Apparemment, le Tunisien n'a pas un comportement rationnel. Pourquoi ce recours des Tunisiens aux crédits pour les consommations, notamment occasionnelles : telles que fêtes communautaires, mois de Ramadan, ou vacances d'été, etc … ? . A des moments données, il perd tout sens de la mesure, et consomme « à tout va ». Un comportement qui lui porte préjudice « à plus d'un égard ». Des dépenses qui explosent, des prévisions budgétaires totalement dépassées, et tous les bas de laine qui s'évaporent. Reste une seule solution, celle des crédits de consommation. Encouragés par les formules alléchantes proposées par les banques, les Tunisiens ne s'en privent pas. La question est certes complexe et multidimensionnelle.. Le consommateur tunisien a-t-il a changé ses habitudes de dépenses devenues basées sur les crédits ?…. D'après l'Institut National des Statistiques (INS) 18,6% de la population active évaluée à 3.593.200 (en 2007) sont aujourd'hui endettés. Les crédits destinés à la consommation (au confort) représentent, en somme, 25% des crédits alloués par les banques en 2007. Le recours au crédit bancaire, même s'il contribue à doper la consommation, et à impulser la croissance, a néanmoins un revers : celui du taux d'endettement des ménages qui reste élevé en Tunisie, ce qui a des répercussions tant sur les familles que sur les banques, voire sur la micro et la macro-économie, avec des clients dans l'incapacité de rembourser leurs prêts. C'est là, l'un des effets pervers de la surconsommation, de l'entrée de la Tunisie de plain-pied dans le modèle de la société de consommation, avec ces hypermarchés et ces supermarchés qui ne désemplissent pas, ces caddies remplis à ras bord de besoins les plus vitaux, aux plus superflus. La frénésie consommatrice, durant les différentes occasions est probablement « un fait culturel » qui évolue selon les mutations socioéconomiques... En tout cas, le surendettement est devenu un ravage connu dans le pays, un véritable phénomène ou problème de société.. D'après certains observateurs, il s'agit là, d'une évolution de la société tunisienne vers le bien-être. La problématique, est que la société tunisienne est en pleine mutation depuis les années 80. Une mutation socio- culturelle importante a imprégné notre société entraînant des changements au niveau de la structure démographique de la population. Aujourd'hui il y a moins d'enfants et plus de jeunes et d'adultes. Sur le plan social et culturel, il y a des facteurs qui agissent, tels que le niveau d'instruction élevé, et l'ouverture du pays sur le modernisme. Ces facteurs ont révélé une tendance à suivre un modèle de consommation notamment européen. Les besoins de plus en plus nombreux entraînent des dépenses énormes et pour couvrir ces dépenses le budget familial est limité, donc les Tunisiens ont recours aux crédits bancaires. Les loisirs évoluent en fonction des classes sociales. Il se trouve que la classe sociale la plus aisée a des dépenses énormes dans les loisirs par rapport à la classe moyenne. La différence est nettement éloquente entre les deux classes qui s'observent au niveau de la qualité. Les enquêtes de consommation des ménages effectuées par l'Institut National des Statistiques montrent amplement la diversification de la consommation de la population tunisienne. Selon certains, cela explique l'évolution de la société tunisienne vers le bien-être. Un économiste considère que le bien-être du consommateur est un facteur de développement, mais gare à l'endettement excessif… Or, un crédit ne veut pas dire un déséquilibre entre les revenus et les dépenses. Normalement la famille dépense selon son revenu sinon elle tombe dans le cercle de l'endettement. Une personne dont les dépenses dépassent les revenus se trouve obligée de recourir aux crédits. Ce qui veut dire que ses dépenses ne sont pas généralement bien planifiées. Le consommateur doit prévoir autant que possible de telles dépenses et leur réserver les ressources nécessaires tout au long de l'année pour arriver en été avec une somme suffisante pour satisfaire ses besoins en loisirs. Le bien-être du consommateur est un facteur de développement, mais gare à l'endettement excessif. Le consommateur doit d'être prudent et avisé en matière de dépenses durant la saison estivale et d'une façon générale. Consommer moins, pour se porter mieux, c'est ce que préconisent de nombreux organismes, conjointement avec l'ODC, qui partent en guerre contre la frénésie consommatrice qui s'empare des Tunisiens dans les différents périodes. Lorsque nous parlons de la bonne gestion, nous cherchons à la fois le confort du consommateur et son intérêt aussi bien personnel que familial, mais nous gardons toujours à l'esprit la nécessité d'éviter tout dérapage vers un endettement abusif ou consommation abusive qui sont générateurs de problèmes pour la famille et source d'instabilité pour son équilibre.