Mohamed Ali Fenira, membre de la Commission de l'industrie à l'Assemblée des représentants du peuple, a souligné que la production d'électricité en Tunisie reste inférieure à la demande, évoquant les coupures survenues dans plusieurs régions depuis dimanche, en raison d'un pic de consommation. Invité sur les ondes d'Expresso ce jeudi 24 juillet 2025, il a précisé que la consommation nationale atteint environ 5000 mégawatts, alors que la production plafonne à 4200 mégawatts. Il a évoqué un déficit énergétique important, aggravé par l'impossibilité d'importer de l'électricité depuis l'Algérie, également confrontée à une forte demande. Il a rappelé que la Tunisie dépend à près de 100 % du gaz algérien pour sa production électrique. « L'électricité doit être disponible de manière continue. Il est impératif de généraliser le recours à l'énergie solaire », a-t-il affirmé. Il a annoncé que les travaux du projet de liaison électrique "Elmed" entre la Tunisie et l'Italie commenceront le mois prochain. Ce projet permettra des échanges énergétiques, avec un excédent que la Tunisie pourra exporter entre octobre et juin, et importer en retour pendant les périodes de forte demande. Fenira a toutefois déploré la lenteur du développement du photovoltaïque. Selon lui, de nombreuses usines souhaitent investir dans ce domaine, mais les procédures administratives, qui durent plus d'un an, freinent fortement l'initiative privée. Il a aussi critiqué la politique de rachat par l'Etat, qui ne récupère que 30 % de l'excédent d'électricité produit localement, à un tarif de 80 millimes/kWh, alors que les contrats signés avec des investisseurs étrangers prévoient un prix allant jusqu'à 100 millimes/kWh. Il a regretté l'absence d'incitations pour les particuliers. Le député a rappelé que la stratégie énergétique prévue dans la loi de 2015 sur les énergies renouvelables n'a toujours pas été adoptée par arrêté ministériel, ce qui bloque plusieurs projets, notamment en ce qui concerne l'accès au foncier. Il a souligné l'objectif d'atteindre 35 % d'énergie renouvelable dans le mix énergétique d'ici 2030, affirmant que l'autonomie énergétique est atteignable à condition d'accélérer la mise en œuvre des accords signés. Fenira a aussi évoqué l'adoption récente par l'Assemblée du projet de loi 65/2025 portant sur un accord de garantie avec la Société Islamique Internationale de Financement du Commerce. Cet accord permettra à la STEG de financer ses achats de gaz naturel, une solution provisoire en attendant des alternatives durables. Enfin, il a insisté sur la nécessité de revoir plusieurs lois, notamment celles régissant les énergies renouvelables et l'investissement, et a souligné l'importance d'accorder aux projets d'intérêt national un statut prioritaire pour simplifier leur mise en œuvre.