB reçoit régulièrement des groupes d'étudiants nord-américains qui viennent prendre des cours ou effectuer des études avec ses étudiants. Par ailleurs, elle autorise ces derniers à effectuer une partie de leurs programmes dans l'une des universités partenaires.
La MSB compte étendre son network de partenaires à des universités européennes, asiatiques et africaines pour mieux répondre aux besoins et aspirations de ses partenaires parmi les entreprises et les étudiants. En plus des rentrées de devises, du rayonnement de la Tunisie à l'échelle internationale et du développement des exportations tunisiennes de services éducationnels, l'objectif principal de la MSB est de mieux préparer ses étudiants à opérer efficacement dans une économie mondialisée.
3/ Quels sont les critères de choix d'une institution universitaire?
Au-delà de la réputation de l'institution en termes d'employabilité et d'appréciation de ses diplômés par le marché de l'emploi, surtout sur le plan des salaires et des perspectives d'évolution professionnelle, les critères de choix d'une institution universitaire dépendent des objectifs assignés à la formation. En effet, il s'agit de la formation de cadres destinés à l'entreprise, d'un futur formateur-chercheur, ou d'un professionnel indépendant.
Certes, il y a des dénominateurs communs à toutes les filières de formation dont notamment le niveau de motivation des étudiants, la qualité et le niveau de compétence du corps professoral, le taux d'encadrement des étudiants, la pertinence des programmes par rapport aux objectifs assignés à la formation, les méthodes pédagogiques utilisées, la qualité des infrastructures ainsi que le système de gestion des programmes.
Pour les formations de cadres destinés à l'entreprise, il est important de poser des questions sur les relations de l'institution avec les entreprises et le monde des affaires en général. Par ailleurs, au-delà de la formation purement théorique et technique, il est important d'apprécier les composantes et les outils du programme qui permettent à l'étudiant d'établir le lien entre la théorie et la pratique (visites d'entreprises, intervenants du monde des affaires, études de cas réels vécus par les entreprises, etc). Enfin, il y a lieu de poser des questions sur les moyens utilisés pour favoriser le développement des compétences « soft » telles que la communication, le leadership, ou le travail en équipes (teamwork).
4/ La Tunisie ne figure pas dans le classement de Shanghai. Toutefois, avoir une institution universitaire tunisienne citée par le prestigieux « Financial Times » comme référence pour le développement de « Businesss Schools » africaines constitue une fierté pour la MSB et pour la Tunisie. Quels sont d'après vous les facteurs qui ont conduit à ce couronnement?
Dans l'esprit de partager notre expérience et notre vision à la MSB, en ma qualité de concepteur et fondateur, j'aimerais présenter la stratégie adoptée pour le développement de cette institution. Dès le départ, l'équipe d'experts chargée du développement de la South Mediterranean University (SMU) et de ses écoles spécialisées dont la Mediterranean School of Business (MSB) a tenu à réunir les principaux facteurs de succès d'une institution universitaire, à savoir :
Recruter des étudiants hautement motivés et à haut potentiel de développement. En plus de l'étude des dossiers, chaque candidat est interviewé pour évaluer son niveau de motivation et son potentiel en tant que futur cadre. Par ailleurs, les accords de partenariat de la MSB avec des universités étrangères permettent les échanges d'étudiants et de professeurs avec les universités étrangères, ce qui crée un environnement d'apprentissage multiculturel unique.
Avoir un corps professoral hautement qualifié et à rayonnement international. En plus de notre propre corps professoral, nous invitons des professeurs enseignant dans des business schools parmi les plus prestigieuses. Ceux-ci apportent leurs expériences internationales et contribuent à nos efforts d'offrir à nos étudiants une « éducation globale ». Enfin, nous associons des professionnels à nos programmes pour assurer la dimension pratique de nos programmes.
Développer des programmes motivants et respectant les standards internationaux en association avec les futurs employeurs lesquels sont représentés au sein de notre conseil scientifique.
Utiliser des méthodes pédagogiques interactives qui favorisent le développement chez l'étudiant des compétences « soft »telles que présentées ci-dessus (Communication, leadership, teamwork, ...).
Développer des infrastructures permettant la réalisation de nos objectifs pédagogiques en intégrant les Technologies de l'Information et de la Communication de pointe (Wifi généralisé, télé-présence, bibliothèque virtuelle, espaces pour les travaux en groupes, etc.).
Adopter un système de gestion qui assure un encadrement adéquat de l'étudiant qui le responsabilise et qui favorise la réalisation de ses objectifs de formation et d'épanouissement intellectuel.
5/ L'enseignement supérieur privé exclut les pauvres parmi l'élite. Comment donner une chance aux étudiants déshérités pour bénéficier d'un cursus universitaire privé dans des universités de renommée ?
J'aimerais tout d'abord préciser que l'enseignement supérieur privé n'est pas nécessairement meilleur que celui du public. Les deux catégories d'institutions universitaires ont la même mission et les mêmes objectifs ; de ce fait, elles se complètent. Aux USA, plusieurs programmes universitaires sont organisés dans le cadre de « Partenariat Public, Privé». L'enseignement supérieur privé a le mérite d'alléger les charges de l'Etat pour le développement des capacités nationales de formation. De plus, les institutions universitaires privées qui offrent des programmes de qualité limitent les sorties de devises pour ceux qui n'ont pas eu l'orientation désirée et qui décident d'aller à l'étranger. Enfin, le secteur privé contribue aux exportations tunisiennes de services éducationnels et au rayonnement scientifique du pays. Certains Etats aux USA accordent des subventions aux universitès privées en fonction des capacités développées. C'est dans cet esprit que la Loi tunisienne a prévu des subventions et avantages fiscaux aux universités privées.
Pour revenir à votre question relative à l'exclusion des étudiants déshérités, au même titre que l'envoi de boursiers à l'étranger, l'Etat pourrait accorder des bourses aux candidats méritants mais à revenus modestes. Parlant de notre institution, la MSB a lancé une initiative baptisée « Excellence sans Exclusion » permettant aux candidats exceptionnels des zones déshéritées de bénéficier d'exemptions partielles ou totales de frais de scolarité ou de sponsorisation par des hommes de bonne volonté.
6/ La Tunisie est un petit pays. Est-ce qu'elle peut supporter l'émergence de plusieurs universités privées ?
Le secteur privé représente à peine 2% des capacités nationales de formation. On est très loin de s'inquiéter de l'émergence de plusieurs universités. A mon avis, il s'agit d'un problème de qualité et de sauvegarde des intérêts des citoyens utilisateurs de ces programmes. De plus, comme je l'ai signalé dans mes remarques introductives, le mouvement de privatisation de l'enseignement supérieur est une tendance qu'on retrouve dans la majorité des pays. De plus en plus, le rôle de l'Etat est celui de régulateur et contrôleur du fonctionnement du système. Le Maroc ou la Jordanie nous ont devancé dans ce domaine.
J'aimerais, pour conclure, rappeler que pour les pays et les entreprises, l'enseignement supérieur constitue un secteur stratégique de première importance pour assurer un développement harmonieux et soutenu des citoyens et du pays dans son ensemble. Pour les étudiants et les parents, le secteur de l'éducation et de l'enseignement supérieur constitue un investissement à haut rendement. A cet égard, j'aimerais citer le Professeur Darek Bok, ancien président de la prestigieuse université de Harvard, qui a dit : « Si vous pensez que l'éducation est chère, essayez l'ignorance ». Je vous remercie.


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