Pour bien exporter, il faut savoir bien importer. C'est une règle de base, que tout homme d'affaires ou structure, doit comprendre. En effet, mieux on maîtrise les sources d'approvisionnement en matière première, ou produits semi-finis, ou même finis; mieux on est compétitif, et on exporte mieux. Pour l'anecdote, ou l'expérience; les japonais ont même une agence nationale pour la promotion des exportations et des importations; à l'instar du CEPEX chez nous. Une logique qui mérite d'être analysée. La baisse du commerce mondial au cours de l'année écoulée était manifeste au niveau des exportations que celui des importations. Les importations tunisiennes ont de leur côté enregistré une baisse de –15%. Mais qu'est ce nous avons réellement importé au cours de l'année dernière ? Et sommes-nous de bons importateurs? Les importations tunisiennes en 2009 Le suivi des importations à un grand impact sur la balance commerciale, dont le déficit s'est creusé en 2009, et continue à le faire de plus en plus au début de s importations tunisiennes en 2009, était conditionnées par la baisse des prix des hydrocarbures et aussi la baisse du rythme de la production dans certaines unités, que ce soit locales ou offshore. L'année dernière nous avons importé pour une valeur de 25.692 MD en baisse de 15% par rapport à 2008, qui reste une année exceptionnelle, et de 5% par rapport à 2007. Comme la Tunisie est une économie émergente et dont l'appareil productif cherche à être à la pointe de la technologie, surtout celle qu'il ne produit pas, la plus grande part de nos importations est occupée par les machines et engins mécaniques, pour une valeur de 3.637 MD. On retrouve dans cette rubrique les grands engins pour les chantiers et les appareilles pour les usines et qui coûtent énormément chers. Ils ont ainsi représenté plus de 14% du total des importations. Ils sont suivis par nos importations de machines et appareils électriques pour une valeur de 3.135 MD. Dans cette rubrique nous retrouvons les appareils électroménagers et assimilés, dont les importations ont nettement augmenté au cours des dernières années suite à l'amélioration continue des conditions de vie des tunisiens. En 2004 nous avons importé pour seulement 1.904 MD. Les importations tunisiennes de textiles viennent en troisième position avec une valeur de 3.201 MD. Ces importations ne sont pas toutes consommées localement, vu que la majorité d'entre elles sont en admission temporaire, et pour l'utilisation des entreprises offshores de textile. En quatrième position des importations nous retrouvons le pétrole et dérivés avec une valeur de 2.367 MD. Ces importations sont en baisse de plus de 40% par rapport à 2008 (4.233 MD), grâce surtout à la baisse des cours mondiaux, après les pics de 150 dollars atteint au mois de Juillet 2008. Le plus important au niveau de l'analyse, est de voir les quantités importées. En effet, en 2009, nous avons importé les plus faibles quantités depuis 1999 (3.305 mille tonnes en 1999), soit 3.682 mille tonnes. En 2008 nous avons importé 4.227 mille tonnes, et en 2007 plus de 3.799 mille tonnes. Ce résultat est le fruit d'une politique importante pour la maîtrise de l'énergie malgré la hausse de la demande, ainsi qu'une stratégie nationale de prospection et d'autorisation des forages pour l'augmentation de la production extractive nationale. Les importations de véhicules, cycles et tracteurs ont occupé la cinquième position de nos importations avec une valeur de 1948MD. Ils enregistrent une hausse de plus de 900 MD, causées principalement par la hausse des cours de l'euro et l'augmentation de la demande des concessionnaires automobiles tunisiens. Au niveau de l'alimentation, et qui représente plus de 8% du total des importations, les céréales occupent la première position avec 828 MD. Ils enregistrent ainsi une baisse de plus de 44% en valeur, causée principalement de la baisse des cours mondiaux qui ont connu une importante hausse en 2007, et la moitié 2008; et ce pour le damne de notre caisse de compensation. Au niveau des