La cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, a présidé ce mercredi 11 juin 2025, au palais de la Kasbah, un conseil ministériel consacré aux grandes orientations du projet de loi de finances 2026. Ce texte budgétaire s'inscrit dans une vision de long terme, alignée sur le plan de développement national 2026-2030, avec pour maître mot : équilibre entre croissance économique et justice sociale. La cheffe du gouvernement a insisté sur l'importance de rompre avec les mesures de gestion conjoncturelles et les réformes à moitié engagées. Le budget 2026 devra ainsi refléter une volonté politique affirmée, en cohérence avec les directives du président de la République Kaïs Saïed, notamment sur la souveraineté nationale, la justice fiscale, la réintégration des jeunes chômeurs, et le soutien aux catégories sociales vulnérables. Priorité aux piliers de l'Etat social Au cœur des priorités budgétaires figure le renforcement des fondements de l'Etat social. La loi de finances 2026 ambitionne une amélioration des conditions de vie à travers : – L'augmentation du soutien aux populations à faibles revenus, – Le renforcement des filets sociaux et de la couverture médicale, – L'intégration économique des groupes vulnérables, – La lutte contre le travail précaire, – Et la facilitation de l'accès au logement. Des mesures seront également mises en place pour préserver le pouvoir d'achat des classes moyennes et soutenir les efforts d'inclusion professionnelle et sociale. Fiscalité et ressources propres : vers une nouvelle doctrine Le conseil a évoqué la nécessité de mobiliser davantage les ressources propres de l'Etat, à travers une politique fiscale revisitée. Objectif : réduire le recours à l'endettement tout en réduisant le poids de l'économie informelle. Les mesures envisagées incluent : – L'élargissement de l'assiette fiscale, – La lutte contre l'évasion fiscale, – Et l'intégration progressive de l'économie parallèle dans le circuit légal. Cette nouvelle approche repose sur le principe de l'autonomie financière, en harmonie avec la volonté de préserver la souveraineté économique de la Tunisie. Relancer l'emploi et valoriser le capital humain L'emploi constitue un autre pilier central de la loi de finances 2026. La priorité sera donnée à : – La création de postes dans le secteur public selon les besoins stratégiques, – Le soutien à l'auto-entrepreneuriat, – Et l'encadrement des porteurs de projets, notamment dans les zones marginalisées. Le gouvernement mise également sur la formation, l'innovation sociale et le renforcement du capital humain pour consolider un tissu productif résilient. Une approche territoriale participative Fait marquant de ce budget : son ancrage territorial. Le plan de développement 2026-2030 sera conçu à partir d'une méthodologie participative ascendante, impliquant : * Les conseils locaux pour l'identification des besoins, * Les conseils régionaux et des échelons territoriaux pour la priorisation, * Et la consolidation finale au niveau national. L'accent sera mis sur l'investissement public à caractère régional, comme levier pour stimuler la croissance, réduire les disparités et attirer les investissements privés, en particulier dans les régions de l'intérieur. Accélération du virage numérique Enfin, le budget 2026 prévoit un appui renforcé au processus de transformation digitale de l'administration. L'objectif : accroître la transparence, simplifier les démarches, et stimuler l'économie numérique. Ce chantier inclura : * L'interconnexion des plateformes administratives, * La généralisation de la numérisation des services publics, * Et la valorisation des données publiques dans la gestion budgétaire. Principes structurants et nouveaux soutiens ciblés Outre les axes classiques, plusieurs principes fondamentaux guideront l'élaboration de la loi de finances 2026 : – Le soutien aux start-up et aux entreprises communautaires, – Le financement ciblé pour les secteurs de l'économie verte, bleue et circulaire, – Et la simplification des procédures pour les Tunisiens résidents à l'étranger, dans le but de renforcer leur contribution à l'économie nationale. Ainsi, le projet de loi de finances pour 2026, tel qu'esquissé par Sarra Zaafrani Zenzri, se veut être un budget de rupture, de reconstruction et d'inclusion, fidèle à une approche souveraine, sociale et territoriale. Il devra maintenant se confronter à la réalité des équilibres financiers, à la pression sociale persistante, et à la nécessité d'exécuter concrètement ces promesses dans un contexte international incertain et en cours de changement profond. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!