Nul doute que ces discours pluriels, de tendances diverses et d'idéologies opposées, sont les bienvenus. Ils dénotent de la maturité politique de notre peuple et du désir, voir, de la détermination des hommes politiques à dynamiser la vie politique. Les dépassements et les débordements verbaux pourraient être admis, dans cette phase expérimentale et initiatique. A la seule condition qu'ils ne constituent pas de menaces pour la sécurité du pays, d'incitation à la haine, au régionalisme ou d'atteinte à l'intégrité morale des personnes. D'une manière générale on peut dire que les divers orateurs et hommes politiques ont respecté ces lignes de conduite. Concernant les manifestations dans les rues, le cas diffère. On a noté certaines défaillances inhérentes à l'organisation et à la gestion de ces démonstrations. Le manque d'expériences dans ce domaine a ouvert les portes, à plus d'une reprise, à des situations conflictuelles. Qu'il s'agisse de l'intrusion de personnes douteuses dans ces marches, des provocations inacceptables et de l'anarchie qui en découle, ou des réactions musclées de la police qui a été habituée pendant vingt trois ans à réagir violemment face à ces scènes, nous devons inscrire ces fuites sur la liste des phénomènes induits que nous sommes tous appelés à réduire, voire, à éliminer. Au moment où nous enregistrons avec compréhension les regrets officiels pour les abus commis par la police, on gagnerait à adopter un comportement plus citoyen et une attitude plus responsable.