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Crise grecque
Publié dans L'expert le 07 - 05 - 2010

Ceux qui croient que la vague de la crise économique est passée, ou passera, se trompent. Les évènements sur la scène économique internationale nous apportent chaque jour leur lot de problèmes, et de milliards qui partent en fumée. Après la quasi faillite de l'Icelande, principale victime de la crise, et le surendettement de l'Emirat de Dubai avec sa holding Dubai World, vint aujourd'hui le déficit énorme de la Grèce, au point de cessation de paiement ; et la liste n'est pas prête de se fermer. D'autres pays attendent dans les starting Blocks à l'instar du Portugal et de l'Espagne. La zone euro a eu besoin de l'aide du FMI pour éteindre le feu dans la zone. Mais ce n'est qu'une mini solution pour colmater les brèches. La crise de la Grèce a eu « le mérite » de démontrer que la crise économique est encore bien présente et que la zone euro est très fragile. Mais quel impact pourrait avoir cette crise sur notre pays qui entretient des relations commerciales approfondies avec cette zone.



Eteindre le feu à bord :
Le dénouement de la crise grecque vient d'avoir lieu il y a 4 jours avec un accord obtenu de justesse entre, d'un côté, la Grèce et les pays de la zone euro, et le FMI de l'autre, pour le déblocage imminent de 110 milliards d'euros sur 3 ans à un taux de 5%. Pour avoir un ordre de grandeur, ce montant représente presque 9 fois le budget tunisien pour cette année. 45 milliards d'euros seront débloqués en 2010, pour permettre à la Grèce de faire face à ces engagements qui arrivent à échéance le 19 Mai. Cette aide provient à hauteur de 80 milliards d'euros de la zone euro et le reste vient du FMI. La participation de chaque état de la zone euro est calculée en fonction de son poids en capital dans la Banque centrale européenne. Ainsi, l'Allemagne débourse 8,4 milliards. Et la France participe à hauteur de 6,3 milliards.
Ce dénouement est arrivé après des semaines de tergiversations, et qui mettent encore une fois les divergences politiques sur la scène économiques, avec les deux pôles de la zone euro, à savoir l'Allemagne et la France, dont chacun présente une vision à part. L'Allemagne a refusé au tout début de la crise de la dette grecque de mettre la main dans la poche, refusant de payer pour les autres, et appelant à ce que « chacun assume ses responsabilités » selon Angela Merkel. De son côté la France juge qu'il faut contribuer au sauvetage de la Grèce et qu'il faut faire intervenir le FMI. C'est enfin la solution adoptée. Mais que de temps perdu depuis.
De son côté la Grèce a tardé à présenter un plan d'austérité à la mesure de sa crise, ce qui a tardé aussi la solution. Le premier Ministre Grec a enfin présenté un plan qui permettra à la Grèce d'économiser 30 milliards d'euros sur 3 ans, avec comme objectif de ramener le déficit en dessous de la barre des 3% imposée par le traitée de Maastricht. Ce plan se base sur la réforme des retraites, la hausse des taxes, la baisse des salaires des fonctionnaires. Le gouvernement grec se donne jusqu'à fin 2014 pour retrouver ce seuil de déficit. Selon des chiffres publiés récemment, la Grèce a besoin de financer une dette colossale, proche cette année de 300 milliards d'euros et qui devrait culminer en 2013 à près de 150% du PIB du pays.
Si sur le plan économique, le plan d'austérité proposé est réalisable sur le moyen terme, il n'est pas accepté sur le plan social. En effet, depuis des semaines la Grèce vit sous le rythme des grèves continues. Mercredi dernier la Grèce a essuyé une grève générale qui a immobilisé tous le pays. La grogne sociale monte chaque jour d'un cran, mais le gouvernement grec semble être dos au mur.
Selon les prévisions, la chute du PIB grec devrait atteindre 4 % en 2010, contre 2 % attendus selon des prévisions précédente.

La crise grecque et la cohésion de la zone euro :
La crise grecque a montré encore une fois la fragilité de la zone euro et le manque de cohésion qui existe dans les institutions européennes. Elle illustre le dysfonctionnement des institutions européennes incapables d'enrayer la dérive des comptes publics grecs. En effet, le pacte de stabilité prévoit la surveillance mutuelle des finances publiques. Or cette surveillance n'a pas fonctionné dans le cas de la Grèce.
Il faut rappeler que le traité de Maastricht sur le pacte de stabilité interdit la solidarité entre pays de la zone euro, ce qui nuit à une mise en œuvre d'un plan de gestion des crises automatiquement. Même pour d'autres pays que la Grèce, les plans d'aides viendront au cas par cas.
La crise financière, ainsi que la crise de la dette de la Grèce vont servir de leçons pour les pays européens pour repenser la stratégie économique de la zone. L'objectif était de sauver la Grèce pour sauver toute la zone. Certains analystes ont avancé une possible sortie de la Grèce de la zone euro, pour avoir l'autonomie de dévaluer sa monnaie. Une solution qui peut, sur le court terme, apporter une solution à la croissance économique et la reprise, et résoudre fondamentalement les problèmes de la dette.
Déjà l'Euro subit l'effet de la crise grecque, puisqu'il est échangé à 1.30 dollars, soit le niveau le plus bas depuis des mois. Ce n'est pas la force du dollar qui crée cette situation mais c'est plutôt la faiblesse de l'Euro. Selon le rapport sur "les perspectives économiques mondiales" du FMI, la croissance dans la zone euro va être limitée à 1 % en 2010 et à 1,5 % en 2011. Des prévisions qui risquent d'être révisées à la baisse si la Grèce n'arrive pas à sortir de sa crise d'ici la fin de l'année, même avec le plan d'aide.

