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L'économie tunisienne passée au scalpel
Publié dans L'expert le 01 - 03 - 2011


les six plaies du modèle tunisien

Dans un rapport publié par la banque mondiale à la suite d'un séminaire organisé à Tunis le 12 avril 2010 conjointement avec le Ministère du Développement et de la Coopération Internationale ayant pour thème «la Revue des Politiques de Développement: Vers une Croissance Tirée par l'Innovation», qui se proposait, en premier lieu d'examiner les défis économiques de la Tunisie après avoir franchi des étapes décisives dans son processus de développement et en second lieu d'esquisser des options de politiques économiques pour faire face à ces défis. Il était question, que la Tunisie puisse concilier entre l'impératif de croissance et de compétitivité et celui de la réduction du chômage, par le biais d'un ensemble cohérent de réformes visant à accélérer la transition vers une économie à structures de production plus intensive en technologie.

Selon un représentant de la Banque mondiale, «ce qui est suggéré ici est un changement de modèle de croissance pour mieux coller aux changements intervenus dans les dotations factorielles du pays et pour une plus grande utilisation des ressources humaines formées».
En effet, une décortication avec vigueur du modèle économique tunisien présenté comme «Le pays modèle du FMI» montre des faiblesses, et insuffisances dont la correction se révèle aujourd'hui impérative. Un diagnostic clinique de ce modèle à la fois au niveau de la structure qu'au niveau de la fonctionnalité, démontre les limites d'un modèle qui a pu générer une croissance soutenue mais qui s'essouffle et qui se révèle incapable de créer les emplois qualifiés attendus par une jeunesse de mieux en mieux formée.
Des limites que l'on peut énumérer en six, et dont il est plus approprié d'appeler les six plaies découlant du modèle économique Tunisien.
Un diagnostic clinique qui mérite d'être reproduit largement: tout d'abord, le modèle de croissance de la Tunisie souffre:
– D'une spécialisation excessive et de la dépendance excessive vis-à-vis d'un seul marché – l'Union européenne – dont la demande n'a pas suivi l'offre tunisienne. Le «miracle» tunisien a été construit sur une relation quasi-exclusive avec le marché européen ce qui rend l'économie de ce pays particulièrement vulnérable aux retournements de conjoncture chez son principal client.
– Deuxièmement, la Tunisie a fondé sa stratégie de croissance sur des secteurs fondés sur une main-d'œuvre peu qualifiée, comme le textile et la confection de vêtements, ainsi que le tourisme qui ciblent les Européens ayant un revenu moyen à faible. Ces secteurs ne fournissent pas suffisamment de possibilités d'emploi pour les nouveaux arrivants hautement qualifiés sur le marché du travail.
– Troisièmement, la demande de main-d'œuvre hautement qualifiée n'a pas suivi l'augmentation du niveau de l'éducation en Tunisie. Au cours de la dernière décennie, la proportion de demandeurs d'emploi diplômés de l'enseignement supérieur est passée de 20% de la population active en 2000 à plus de 55% en 2009. En dépit de l'amélioration du niveau de formation chez les demandeurs d'emploi en Tunisie, les autorités n'ont pas développé de politiques qui garantissent un niveau suffisant de création d'emplois pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail, en particulier parmi ceux ayant un diplôme universitaire. En conséquence, la Tunisie affiche l'un des niveaux les plus élevés de chômage des Etats arabes: plus de 14% au total et 30% parmi ceux âgés de 15 et 29 ans. Beaucoup de diplômés - après avoir échoué à trouver un emploi correspondant à leurs qualifications – se lancent dans de petites entreprises du secteur informel.

– Quatrièmement, l'environnement des affaires en Tunisie, offre peu de protection aux investisseurs – en particulier les locaux. En outre, les petites et moyennes entreprises pâtissent des faibles possibilités de financement. Ces deux facteurs brident l'initiative et réduisent l'investissement du secteur privé et restreignent la création d'emplois.

– Cinquièmement, la Tunisie réalise 70% de son commerce extérieur avec la zone euro. De ce fait, un ancrage sur l'euro peut se révéler adéquat quant à la tenue de sa politique de change. Cependant, sachant que sa dette extérieure est libellée à raison de 45% en dollar américain, 30% en euro et 10% en yen, cette stratégie peut se révéler douloureuse si le dollar s'apprécie puisque le service de la dette s'en trouvera réévalué.
– Sixiémement, les critères d'admissibilité restrictifs sur le marché du travail en Tunisie limitent le nombre de bénéficiaires de la protection sociale…».
Pour fournir des opportunités d'emploi qui correspondent mieux aux niveaux de formation des demandeurs d'emploi et accroître la croissance économique, les autorités tunisiennes doivent mettre en œuvre des incitations pour orienter les ressources vers les secteurs à forte intensité de savoir et les industries, de stimuler l'innovation technologique, et de surmonter les faiblesses du climat des affaires. Pour créer plus de richesse et d'emploi, soutenir la productivité et donc la compétitivité et la croissance. L'économie tunisienne est suffisamment mûre pour avancer à grands pas dans cette direction avec des réformes décisives. Les décideurs tunisiens doivent développer une vision stratégique de la croissance qui permettra à l'économie d'absorber le capital humain disponible - et ils doivent le faire rapidement. Cela permettra non seulement d'aider les jeunes à trouver un emploi aujourd'hui, mais les assurer qu'un avenir meilleur est possible.
Ibrahim Mohamedou Ball


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