Mine de rien, Hugo Chavez vient de porter un coup douloureux aux Etats-Unis. Un double-coup même dans la mesure où, concomitamment, il consolidait ses relations avec la Russie. Il a, en effet, annoncé il y a quelques jours, que Caracas reconnaissait l'indépendance des deux régions séparatistes de la Géorgie, à savoir l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. Certes, le coup peut paraître de prime-abord minime, les deux républiques n'ayant reçu à ce sujet, presqu'aucun appui international. Mais ce serait oublier que, probablement, le Venezuela serait rejoint dans cette initiative par d'autres pays de l'Amérique du Sud. Pour une raison bien simple: le chef de l'Etat vénézuélien exerce un grand impact sur ses pairs du sous-continent et, surtout, sur les masses populaires de la région. Mais le geste comporte un arrière-plan économique. Le Venezuela a besoin d'un crédit pour acheter l'armement qui puisse le prémunir contre la Colombie voisine. On sait d'autre part que, à travers cet échange de bons procédés, la Russie souhaite être associée plus étroitement à l'exploitation des hydrocarbures au Venezuela. Ce sont donc les Etats-Unis qui sont ciblés par Hugo Chavez, dans une relation conflictuelle entre deux personnalités au charisme évident et qui occupent la scène mondiale. Obama ne cesse de développer un discours qui se veut au service de la paix, de la tolérance et de la solidarité. Hugo Chavez s'inscrit, lui, dans un autre type de discours, un discours au service des damnés de la terre et contre l'hégémonisme américain… Son anti-américanisme véhément se nourrit des idées de Castro, au-delà, de Che Guevara. Le "Cha"vez se veut-il le "Che" de ce 21ème siècle?