Un nouveau palier vient d'être franchi dans les tensions croissantes entre Paris et Alger. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé ce mercredi 14 mai sur BFMTV l'expulsion de plusieurs diplomates algériens, en représailles à la décision prise par les autorités algériennes, lundi, de renvoyer des fonctionnaires français en poste à Alger. Qualifiant cette mesure de l'Algérie d'« injustifiée et injustifiable », le chef de la diplomatie française a indiqué que la réponse de la France serait « immédiate, ferme et proportionnée ». « Tous les agents titulaires de passeports diplomatiques algériens et ne disposant pas actuellement de visas valides seront renvoyés », a précisé Jean-Noël Barrot. Il s'agit d'une mesure ciblée, mais lourde de signification dans le contexte d'une relation bilatérale de plus en plus tendue ces derniers mois. L'annonce intervient moins de 48 heures après l'expulsion par l'Algérie de plusieurs agents de la mission diplomatique française, un acte qui a été interprété comme un signal politique fort de la part d'Alger. Les observateurs évoquent des contentieux persistants autour de la coopération sécuritaire, migratoire et mémorielle entre les deux pays. Une escalade diplomatique préoccupante Cette montée en tension survient dans un contexte de relations bilatérales particulièrement fragiles, sur fond de désaccords répétés, notamment sur la question de la mémoire coloniale, les expulsions de sans-papiers, et plus récemment, sur des divergences autour de la situation au Sahel et des alliances régionales. Depuis plusieurs mois, les signaux de crispation se sont multipliés, avec des déclarations publiques virulentes de part et d'autre, une coopération culturelle et universitaire partiellement gelée, et un ralentissement des consultations diplomatiques de haut niveau. La décision française d'expulser à son tour des diplomates algériens s'inscrit donc dans une logique de réciprocité, mais elle risque d'ouvrir un cycle de représailles diplomatiques aux conséquences imprévisibles. Une relation historique à l'épreuve Liés par une histoire commune complexe et par une profonde interdépendance humaine et économique, la France et l'Algérie entretiennent des relations marquées par des alternances de rapprochements symboliques et de crises récurrentes. Cette nouvelle séquence semble s'inscrire dans un refroidissement durable, qui pourrait affecter d'autres volets de coopération bilatérale, notamment les visas, les échanges économiques, ou les relations communautaires. Pour l'heure, aucun canal de désescalade n'a été évoqué publiquement. Ni l'ambassade de France à Alger, ni les autorités algériennes n'ont encore réagi officiellement à l'annonce de Jean-Noël Barrot. Ce qui est certain ni la France ni l'Algérie est gagnant dans cette crise diplomatique … Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!