quantités, ce qui est plus intéressant dans l'analyse, les importations ont accusé une baisse de 24%. Ce résultat est le fruit de la politique de l'Etat en matière de rationalisation de la consommation et des subventions au secteur, ainsi qu'aux mesures présidentielles pour améliorer la production nationale et augmenter les surfaces cultivées; afin de limiter notre dépendance à l'importation. Depuis 2004, nous n'avons pas importé aussi peu de céréales, ce qui témoigne de l'effort consenti en la matière. L'autre effort de rationalisation de la consommation et des subventions est perceptible aussi au niveau de nos importations d'huiles végétales. Ils ont enregistré en 2009, 268 mille tonnes (360 mille tonnes en 2008), pour une valeur de 293 MD (560 MD en 2008). L'effet, prix joue un rôle important dans le bisse de la valeur des importations. Le sucre et sucreries, ainsi que le café, le thé et les épices ont totalisé 273 MD en 2009, alors que nos importations de lait, beurre et fromage ont atteint plus de 47 MD. Par groupement d'utilisation des produits, les matières premières et demi-produits ont représenté plus de 33% de nos importations soit 8081MD, alors que les biens de consommations ont totalisé 6.827 MD. Les biens d'équipement ont représenté quant à eux 24% du total des importations, soit 6.410 MD. La rubrique énergie (pétrole, gaz, lubrifiants,…), a enregistré 2.789 MD.
Pour réussir à l'importation Sommes-nous de bons importateurs? La réponse n'est pas évidente et doit être nuancée. En effet, le gouvernement essaye de limiter ses importations au strict minimum, n'ayant recours que pour des raisons d'approvisionnements publics. En plus le gouvernement est en train d'engager des politiques publiques pour rationaliser la consommation de certains produits alimentaires ou énergétiques, afin de réduire leur importation. Quant aux opérateurs privés, ils sont de deux catégories: - Ceux qui sont des professionnels du commerce extérieur, à savoir des sociétés de commerce international, ou de simple importateurs. Ils sont guidés par une logique de profit et non d'intérêt du marché national. En effet, ils importent tous ce qui peut être écoulé sur le marché local et qui peut rapporter une marge bénéficiaire, même s'il existe son équivalent localement, ce qui est légitime et logique, dans un environnement d'ouverture commerciale. Mais certains importateurs s'acharnent à importer des produits de bas de gamme et d'une utilité relative pour le consommateur; même s'ils trouvent acheteurs. Ces importateurs ne sont pas guidés par une notion de patriotisme économique, mais par une notion de profit. - Les entreprises, qui importent des matières premières, produits semi-fruits, ou des machines et équipement, entrant dans leur production. Pour ces opérateurs, ils sont toujours à la recherche des marchés d'approvisionnement les plus proches pour la rapidité d'approvisionnement, et offrant les plus bas prix pour assurer leur compétitivité. A ce niveau, les importateurs tunisiens, s'approvisionnent pour plus de 70% de leurs importations auprès de l'Union européenne, et ce, pour des raisons de proximité, de garantie de qualité et d'accès. Or s'approvisionner auprès d'opérateurs européens n'est pas toujours très bénéfique, pour des raisons de change (cours de l'euro) et aussi d'existence de prix plus compétitifs pour certains produits, mais dans d'autres marchés plus loin. Dans ce cadre intervient la nécessité de constituer des chaines d'approvisionnements (supply chain) qui garantissent un approvisionnement régulier et à des prix compétitifs au niveau du marché mondial. Il est important aussi pour des entreprises du même secteur ou secteurs complémentaires, de constituer des clusters (groupement d'intérêt) pour rassembler les achats et perfectionner la stratégie d'importation. L'importation est un enjeu stratégique pour la Tunisie durant la prochaine période vu l'importance croissante du déficit de la balance commercial et qui a atteint durant les 3 derniers mois plus de 2.145MD et un taux de couverture de 71.4%.