D'habitude, pendant le mois de Ramadan, les moyens audio-visuels nous bombardent de spots publicitaires relatifs à la bouffe. Ils nous arrosent si abondamment que tout s'entremêle dans l'esprit du consommateur qui ne sait plus distinguer le rêve publicitaire de la fiction médiatique. Cette année, un «intrus» est venu occuper le petit écran: il s'agit du très controversé virus de la grippe porcine. Cette fois-ci non dans un but publicitaire mais dans un objectif hautement humanitaire: préserver notre bien le plus précieux, la vie. D'autant plus précieux que les rumeurs les plus folles circulent à son sujet. Le citoyen tunisien – et je suppose ceux de tous les pays – ne savent plus sur quel pied danser. Faut-il donner foi à ces discours alarmistes dont l'OMS s'était fait l'écho depuis le début de la pandémie? Ou faut-il faire la sourde oreille et continuer à vaquer à ses affaires comme si de rien n'était? En cas de malignité de cette grippe, la prise d'un vaccin se pose d'une façon impérieuse. Les plus de 2.800 morts enregistrés dans le monde accentuent cette angoisse. On attribue à ce virus des caractéristiques inquiétantes. Il y a en particulièrement deux qui donnent froid au dos: il se propage avec une rapidité étonnante et il serait capable de se muer en une seconde, le rendant insaisissable. En face, il y a le camp de ceux que l'on pourrait appeler les modérateurs, ceux qui tentent d'apaiser les craintes en parlant du caractère bénin de la maladie. Mais aussi en dénonçant l'hypothèse d'un complot dirigé de main de maître par les grands groupes pharmaceutiques et, même par de grands décideurs politiques. Qui croire et qui ne pas croire? La situation semble indéchiffrable. Attendons l'échéance décisive de la mi-automne pour nous prononcer!