Les risques de l'effet de contagion :
Après la Grèce, on ne parle que du Portugal et de l'Espagne, qui connaissent elles aussi des difficultés financières. Tout le monde craint l'effet de contagion. Déjà les marchés boursiers européens ont subi un choc la semaine dernière, lors de la publication par standard and poors de la note souveraine de l'Espagne et du Portugal. En effet, cette agence de notation dégradait la dette du Portugal de A+ à A-, et abaissait la note de la Grèce de BBB+ à BB+, ce qui la classe dans la catégorie des obligations spéculatives. Quant à l'Espagne elle est rétrogradée de AAA à AA, ce qui constitue une position moins confortable qu'avant. La situation des 3 pays n'est pas comparable, puisque la dette de l'Espagne a représenté 53,2% de son PIB l'an dernier, celle du Portugal 76,8% tandis que celle de la Grèce était de 115,1% en 2009.



Et la Tunisie dans tout ça ?
La mondialisation a fait des économies des différents pays, une toile d'araignée. Et comme disent les économistes, ou les environnementaliste : un battement d'aile à Hong Kong, se transforme en une tornade à New York. La Tunisie, qui tend vers une intégration encore plus poussée dans l'économie et le commerce mondial, n'est pas à l'abri de tout onde de choc des crises à répétition qui surviennent sur la scène internationale. En témoigne la récente crise économique, qui ne nous a pas touché dans sa sphère financière, mais nous a affecté dans sa sphère économique réelle ; avec une baisse de nos exportations de plus de 17%. Ce qui se passe dans la zone euro nous intéresse, puisque nous réalisons avec cette zone plus de 67% de nos exportations avec une valeur de 15700 MD et nous importons pour 15600 MD, soit plus de 52% de nos importations. Le malaise de la zone peut donc affecter nos échanges commerciaux, soit en importation ou en exportation. En effet, la baisse de la demande dans la zone euro, ou la chute de la production industrielle, peut s'accompagner d'une baisse de nos exportations vers cette zone. Au niveau des importations, la baisse du cours l'euro, dont le dinar s'est légèrement apprécié au cours des 4 premiers mois de l'année, peut faire l'affaire de nos importateurs au niveau des coûts à l'importation. Pour les exportations, cette baisse peut s'accompagner par une baisse de rentabilité, et donc la nécessité de faire encore des efforts pour plus de compétitivité.
Concernant les problèmes de la Grèce en particulier, ils ne risquent pas de nous affecter directement puisque nos échanges avec ce pays n'ont pas une grande importance. En effet, la Grèce n'a représenté que 0.1% de nos exportations en 2009, soit 24.2Millions de Dinars. En 2008, nous avons exporté pour 43.3 MD. La crise est passée par là. Donc une baisse de la demande de ce marché, qui est plus que probable, ne risque pas d'avoir un grand impact sur nos exportations. Faut il rappeler que nous avons importé pour plus de 210 MD de la Grèce en 2009, et seulement 79MD en 2008.
Concernant l'Espagne et le Portugal, et qui restent dans « une eau trouble » selon les analyses économiques, nos échanges avec ces pays sont plus importants. En effet, nous avons exporté vers l'Espagne pour 656 MD en 2009 soit 3.3% du total des exportations. En 2008, nous avons exporté pour 1157 MD, ce qui témoigne de l'impact important de la crise sur nos échanges avec ce pays. Donc, la continuation du marasme économique en Espagne, risque encore de faire chuter nos exportations à destination de ce pays. Concernant le Portugal, il représente 0.3% de nos exportations en 2009, soit 65 MD.
Ce qui intéresse notre pays c'est la situation globale de la zone euro, qui est jusqu'à présent n'est pas sortie complètement du fond du trou, puisque les perspectives ne sont pas bonnes, surtout avec un chômage galopant malgré une croissance positive.
En ces temps de troubles nous sommes tenus à plus de vigilances, et de suivi du déroulement de la conjoncture économique internationale. Et dans ce rôle, la Banque Centrale de Tunisie, excelle. Cette situation nous rappelle encore une fois la nécessité de varier nos marchés à l'exportation ainsi que nos sources d'approvisionnement et le « supply chain » de nos entreprise, pour se prémunir encore plus des chocs.


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